XXXVI. Renouveau.

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« C'est bien Naho, tu as repris un peu de poids

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« C'est bien Naho, tu as repris un peu de poids. Ne relâche pas tes efforts, je te promets que tout se passera bien. »

Tels furent les mots qui conclurent l'examen auquel Jeanne venait de s'adonner, pour vérifier l'état de santé de Naho et de son bébé. La jolie brune avait débarqué avec le teint blafard d'un cadavre, et l'infirmière se serait franchement inquiétée si son amie n'avait pas directement démystifié les choses en lui expliquant le cauchemar dont elle avait été victime sur le chemin. Elle s'était empressée, tout au long de la consultation, de dédramatiser la situation, faisant comprendre à Naho que, même si ce genre de rêves pouvait faire très peur, ils étaient toutefois relativement fréquents, surtout chez de futurs parents. Cela n'empêcherait pas Naho d'être une Maman très compétente - elle le lui avait assuré plusieurs fois. La jeune femme, si elle était d'abord restée dubitative quant aux conseils de la rousse, avait fini par accepter de les suivre, lâchant prise sans se préoccuper des potentielles significations de ce mauvais rêve. À la fin de l'examen, toutes deux furent soulagées d'entendre que l'état général de la future Maman s'était amélioré, et cela malgré la situation sentimentale de celle-ci. Jeanne attendit que Naho soit rhabillée pour lui proposer de la raccompagner à l'extérieur. Quand elle fut prête, Jeanne ouvrit la porte de la petite bicoque dans laquelle se rangeait difficilement l'infirmerie, et offrit à la brune de la précéder.

« Les trajets ne te fatiguent pas trop, quand tu viens jusqu'ici ? » s'enquit l'infirmière en fermant la porte à clés.

Naho haussa légèrement les épaules en souriant.

« Quand j'arrive à dormir pendant le voyage, ce n'est pas si éreintant. »

Les deux amies se dirigèrent d'un pas traînant vers les grilles du QG. Aucune des deux ne semblait vouloir se rapprocher plus vite de l'instant où elles se diraient au revoir. Mine de rien, depuis que Naho ne vivait plus avec le reste du Bataillon, Jeanne et elle ne se voyaient que très peu. Les rendez-vous de contrôle de la grossesse de la plus jeune étaient généralement un bon prétexte pour se voir et prendre des nouvelles, mais cela n'avait rien à voir avec le temps où toutes deux se voyaient quotidiennement, et travaillaient ensemble. En peu de temps, Jeanne comme Naho étaient devenues relativement importantes l'une pour l'autre, ce qui rendait la séparation toujours un peu plus difficile. Jeanne racontait en riant les dernières mésaventures des cadets, sans mentionner la potentialité d'une prochaine expédition. Naho n'avait pas besoin de cela en ce moment : s'inquiéter pour Levi alors qu'elle devait s'occuper d'elle et de son bébé. Toutefois, la brunette n'était pas dupe, et savait très bien ce que le recrutement de cadets signifiait. Le Major attendait sans doute le feu vert de la part du gouvernement central pour lancer les différentes escouades à travers l'au-delà des murs abandonné. Sans qu'elle ne sache pourquoi, Naho avait délibérément choisi de ne pas s'attarder sur ces détails. Elle avait bien d'autres préoccupations en ce moment.

Prise dans le discours passionné de Jeanne, Naho n'avait pas fait attention à ce qu'il se passait autour d'elles. Le quartier général n'était pour la brune qu'un décor qu'elle était encore habituée à confronter visuellement. Cependant, lorsque Jeanne se coupa dans son propre propos sans plus d'explications, Naho ne put que relever la tête et lancer un regard interrogateur à son amie. Toutes deux se tenaient debout devant ces immenses grilles métalliques, comme si ne pas les traverser retardait définitivement leurs adieux. Naho tournait le dos au bâtiment principal, tandis que Jeanne lui faisait face, laissant ces grosses pierres les dominer sans effort. La rousse avait la bouche à demi-ouverte, et ses yeux traduisaient sans peine l'état de choc qui la transcendait. La curiosité de Naho la poussa à se retourner vers le fantôme que Jeanne semblait avoir vu. Son propre visage passa par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel quand ses yeux aperçurent ce que son amie avait déjà analysé pour elle. À cet instant, elle ne sût pas très bien si elle avait envie de prendre la fuite, de vomir, ou de pleurer de soulagement. Elle ne fit rien de tout cela.

Play It Again. [Levi Ackerman X OC] [Double Jeu/Reviens-moi TOME 3] | LEMONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant