Play It Again. [Levi Ackerman X OC] [Double Jeu/Reviens-moi TOME 3] | LEMON

XII. Union de nos corps.

Les paroles d'Erwin tournaient en boucle dans son cerveau. Naho tentait d'établir des liens entre les différentes révélations qui lui avait été faites au fil des semaines. Le fait que ses parents aient engagé quelqu'un pour la suivre, la mort de sa mère dont on ne savait pas vraiment si elle était véridique, et maintenant ça. S'il y avait un rapport certain entre sa famille et Arthur Roth au départ, ce dernier n'était certainement plus du tout motivé par les mêmes objectifs que ceux qui l'attiraient à l'origine. Et puis, il y avait cette tierce personne, Lyn Tsukiko, dont la brune ne pouvait pas affirmer avec certitude qu'il ne s'agissait pas de sa mère, sous une autre identité. L'être humain avait ses vices, et sa mère la Baronne les collectionnait probablement tous. Tout se bousculait en Naho, tout un tas de questions émergeait auxquelles elle ne trouvait aucune réponse. Les liens ne se tissaient pas. Elle n'y trouvait aucune corrélation, et cela la rendait folle. Que se tramait-il donc sous ses yeux qu'elle ne saurait voir ?

La jeune femme n'avait pas eu le temps de s'y intéresser, ni de poser davantage de questions à son Major. Un air entraînant s'était élevé dans la bâtisse, provenant de l'instrument de musique sur lequel s'agitaient les doigts du père de Terence. L'homme tenait un accordéon accroché à son buste, et y créait une mélodie joyeuse, aussi chaleureuse que l'ambiance de leur réception. L'association des notes faisait tourner les têtes, et ensorcelait les jambes. Hanji s'était montrée particulièrement réceptive, et s'était empressée d'entraîner son grand dadais de supérieur dans une valse qui n'en n'avait absolument pas l'air. Erwin, qui se révélait être très bon danseur, eut vite fait de rattraper le coche et de mener sa cheffe d'escouade, ses pas guidant les siens comme il guidait ses cadets sur le champ de bataille, avec rigueur, fermeté et détermination. Sara fut rapidement invitée par Terence, qu'elle rejoignit en gloussant, tout en lâchant un clin d'œil complice à Naho, toujours assise sur la banquette, devant la fenêtre. Leur échange se fit bien moins éprouvant physiquement, du fait de la grossesse de Sara. Terence l'enveloppait, esquissant quelques pas en la serrant contre lui, et cette vision-ci attendrit Naho, peut-être un peu plus qu'elle ne l'aurait voulu.

Levi, debout à ses côtés, n'avait pas bougé d'un poil. Il observait la scène qui se jouait devant eux, écoutait les sonorités qui parvenaient jusqu'à ses oreilles, incapable de juger s'il les appréciait ou non. Le noiraud n'était pas un être ouvertement sensible, et la musique n'avait que peu d'effets sur sa personne. Cependant, un autre sentiment tout à fait particulier grandissait peu à peu en lui. Un profond mal-être, pour lequel il parvint rapidement à mettre le doigt sur la cause. Danser s'ajoutait à la longue liste de toutes ces choses qu'il se refusait de faire, parce qu'il ne savait pas le faire. Il ne s'était jamais senti l'âme d'un danseur, dépourvu d'un quelconque talent. Encore une fois, Levi avait honte, et tout ce cercle infernal ne faisait que lui rappeler un peu plus d'où il venait, et pourquoi il n'avait pas sa place ici à la surface. Les gueux n'apprenaient pas à danser. Naho avait appris, elle. Cela se sentait dans ses jambes, ses pieds qui frétillaient sur place, et cette envie qu'elle essayait de lui transmettre. Il ne manquait rien à la brune pour qu'elle se lève et rejoigne la danse. Rien, sinon son cavalier. Et elle n'attendait qu'une seule chose : qu'il ose l'inviter. Mais ils n'avaient jamais été très conventionnels, et Levi s'était promis de ne jamais s'infliger une telle honte. Naho était spéciale, et elle le lui prouva une fois encore.