Et lorsqu'il ne restera plus rien, raccroche-toi à Nous.
N'oublie pas ce que nous avons vécu.
N'oublie pas de t'imaginer ce que nous pourrions encore vivre.
Cette histoire est la suite logique et la fin de ma trilogie ! Si vous n'avez pas encore l...
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« Levi ? Je suis rentrée mon chéri ! »
Kuchel venait tout juste de refermer la porte de la petite maisonnette qu'elle sentit un poids se jeter contre ses jambes, lui empêchant tout mouvement. En baissant la tête, elle remarqua son semblable, aux cheveux aussi sombres que ceux qu'elle avait sur la tête. Son fils s'agrippait à ses jupes comme on se raccrochait à la voile d'un bateau avant de faire naufrage. La jeune mère sourit, déposant comme elle le pouvait le peu de provisions qu'elle était parvenue à ramener du marché ce jour. Rapidement, elle s'accroupit à hauteur de son fils de cinq ans, et lui rendit son étreinte doucereuse. Levi huma l'odeur de sa mère, qui lui avait manqué, semblait-il. Son petit corps niché contre celui, à la fois frêle et si fort de l'adulte qui s'occupait de lui, lui donnait le sentiment d'être protégé à tout jamais. Là, entre ses bras, l'enfant avait l'impression que rien ne pourrait jamais lui arriver.
« C'était bien ta journée, Maman ? »
Kuchel travaillait la nuit, en tant que prostituée dans le quartier des bas-fonds strictement réservé à cette activité. Elle rentrait au petit matin s'occuper de son fils, le nourrir et l'aider à s'épanouir du mieux possible. Levi n'avait pas conscience du côté dégradant et non choisi d'une telle profession. En réalité, il ne savait pas exactement quel était le métier de sa mère, et à cinq ans, cela paraissait tout à fait normal. Kuchel refusait de révéler la vérité à son fils, de peur qu'il ne perde cette innocence et l'insouciance qu'avaient tous les enfants. Il n'était déjà pas aidé, car là où vivaient la mère et le fils Ackerman, la vie n'était pas simple. Elle était cruelle, sans pitié aucune. Kuchel ne voulait pas voler à Levi le peu de bonheur qui pouvait subsister dans sa petite existence.
« Oui chéri. Tu m'aides à préparer la soupe ? »
L'enfant acquiesça, des étoiles dans les yeux. Pouvoir passer quelques moments privilégiés avec sa mère comme cela s'apprêtait à être le cas était rare, il s'agissait de moments que le noiraud appréciait tout particulièrement. Rapidement, Kuchel s'installa à table pour couper les quelques légumes qu'elle avait pu récupérer dans une poubelle du marché. Ceux-ci étaient encore beaux et ne méritaient pas tel sort. Elle se contentait parfaitement de leur goût qui restait au rendez-vous. La brune n'achetait jamais aux stands des marchands. Pas qu'elle n'en n'ait pas les moyens, au contraire. Mais il fallait croire que Levi, par son existence, la rendait moins fiable, encore plus pestiférée qu'elle ne l'était déjà. Malgré leur présence en nombre, les prostituées n'étaient pas très bien vues dans les Bas-Fonds. Lorsqu'il s'agissait de prostituées-mères, le regard de la société se dégradait d'autant plus. Kuchel ne le lui dirait jamais, mais mener sa grossesse à terme et élever Levi au quotidien était à la fois son plus grand bonheur, et son plus grand sacrifice.
« Maman, je veux t'aider ! Je veux faire comme toi ! »
Kuchel rit quelques instants devant l'impatience de son fils devant une tâche aussi futile.