Et lorsqu'il ne restera plus rien, raccroche-toi à Nous.
N'oublie pas ce que nous avons vécu.
N'oublie pas de t'imaginer ce que nous pourrions encore vivre.
Cette histoire est la suite logique et la fin de ma trilogie ! Si vous n'avez pas encore l...
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La nuit était sur le point de dominer le jour. Le Soleil en était à son moment de vulnérabilité où il tendait à décroître, mais se battait pour garder sa place magistrale. Les lampadaires de la ville commençaient à scintiller, au rythme de l'allumeur de réverbères qui parcourait les rues à la lueur de sa torche enflammée. Naho venait de voir celui qui, affilié à leur quartier, venait d'allumer le lampadaire qui illuminait leur chambre chaque nuit. Nausha dans ses bras, la jeune femme se dit tout à coup que l'extérieur paraissait bien silencieux. Depuis leur retour à Rose, deux jours auparavant, la petite avait été tout bonnement insupportable. Elle pleurait, à toute heure du jour et de la nuit, sans laisser à personne la capacité de la calmer. Même Levi, qui s'était révélé être de très bonne compagnie pour sa fille, n'avait pas réussi à l'apaiser de son aura de Papa protecteur.
Dans leur pièce principale, la brunette faisait les cent pas. Elle tournait en rond autour de leur grande table, faisait l'aller-retour entre l'évier et la fenêtre, bercée par les geignements incessants de sa progéniture. Ses cris lui montaient au cerveau, de façon peut-être un peu trop radicale. Lorsqu'elle observait la nuit qui s'écroulait lentement contre les façades en pierre des maisons de la rue, Naho se demandait ce qu'elle ressentirait, si Nausha s'arrêtait de pleurer. Les rares moments où cela se produisait survenaient dans une profonde obscurité, à une heure avancée, où les deux jeunes parents ne pensaient plus à rien, sinon trouver la paix d'un sommeil un tant soit peu correct. Depuis qu'ils étaient rentrés, la brune n'avait probablement pas dormi plus de quelques heures au total - bien moins que ce qu'elle dormait d'habitude, et que ce dont elle aurait besoin. Ce manque de sommeil la rendait irritable, même si elle se contenait du mieux qu'elle le pouvait pour ne pas blâmer Levi inutilement. Ce-dernier pour l'instant n'avait pas commis de faute, et avait été aux petits soins pour son amante comme pour leur enfant. Lui aussi encaissait les crises de larmes sans broncher ni fléchir, et supportait les nuits sans sommeil qui lui rappelaient celles qu'il avait connues avant de rencontrer Naho.
La jeune femme berçait Nausha de façon énergique, tentant de trouver un tempo dans son mouvement de balancier qui pourrait convenir à ce à quoi le nourrisson aspirait. Levi, qui sortait de la salle-de-bain, pénétra dans la pièce à l'instant où la fillette poussait son cri le plus strident. L'arrivée de son papa ne semblait pas l'apaiser d'avantage, au contraire, ses pleurs avaient redoublé au moment où la porte s'était ouverte en un grincement terrifiant. Le violent courant d'air qui accompagna l'action causa inévitablement des dysfonctionnements dans le petit système nerveux de Nausha, qui, mal à l'aise, se mit à gesticuler de plus belle.
« Elle pleure toujours ? » siffla Levi en refermant la porte.
Sa question sonnait comme un espoir, malheureusement vite effacé par les cris de sa fille. Ils n'étaient visiblement pas prêts d'être tranquilles.
« Elle était en train de s'arrêter, avant que tu n'ouvres cette porte. » souffla Naho en retour, vraisemblablement exaspérée que tous ses efforts aient été réduits à néant en un seul geste.