Chapitre 47 : Une soirée arrosée

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Zakhar:

Tous enfin attablés, nous entamons le repas avec un grand enthousiasme. Nous entendons plus que les bruits des couverts. Je tente de me concentrer sur mon plat sans que mon regard ne diverge vers ma voisine de table. Je lève les yeux vers la personne qui se trouve en face de moi. Je vois Irina tirer sur les manches de son pull à de nombreuses reprises avec nervosité. Mon regard se pose ensuite sur Alexander qui se trouve juste à côté d'elle. Je vois qu'il est concentré à analyser les faits et gestes de son amie. Pendant son analyse, il oublie presque les autres personnes autour de lui.




- Danny n'a pas voulu t'accompagner? Demande Alexander à Irina.




Elle s'est raidie et a fait tomber sa fourchette par la même occasion. Elle arrête de mastiquer sans déplacer son regard de son plat. Puis prend une grande inspiration avant de déplacer sa tête vers Alexander pour lui sourire.




- Il est en voyage d'affaires.




- Je me disais bien que c'était bizarre qu'il ne t'ait pas déjà demandé de rentrer...




Son commentaire a jeté un énorme froid dans l'ambiance. Dereck s'est étouffé pendant que le reste est resté bouche bée. Est-ce que c'est l'amie dont m'a parlé, Natalya ? J'ai pu constater lors de nos brefs échanges et rencontres que son compagnon avait une forte emprise sur elle. Mais après, la connais-je suffisamment pour pouvoir juger sa relation ?




Irina s'est braquée et s'est murée dans un mutisme inquiétant.




- Attendez deux petites minutes, commence Marco confus. Vous n'êtes pas ensemble tous les deux ? Demande-t-il en pointant Irina et Alex du doigt.




Dereck se met à rire nerveusement pour combler le silence gênant. Natalya jette un coup d'œil inquiet sur Alexander ce qui me laisse penser que peut-être l'italien en pincerait pour la rouquine et que son intérêt pour elle n'est pas qu'amical.




- Non, nous sommes amis et elle est Fiancée ! Réplique Alexander en trompant ses lèvres dans son verre de vin.




- Sérieusement ? Je suis désolé de l'avoir supposé.




- Tu peux me tendre le pain Zakhar ? Me demande Nikolaï pour éviter un autre silence gênant.


Son regard se fait plus pressant qu'avant. Je soupire intérieurement puisque j'ai compris qu'il me demandait d'ouvrir un sujet. Je lui tends le pain puis lui jette un regard ennuyé. Je connais un sujet qui pourrait aider à former une discussion en sachant que l'on a deux passionnés de ce sujet en plus de moi. Je jette un regard désolé envers Natalya auquel elle répond avec incompréhension.


- Natalya, tu veux que j'aille te chercher autre chose à boire, demande-je en la coupant de la contemplation de son verre de vin avant de poursuivre. Tu m'avais avoué ne pas aimer le vin.


- Je veux bien, merci. Répond-elle un peu paniquée des regards sur elle.


- Tu n'aimes pas le vin ? Demande Alexander choqué presque outré.


- Ce... N'est pas ce que je préfère.


- Woh ! Je suis choqué... Ça doit être horrible d'avoir un aussi piètre goût ! Compatit faussement Marco.


- Tu t'es étouffé avec ton premier verre de vin, Marco ! Dis-je en le fixant avec un regard insistant qui lui a cloué le bec.


Je voulais qu'une discussion se déclenche, pas jeter Natalya en pâture à ce vautour de Marco qui ne rate pas une chance pour provoquer la brune.


Alex et Marco commencent une discussion sur l'importance du vin. Ils discutent de leurs marques et types de vins préférés ainsi que de la culture de vignoble de Marco dont il est fier. Nous avons tous les deux hérité de l'amour du vin d'Ilya. Je me lève chercher à Natalya de quoi boire dans la cuisine de Dereck. Je prends un verre que je remplis avec un jus de fruits puis l'amène à Natalya.


Je lui tends son verre qu'elle attrape en frôlant mes doigts des siens, mais juste avant qu'elle le récupère, mon index s'est levé pour ensuite emprisonner le sien contre le verre. Elle lève ses yeux marron dans les miens un peu surpris. Je plisse des yeux avant de pencher ma tête vers la gauche puis lui sourire. Elle me sourit et je libère son doigt puis la laisse récupérer son verre.


Je n'ai pas croisé son regard depuis le début de la soirée alors même si mon action est puérile, je n'en ai rien à faire. Je voulais croiser son regard et je l'ai fait. De plus, sa timidité m'attire d'une façon que je ne saurais l'expliquer. La conviction que peu de personne connaisse cette facette d'elle m'enivre et me grise de la tête aux pieds. Ce fait réveille mes plus bas instincts et me donne envie d'en voir plus, qu'elle me dévoile plus, car Natalya reste toujours un mystère que je brûle d'élucider.


- Tu ne manges pas ? Me demande celle qui me tourmente en se penchant légèrement vers moi.


Je relève mon regard de mon verre pour le braquer dans le siens. Ses yeux brillent toujours de cette lueur d'assurance mêlée à cette innocence qui émane d'elle. Son regard m'aspire et je sens se former dans mon ventre et dans ma gorge une boule qui alourdit ce cœur. Elle se penche plus en avant pour s'assurer que je l'ai entendu.


- Laisse-le, rien n'est assez bien pour ses papilles gustatives. Attire Dereck, l'attention de Natalya.


- C'est parce qu'il peut faire mieux, n'est-ce pas mon frère ? Me demande Marco, mais je n'ai pas le cœur à lui répondre puisque je cherche le regard d'une belle brune.





- J'aurais préféré qu'il cuisine, moi...





- Tu parles Nikolaï, tu voulais cuisiner toi-même !





- Mais c'était pour rire, tu veux que je finisse par tuer des gens ou quoi ? S'affole mon ami aux cheveux longs en déclenchant le rire de l'assemblée.





Je trompe mes lèvres dans mon verre de vin puis prends une bouchée de mon assiette. Je participe de temps à autre à la conversation de cette assemblée bien dynamique et jette de temps à autre des coups d'œil vers ma voisine qui me prête pas le moins du monde son attention. J'attrape mon verre de vin que j'avale d'une traite. Je jette un coup d'œil aux autres et je constate qu'ils sont absorbés par le récit de Nikolaï.





Je ne comprends pas ce que j'ai. Ce n'est pas normal que je ressente cette frustration. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Je crois le pire dans tout cela est l'action que je veux commettre et que je m'apprête à exécuter.





Je laisse tomber mon couvert à terre et me penche pour faire fi de le récupérer. De ma main, j'attrape la cheville de Natalya. Je la sens sursauter. Je relève le regard vers elle pour croiser son regard qui s'est posé sur moi. Ses yeux brillent de surprise et d'incompréhension ce qui étire mon sourire et me donne envie de la taquiner. Mes doigts s'introduisent en dessous du tissu de son pantalon pour toucher sa peau. Je sens un frisson la prendre là où j'ai déposé mes doigts sur sa peau. Elle se mordille la lèvre en fronçant fortement les sourcils. Je me relève doucement en même temps que mes doigts frôlent sa peau et en retroussant son pantalon ample. Je la sens frissonner sous la caresse de mes doigts sur tout le long de son mollet. Mon regard toujours fixé dans le sien incapable de le détourner. Son regard m'aspire et me communique sa détresse, mais surtout son excitation. Je vois sa poitrine se soulever et s'abaisser à un rythme soutenu trahissant son sentiment d'excitation et... de désir qui s'agrandit. Mes doigts continuent de tracer un chemin de caresses jusqu'à s'arrêter au commencement de sa cuisse, arrêtés par son vêtement qui se resserre à cet endroit. Je pose ma main sur la peau de son genou après avoir complètement fini de me redresser. Mes yeux toujours dans les siens la défient d'oser détourner le regard. Le monde autour de nous a disparu pour laisser place à cette osmose qui s'est créée entre nous et nous enveloppe de son voile de passion, de désir et certainement d'amour.





J'en suis certain à présent que je ne ressens pas pour elle qu'une simple compassion vide de sens ou quelques sentiments illusoires passagers ou encore une possession enfantine. Je ressens pour elle quelque chose de plus fort, de plus puissant et de plus enivrant. Car juste son image fait que ma gorge se serre, que ma bouche s'assèche et que mon cœur martèle ma cage thoracique. Elle est l'image même de mes tourments les plus affligeants, de mes désirs les plus secrets et enfouis et de la passion qui me dévore de l'intérieur. Elle m'enivre et m'obsède. Ô, oui, je sais que j'ai Natalya Johnson dans la peau. Je le reconnais à présent.





Je tente de lui transmettre toutes mes pensées, tout ce que j'éprouve pour elle et tout ce que j'ai envie de lui promettre. Je veux lui transmettre à travers mes yeux toutes les promesses que chuchoterait un jeune amoureux à sa bien-aimée. Ô, comme je veux qu'elle comprenne tout ce que j'ai à lui dire à travers mes fentes.



- Natalya ? Tu te souviens de ce qu'Alex avait dit à Ivannova ? L'interpelle Dereck en provoquant la rupture de nos regards.










- À quel sujet ? L'interroge-t-elle en essayant de réprimer son trouble.










- Il lui a dit un truc et depuis, c'est la guerre entre eux. Je me rappelle plus ce que c'était, mais je suis sûr qu'elle le cible depuis un méchant commentaire.









- Ah ! Oui... Je m'en souviens, commence-t-elle en riant. Il lui a dit qu'elle ne sentait pas bon de la bouche. Dit Natalya en provoquant le rire de l'assemblée.










- C'était pour son bien ! Et cette vieille chouette l'a pris comme une insulte... J'aide mon prochain et on me remercie de la sorte !










- Les gens sont vraiment ingrats ! Se marre l'espagnol avec l'italien.










- Dit donc, ils se sont bien retrouvé ces deux-là !










- Deux idiots ensembles... Quelle combinaison parfaite ! Rajoute-je rictus aux lèvres.










- Vous êtes jaloux parce qu'on est les seuls à rajouter du spice à vos vies !










- Fermez-la, ça nous fera des vacances...










- Et c'est Niko qui le dit...










- Je ne te permets pas, Marco el stupido !










Nous continuons de papoter tout en grignotant. Après avoir fini le repas, nous nous sommes installés dans le salon en rond devant la petite table en verre. Après cela, ils ont décidé de jouer à " je n'ai jamais ou j'ai déjà ". Failli me faire écraser par une voiture... Le principe est simple, nous devons soûler les autres en utilisant les deux débuts de phrases. Marco a voulu commencé, mais Nikolaï l'a coupé pour que ce soit Natalya qui commence puisque c'est elle la star de cette soirée.










- J'ai déjà été scolarisé à domicile. Je n'étais pas inspiré désolé. Nous dit-elle avec un sourire gêné.










Elle a réussi à nous faire boire tous du premier coup. Nous remplissons nos verres à nouveau en attendant qu'elle nous révèle un nouveau fait sur elle.










- Euh... J'ai déjà... Failli me faire écraser par une voiture...










- T'es sérieuse ? On a tous déjà failli se faire écraser ! Râle Alex en roulant des yeux.










- Parle pour toi ! Réplique Irina en buvant son verre.



Qui le tour ? Demande Dereck puisque Natalya a réussi à ne faire boire qu'Irina.




- Moi, s'écrie Marco avec une confiance surhumaine. J'ai jamais fini au poste de police !




Il s'écoule un moment où l'on s'est tout regardé puis ce moment d'inactivité a été brisé par Nikolaï qui a bu puis chacun l'a suivi en buvant dans son verre.




- Tout le monde ici a déjà fini au poste ? Demande Marco ahuri en nous jugeant de son regard.




- Pourquoi tu es choqué ? Tu as choisi cette phrase pour gagner la manche, non ? Rétorque Nikolaï avec un ton las en balayant d'un geste flasque le commentaire de notre ami.




- J'avais dit ça pour Zakhar, moi ! Mais apparemment, vous êtes tous des délinquants ! Je peux connaître la raison de cette incarcération ?




Je coule un regard intrigué et surpris sur ma voisine et Irina sur qui j'aurais jamais parié qu'elles se soient retrouvé au poste de police. Natalya me regardait déjà avec une curiosité non dissimulée. Personne ne tient à raconter la raison de leur incarcération, mais je me dis si je passe à l'aveu les autres suivront.




- J'ai mis un pain à un policier...




- Qu... Quoi ? S'étouffent les autres sous le rire de Marco.




- Je ne vais pas me répéter !




- Mais pourquoi ? Demande Dereck perdu entre le choc et une envie de ricaner.




- Il s'est permis de proférer des propos racistes et quand je l'ai confronté... Il... enfin bref, je ne me suis pas contrôlé et ça s'est mal fini...




- Pourquoi je n'en savais rien ?




- Je ne sais pas non plus pourquoi tu as fini au poste.




Nikolaï se passe une main sur son visage puis soupire avec une lassitude qui ne lui ressemble pas.




- J'étais avec un ami du lycée... Il avait des pilules sur lui qu'il m'a refilé quand la police nous avait interceptés. Fin !




- T'es trop con ! Le critique Dereck.




- Et toi, c'est pourquoi ?




- Une bagarre dans un bar.




- Eh bah ! La connerie est génétique chez les frères Droski ! Se marre Alexander resté en retraite.




- Nous aussi, ce n'est pas mieux, le coupe Irina en soupirant. On s'est saoulé dans un bar et on s'est déshabillé là-bas puis on est monté sur le comptoir pour danser. Répond-elle à notre question silencieuse.




- Entièrement déshabillés ?




- Non ! Mais on a fini au poste parce qu'on refusait de révéler notre identité.




On les a fixé tous deux avec un jugement non dissimulé auquel Alex répond par une indifférence totale et Irina par une honte mal dissimulé.




- Et toi ? Confesse-toi à ton frère Marco...




Natalya jette un très mauvais regard à Marco. Elle jette un coup d'œil furtif vers moi puis soupire.




- J'ai été embarqué dans une bagarre collective...




- Plus de détails seraient les biens venus ma belle !




- C'est Dereck qui t'a embarqué là-dedans ? Demande Nikolaï très intéressé par la tournure de la situation.




- Non, c'est arrivé à une fête de famille.




- Mais merde raconte ! S'écrie Alexander appuyé par Irina et Dereck.




- On s'était réuni en famille et j'avais diffusé les images de l'infidélité de mon ex-fiancé avec ma cousine éloigné. Bref, ça s'est fini en bagarre générale entre mon clan et celui de mon fiancé et cousine ! Les voisins ont fini par appelé les flics. Dit-elle d'une traite comme un automate.




On s'est tous tu en la fixant. L'histoire m'a surpris, mais sans plus. Les autres en revanche sont dans un état de choc surtout Dereck, Alex et Irina.




- Tu... As dit... Fiancé ? Finit par prononcé Alex.




- Hein ? J'ai pas compris... Ta cousine? Avec ta cousine ?




- Tu rigole ?L'interroge son ami avec un air perplexe.




- C'est bon... On peut passer à autre chose ? Soupire Natalya ennuyée.




- Non ! Non ! On va pas passer à autre chose ! D'où ça sort cette bombe ! S'exclame Dereck outré.




- Toi aussi, tu n'étais pas au courant ? Demande Alexander choqué.




- Quand ? Tu as été fiancée quand ?




- Hum ? À l'université en Amérique...




- Je suis choqué ! Pourquoi tu ne nous as jamais rien dit ?!




- Ce n'était pas important...




- On pense connaître quelqu'un et...




Cette révélation a jeté un léger froid à la conversation. Je suis étonné qu'elle me l'ait dit à moi avant eux. Mon regard s'est tourné de lui-même vers elle naturellement. Ce fait me comble de l'intérieur et je me fais presque violence pour pas sourire. Elle me jette un léger coup d'œil avant de détourner le regard à une vitesse fulgurante. Elle est gênée. C'est mignon. J'ai presque envie de rigoler.




Après ce froid, Niko n'a pas réussi à nous faire boire tous sauf Derek puisque ce sont les seuls avec des penchants sexuels bien particulier. Irina s'est lancé et a dit qu'elle n'avait jamais couché avec une personne qu'elle n'aimait pas. Seuls Natalya et Alex n'ont pas bu. Le reste et moi-même nous sommes faits insulté de goujat.




- J'ai déjà écrit une lettre anonyme aux autres employés dans laquelle je les ai insulté sans restreinte. Avoue Alex avec un rire étouffé.



- T'es barge, mais je t'aime bien ! Ricane mon frère en buvant son verre d'une traite suivi de tous.










- Encore à mon tour, j'ai déjà été dans une relation avec une juge !










Derek et Nikolaï sont les seuls à boire. C'est à mon tour de jouer, je préfère me venger sur Marco que de gagner.










- Je n'ai jamais embrassé un homme.










Les filles boivent, mais il reste une personne qui n'a toujours pas vu et qui je me suis mis à fixer. Marco finit par boire énervé. La mâchoire des frères Droski s'est décrochée de leurs visages par le choc.










- Ne me regardez pas comme ça ! Il faisait noir et je pensais que c'était une femme !










- C'était bien ? Demande Natalya en remuant le couteau dans la plaie.










- T'es sûre, tu veux jouer à ça ? Rétorque Marco en promenant un regard discret de moi à elle.










Un duel de regard s'en suit, mais il est arrêté par le retentissement de la sonnerie de la maison de Dereck. On se regarde tous perplexe. Qui aurait pu se permettre de venir à une heure aussi tardive ?





Une affaire d'avocats Où les histoires vivent. Découvrez maintenant