Une affaire d'avocats

Chapitre 24 : Une histoire de chien

Natalya :

Je déballe rageusement mes vêtements sur le lit doré qu'on vient de m'attribuer. Non mais je vous jure ! Pour qui il se prend ce rustre ? Ce goujat ! Ce malotrus... Ce simplet ! Ce... Cet imbécile... Ce... argh ! Il m'énerve ! Tout se passait pour le mieux avant qu'il se comporte avec brutalité pour après m'ignorer. Je ne comprends pas et je le veux pas. Enfin... peut-être ? Je sais plus ce que je veux réellement... Et puis, pourquoi son indifférence m'énerve-t-elle autant ? Pas que son opinion m'intéresse... Cela en aucun cas bien évidemment ! Si je n'avais pas perdu, je ne serai jamais venu et Nikolai qui m'a harcelé pour venir. Pourquoi je suis venu ? À peine arrivée que je le regrette déjà ! Je baisse les yeux sur mon pauvre pyjama de soie que je viens de chiffonner. Je me dirige vers la salle de bain. Il ne m'a même pas laissé le temps de me débarbouiller ce casse-pied inconscient ! J'ai du sable partout. J'enlève mes vêtements avant de me glisser à l'intérieur de la douche. L'eau tiède épouse mes formes tout en détendant mes muscles. J'en avais vraiment besoin. Après trente minutes à me frotter rageusement les cheveux puis le corps, je sors et m'entoure d'une serviette. Je quitte la pièce un peu perdue dans mes pensées avant qu'un aboiement m'en sort. Un chien ! Où ça ? Je cherche des yeux la source du bruit avant de remarquer le doberman noir qui me fixe en bas de mon lit. J'ai une peur panique des chiens alors là, le seul adjectif capable de traduire mon état d'esprit est... Tétanisée ! Il se relève. Non ! Que faire ?

- Gentil... gentil... le chien... Marmonne-je inutilement.

Il fonce droit vers moi et mon seul réflexe est de m'enfuir vers la gauche. Pathétique ! Il n'y que la fenêtre. Ni une ni deux, je saute sur le canapé avant de m'appuyer sur une petite armoire qui tombe après mon action pour atteindre le bord haut de la fenêtre. Je vais mourir... je me colle de tout mon être à la fenêtre mais cela ne suffit pas puisque le cabot réussit à m'atteindre en montant sur le canapé. Mon coeur risque de quitter ma poitrine tellement, il bat vite.
Le doberman mord le bout de ma serviette et tire dessus. Prise de panique, je hurle à l'aide en essayant de me sauver d'une nudité inévitable.

- À l'aide ! Lâche ! Méchant, méchant chien ! Je crie mais visiblement cela l'a encore plus énervé puisqu'il se met à aboyer .

Je suis à deux doigts de pleurer mon désespoir. Ils sont passé où ? Je hurle encore avant d'entendre des bruits de pas lourds. Enfin ! Une silhouette svelte arrive à bout de souffle.

- Zakhar...

Son prénom brise la barrière de mes lèvres si naturellement et rempli d'espoir. À la vue de la situation, il se dirige vers le chien tête baissée pour le saisir au niveau de son collier et le tirer en arrière. Il lui ordonne de quitter la chambre en espagnol et le chien obéit. Mon coeur rate un battement quand son regard se fixe sur le mien. Il ne pipe mots avec un visage peint d'un froncement de sourcils. Il me tourne le dos pour quitter la chambre. Son mutisme me blesse d'autant plus que ses insultes. Sans que je ne me rend compte, je murmure son prénom et il s'arrête net sans pour autant se retourner.

- Je... Merci... Vous, je m'interromp quand il quitte ma chambre. Revenez ! Je suis coincée.

Je grimace en fixant mon seul recours tombé au sol. Je relève les yeux quand je le vois dans l'encadrement de la porte toujours dos à moi.

- Dites-moi quand votre tenue est arrangée pour que je vienne vous aider. Énonce-t-il d'une voix de gorge.

Mon regard tombe sur mon accoutrement et je découvre avec horreur que plus de la moitié de mon sein est dévoilée. J'arrange ma serviette et je relève le regard vers lui. Debout dos à moi, la respiration légèrement bruyante et la tête baissée. Je suis touchée par son attention de garder la tête baissée même si ça me gêne qu'il l'est aperçu. " Je profiterai du spectacle... je suis qu'un homme après tout. " Quel menteur... Cela me rassure.