Chapitre 42 : Une bonne nuit de sommeil

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Natalya :

Je suis allongée sur le lit de Zakhar à me goinfrer de sandwich triangulaire que j'avoue, j'engloutis plus que je les déguste. Il me regarde avec un rictus au coin des lèvres et un regard enjôleur. Il s'est assis sur ce lit dans le coin opposé au mien un bras sur le matelas presque la moitié du buste couchée sur le matelas. Je reconnais que ses petites intentions et gestes m'ont fait battre le cœur.



- Je dirais au chef que tu as apprécié l'encas.



- C'est trop bon ! Il a mis quoi là-dedans ?

- Des légumes, du poulet, du fromage et une sauce piquante.

- Quoi ?! Il y a du fromage ?! Demande-je en me redressant affolée.



Il se redresse vivement puis fronce les sourcils et se rapproche de moi avec un air nerveux.



- Tu y es... Allergique ?! S'exclame Zakhar en attrapant mon épaule et analysant mon visage pour s'assurer que je vais bien.



- Non, je n'ai pas d'allergie ! C'est juste que je n'ai pas senti le goût du fromage. Et pour une amatrice de nourriture et de cuisine, c'est choquant !



Ses traits se détendent puis il se remet de la même façon qu'auparavant, mais cette fois-ci son buste est plus proche du mien. Il me fixe de ses yeux légèrement plissés avant de secouer sa tête gentiment et de relâcher mon épaule.



- C'est ta passion de cuisiner ?



- Oui, mon abuela m'a transmis son amour de la cuisine et cuisiner m'aide à organiser mes pensées. Et toi ? J'ai remarqué en Espagne que t'avais de bonne base.



- Je ne dirais pas que la cuisine était ma passion, mais plutôt un talent que j'ai malgré moi...



- Pff... Quel frimeur ! Tu ne vas pas me faire croire que tu es né naturellement doué ?! Râle-je à cause de son manque d'honnêteté.



- J'ai jamais dit ça ! De toute manière, la cuisine est une question de techniques et de pratiques.



- Alors... d'où tu as appris à cuisiner ?



- De ma tante. Elle nous faisait la cuisine elle-même et elle avait l'air tellement aux anges quand elle le faisait que je lui avais proposé de l'aider. J'avoue qu'à l'époque, je l'ai fait pour gagner ses faveurs et me sentir utile, mais je garde de très bons souvenirs à ses côtés et ceux de Marco et Ilya. Me compte-t-il les yeux fixés sur ses mains avec un mini sourire aux lèvres.


- Franchement, tu aurais dû faire en sorte d'apprendre quelques bases aux frères Droski ! À chaque fois qu'ils sont en cuisine, ils me donnent un infarctus !



Nous ricanons ensemble de ces deux calamités appelées Dereck et Nikolai. Il se pince l'arête du nez pour contrôler son rire incontrôlable.



- Il faut que je te raconte ! Ils s'étaient proposé de nous faire à manger quand nous étions allés skier avec Marco. Avec Marco, on était vraiment fatigué alors on avait accepté. Ils ont tenté de cuire des frites et des œufs. Ils ont fini par brûler la cuisine du loft ! Heureusement qu'il y avait des extincteurs parce que les pompiers avaient tardé à arriver...



- Non ! Sérieux ? Un feu en faisant des frites ? Me marre-je avec lui pour la énième fois aujourd'hui.



- Ils sont tellement bêtes ! Ils avaient mis trop d'huile pour cuire l'omelette et en plus de ça, ils ont fait tomber un verre d'eau dans la poêle des frites remplie d'huile à rebord ! Ça s'est embrasé et le bois a pris ! Bon l'extincteur nous a fait gagner du temps, mais le feu s'était trop propagé. Marco lui dormait encore quand les pompiers sont arrivés pour maîtriser ce brasier.



J'écarquille les yeux de surprise et de choc puis j'éclate de rire quand j'entends le rire de Zakhar. Rire autant m'a fait beaucoup de bien...



- Oh, moi aussi, j'ai une histoire ! Bon, ce n'est pas aussi délirant que toi, mais je te raconte quand même ! J'étais chez moi un soir et vers 23 heures un truc de genre. Dereck est venu chez moi avec une tête dépitée. Quand je lui ai demandé ce qu'il avait, il m'a répondu qu'il avait tenté de faire des pâtes, mais ça a cramé et l'odeur ne voulait plus partir de chez lui. J'étais surprise alors, il m'a expliqué comment il a tenté de cuisiner si brillamment des pâtes. Il a mis un paquet de pâtes dans une marmite et il a allumé le feu ! Il n'a pas mis d'eau et en plus de ça, il s'est endormi !



Il émet un petit rire en se passant une main dans ses cheveux coupés courts. Je lui souris en détaillant ses yeux sombres. Ils sont légèrement étirés et ses cils bien déployés leur donnent un aspect mystérieux. Ses sourcils sont droits et bien noirs. Je crois que ses pupilles m'impressionneront toujours. Ils sont tellement foncés et pourtant, ils brûlent et brillent en même temps. Ils dégagent autant de ténèbres que de lumières. Ils me font penser à mon chef d'œuvres préféré : " La nuit étoilée de Vincent Van Gogh ".



- À quoi tu penses ? Me Demande-t-il en supportant sa tête avec son poing.



- Vincent Van Gogh...



- Tu te moques de moi, là ? Essaie-t-il de réprimer son rire.


- Non, m'sieur !


Je crois que je n'ai jamais rigolé ainsi avec quelqu'un de ma vie. Je ne sais pas ce qu'on a parce que ce soir, nous avons laissé notre côté le plus puéril parler et ce n'est pas pour m'déplaire.



- Ma foi, je crois que je ne t'ai jamais vu autant ricaner ! Alors, on est bourré mon petit Zakhar ?



- Il n'y a pas moyen que je sois bourré ! Crois-moi que bourrer, je n'ai rien avoir avec mon état actuel... Toi par contre, c'est une autre histoire !


- Non pas du tout ! Je suis sobre.



- C'est vrai que tu n'as pas encore agi de manière déjantée...



- Hey, m'exclame-je en déclenchant son hilarité. Je ne te permets pas ! Tu fais le malin, mais je suis sûre que tu es bien pire que moi bourrée !



Son sourire s'élargit en arquant un sourcil pour faire durer le suspense.

Une affaire d'avocats Où les histoires vivent. Découvrez maintenant