Une affaire d'avocats

Chapitre 7: Quelle plaie !

J'attends tout en revoyant le dossier de mon client et ses antécédents. Il est clean et c'est un bon point. Pour l'ADN retrouvé sous les ongles de la victime et le sperme, cela peut être dû à une relation sexuelle normale. Malheureusement, rien ne justifie les blessures de la victime. Je me mordille la lèvre et tape du pieds: la patience n'est vraiment pas mon point fort. Je sais que rien n'est perdu mais je stresses. C'est la première fois que je défends un accusé de viol et non une victime. D'habitude, c'est contre mes principes mais monsieur Droski m'a assuré que mon client est innocent. Il est millionnaire, l'accusation est peut-être dûe à l'argent. C'est des situations fréquentes. Je pense à mille et une théorie du complot pour pouvoir l'innocenter jusqu'à l'ouverture de la porte métallique. Mon client entre menotté , de très mauvaise mine et de mauvaise posture. Ils libèrent son poignet et je me lève pour lui serrer la main avec un sourire qui se veut courtois. Je m'installe sur la chaise en face de mon client séparé d'une table. Au moment où je décide d'ouvrir la bouche, il me devance en déclarant :

- Je sais ce que vous pensez mais je ne l'ai pas violé !

- Monsieur Arabov, je ne suis pas ici pour vous juger mais vous innocenter. D'ailleurs je m'excuse de ne pas mettre présentée plus tôt. Je suis Natalya Johnson, votre avocate.

- Je suis Ilya Arabov mais vous le savez déjà.

- J'ai en ma possession votre dossier cependant... Il reste encore quelques zones floues que vous devez m'aider à éclaircir pour vous aider.

- Si ça peut vous être utile... Posez-moi vos questions.

- Où avez-vous rencontré mademoiselle García pour la première fois ?

- J'étais dans un restaurant appelé "Gastronomia española" et c'est là qu'elle m'a fait comprendre que je l'intéressais. J'ai décliné son offre puisque j'étais convié à un dîner d'affaires. Monsieur Álvarez et Lissov m'avaient dit de me méfier puisque je suis pas le premier pigeon qui me serait fait berner! Le soir même, Cette garce m'a abordé à nouveau à une soirée dans mon hôtel. Après je l'ai ramené dans ma suite et on a eu des rapports consentis. Le matin, elle avait disparu et, pendant que je me préparais, la police m'a embarqué !

Je note tout ce qu'il me dit avec un petit rictus aux lèvres. Si je creuse suffisamment, j'ai de quoi l'innocenter.

- L'avez-vous frappé lors de vos ébats ?

- Mais enfin ! Pour qui me prenez-vous ?

- Calmez-vous ! Je suis juste entrain d'éloigner certaines pistes et puis c'est des pratiques courantes pour les f...

- C'est bon , j'ai compris ! Me coupe-t-il.

- Est-ce qu'on vous a contacté pour un quelconque chantage ?

- Non , mais vous pouvez demander à mon ex-femme .

- Votre ex-femme ?

- C'est elle que j'ai contacté après mettre fait arrêter. Elle est venue pour me soutenir et a fait appel à vous en même temps.

- D'accord mais avant de couper court à notre entrevue , il me faut les numéros de monsieur Álvarez , Lissov et votre ex-femme .

- Vous avez besoin que du numéro de Anastasia puisqu'elle a tout ce dont vous avez besoin.

Après qu'il m'est donné le numéro de madame Nardine, son ancienne épouse, je le quitte mais au moment où je passe près de l'accueil , on m'interpelle .

- Excusez-moi mademoiselle Johnson. Voilà, c'est elle ! Voyez avec elle parce que je peux rien faire pour vous ! Dit-elle en espagnol.

La policière à l'accueil a l'air exaspérée et sur les nerfs en s'adressant à un homme qui a l'air d'avoir la trentaine. Il est grand, brun et porte un élégant costume noir. Quand il se retourne complètement , son visage à la fois fin et dur me rappelle légèrement quelqu'un. Il me fixe avec ses yeux sombres et un sourire arrogant aux lèvres. Je le sens mal ce type à cause de la façon déroutante avec laquelle il me regarde . J'ai du mal à interpréter son regard plissé qui me fixe en avançant vers moi. La femme d'âge mûr à l'accueil souffle de soulagement . Sympa, merci de me l'avoir refilé qui qu'il soit !