PRINCIPE N° 5 : LA VIE DEVIENT PLUS INTÉRESSANTE QUAND ELLE POSE UN DÉFI
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Nozikaa fonctionnait aux objectifs. Lorsqu'elle en trouvait un bon, elle ne le lâchait à aucun prix.
Cela causait parfois problème, cette obsession pour l'accomplissement, mais c'était plus fort qu'elle : la vie devenait tellement plus intéressante quand elle posait un défi !
Le grand défi de la vie de Nozikaa, bien sûr, demeurait celui de devenir Capitaine de la Garde. Cependant, comme sa vie professionnelle ne débuterait pas avant deux ans, elle était devenue très douée pour dénicher des objectifs intermédiaires. Elle classa sans hésitation l'infiltration de l'atelier du Palais comme sa meilleure idée. Izidor l'avait justement souligné ; c'était un projet d'un autre calibre !
L'excitation qu'il lui procurait maintenait Nozikaa éveillée lorsque tout le monde dormait. Tournant en rond dans sa chambre, elle cherchait un plan. Un moyen de rentrer dans le lieu sacré sans se faire voir. Et puis, elle ne voulait pas simplement entrer ; elle voulait explorer ! Le souci, c'était que plusieurs choses la tenaient éloignée de la réussite.
Tout d'abord, elle savait grâce aux récits d'Izidor que des Ouahalis travaillaient à tout instant à l'intérieur. Le seul moment où elle possédait peut-être une chance de flâner seule dans l'atelier, c'était la nuit... Or, la nuit, la porte blindée du lieu serait fermée à clé. Sans parler des gardes qui veillaient devant l'entrée.
Nozikaa devait inventer une façon de s'y introduire sans utiliser la porte. Pas facile ; même si elle avait su voler, elle aurait parié sa maison que les fenêtres ne s'ouvraient pas de l'extérieur.
Elle piétinait le parquet de sa chambre pour la troisième nuit quand un début de fragment de possibilité apparut dans son esprit. Les trois plus grandes tours du Palais possédaient des issues de secours. Il s'agissait de longs tubes serpentant autour de l'édifice qu'on voyait depuis l'extérieur, dans lesquelles on pouvait glisser. La plupart des gens les prennaient pour des extravagances d'architecture. Nozikaa ne connaissait leur vraie nature que parce que son père en avait parlé.
L'Exclusive - le nom donné à la tour qu'occupait l'atelier des Ouahalis - en avait été doté. Nozikaa n'avait aucune idée de comment accéder à la rampe ni de comment la remonter jusqu'à l'atelier, mais c'était une piste !
Il lui manquait une connaissance plus précise du réseau des sorties de secours. Nozikaa ne se creusa pas longtemps la tête : un accès au bureau de son père, voilà tout ce dont elle aurait besoin. Bien sûr, elle pensait au bureau qui se trouvait dans l'aile militaire du Palais, pas celui à la maison. Nozikaa se réjouit ; le plus de difficultés elle rencontrerait, le plus drôle se serait.
— Papa ? Je peux t'accompagner à l'état-major demain ? supplia-t-elle le soir du jour suivant. Où n'importe quel autre jour, peu importe.
Elle avait attendu tard qu'il rentre.
— Non. Pas en ce moment, je suis trop occupé. L'aspirant Sirinia demande des entretiens sans cesse auxquels je ne peux pas t'emmener, ça ne sera pas intéressant pour toi.
— J'ai pas besoin d'y aller avec toi. Je peux juste rester là-bas, faire mes propres trucs.
— Nozikaa, fit Ozaharta en se réchauffant un dîner. La dernière fois que je t'ai laissé seule dans les départements de l'état-major, je t'ai retrouvé en train de faire de la propagande pour ta future carrière à mes officiers.
— J'allais pas laisser passer cette occasion...
Son père leva un sourcil.
— Bon, je te promets que je ne parlerais à personne d'important ! S'il te plaaaaît... Ça fait super longtemps !
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Erzik
FantasyDu haut de ses huit ans, Isabella est plus seule que jamais. Son père, impitoyable, lui interdit presque tout. Il vient juste de renvoyer sa tendre nourrice ! La fillette ne sait plus où trouver du réconfort. Un soir, pourtant, en fouillant dans un...