PRINCIPE N° 18 : IL NE FAUT PAS TISSER DE NOEUD AVEC LES GENS NON-IMPORTANTS
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Il lui fallut toute la journée du lendemain pour s'y résoudre.
L'idée avait éclos dans le fond de son cerveau il y avait deux jours, mais elle lui refilait tellement de haut-le-cœurs qu'elle ne l'avait pas considérée une seconde. Or, Nozikaa n'avait plus le temps d'attendre un signe d'Izidor. C'était désormais sa seule option.
Un ciel déchaîné tournoyait au-dessus des toits d'Erzik lorsqu'elle rentra le dixième jour, cinq jours avant son échéance. Des bourrasques hostiles attaquèrent ses joues. Le beau temps semblait avoir plié bagage depuis les funérailles du roi Tahalanor.
La jeune Nartiz se posta sans attendre sur le balcon de sa chambre, les yeux rivés sur la maison d'en face. Une jolie demeure, certes ; en coin de rue, comme la sienne, mais les ressemblances s'arrêtaient là. Nozikaa préférait de loin son côté de la route. Et puis, elle savait que la beauté de l'intérieur ne se mesurait pas non plus pour avoir déjà visité la salle de bal de la maison qu'elle scrutait.
Elle attendit en battant frénétiquement de la pointe de pied.
Qu'est ce qu'elle fabrique, cette idiote ?
Elle ne pouvait pas déjà être rentrée. Nozikaa la voyait tous les soirs revenir de Erzikaa-savait-où à ce moment de la journée. L'Èlio la frappaient horizontalement quand enfin, la tête blonde qu'elle cherchait apparut le long de l'avenue descendant de la Grande Place.
Il y avait bien trop de monde pour crier son nom. Nozikaa fouilla sa chambre pour un objet dont elle pouvait se séparer. Une sandale ferait l'affaire. Depuis le balcon, elle visa et jeta la chaussure de l'autre côté de la rue avec autant de précision qu'une balle de babask. La sandale frappa Martariéna à l'arrière du crâne au moment où elle tournait la poignée pour entrer chez elle.
Non sans satisfaction, Nozikaa la vit pousser un cri, ramasser l'objet en se frottant les cheveux et en chercher le propriétaire. Martariéna repéra alors la jeune fille à sa fenêtre. Sur ses lèvres, on lu un "qu'est-ce qu'il te prend !?" scandalisé. À l'aide de grands mouvements de bras, Nozikaa lui fit comprendre qu'elle réquérait sa présence sur le champ.
— Les gens civilisés ne jettent pas de chaussures sur la tête des passants ! se révolta Martariéna quand Nozikaa lui ouvrit les portes d'entrée.
Elle tenait à la main le malheureux soulier. Nozikaa récupéra son bien.
— Il faut qu'on parle.
— Par Erzikaa, qu'est-ce que tu me veux ?
— Allons à l'étage.
Martariéna soupira mais ne refusa pas.
Une fois la porte de sa chambre bien fermée, Nozikaa se demanda par où commencer. Sa voisine alla se recoiffer au miroir.
— C'est à propos du venin dont je t'ai parlé, pas vrai ? fit-elle au bout de quelques secondes.
— Donc tu n'es pas une cause totalement perdue. Super ! Ça nous sera utile.
— Alors c'est vrai ? Tu es en train de me dire que le roi Méteïok et son unie ont véritablement été touchés ?
— J'ai reçu des informations portant à le croire.
— Douce Fortune ! Ça, c'est vraiment pas bon. Tu as alerté quelqu'un, au moins ?
— Je retire ce que j'ai dis ; t'es une cause perdue. Evidemment que non !
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Erzik
FantasíaDu haut de ses huit ans, Isabella est plus seule que jamais. Son père, impitoyable, lui interdit presque tout. Il vient juste de renvoyer sa tendre nourrice ! La fillette ne sait plus où trouver du réconfort. Un soir, pourtant, en fouillant dans un...