PRINCIPE N°10 : PARFOIS, IL N'Y A RIEN D'AUTRE À FAIRE QU'ATTENDRE
***
Nozikaa s'attarda devant la belle porte de l'atelier, les doigts enroulés autour de la lanière de sa sacoche. Des voix lui parurent de l'autre côté :
— Non, on ne peut pas "simplement défoncer la porte", imbécile ! C'est un lieu sacré.
— Il s'agit d'une urgence, Dalikaa, au nom de la Bonne Fortune !
— Je ne sais pas... C'est marqué devant tes yeux : "sous AUCUN prétexte".
— Personne ne nous a parlé de cette situation à la formation...
Les yeux de Nozikaa glissèrent vers le conduit d'évacuation. En quelques pas, elle y serait. Elle n'aurait qu'à glisser jusqu'en bas pour que son rôle demeure à jamais secret.
— Ok, fit la voix derrière le panneau. J'y vais !
La porte claqua violemment le mur.
Nozikaa n'avait pas bougé d'un poil.
Le soldat interrompit net son mouvement. Il ne s'attendait pas à la trouver là. L'escouade entière la dévisagea pendant longtemps. La jeune fille ouvrit la bouche, mais rien n'en sortit. Que dire ? Pour une fois, elle manquait d'inspiration.
Le premier soldat se réveilla alors et fondit sur elle. D'une poigne ferme, il lui maintint les mains dans le dos.
— Vous êtes en état d'arrestation !
— Lâchez-moi !
— Avez-vous un complice ? Pour qui travaillez-vous ? exigea un autre alors qu'on la faisait sortir dans le couloir. Les Étèleïnènmaliens ?
— Hein ? Non ! Écoutez...
— Emzi, Dalikaa, Rob, fouillez l'endroit. Cherchez s'il y a quelqu'un d'autre.
— Euh... On devrait peut-être attendre l'accord des Ouahalis.
— Ouais, on a pas le droit de rentrer...
Nozikaa intervint :
— Il n'y a que moi !
— Avance, la rabroua l'homme qui la tenait.
Il la poussa vers l'escalier. La jeune fille fouilla dans sa réserve d'idées. Comment allait-elle se sortir de là ? Elle tenta de se dégager, sans succès.
— Écoutez, je ne suis pas une criminelle !
Tout à coup, la voix anxieuse de son père retentit dans son esprit. Il sépara chaque mot d'une pause :
"Nozikaa. Nozikaa, est-ce que tu as quelque chose à voir avec les explosions ?"
Nozikaa ferma les yeux et souhaita être égorgée sur place. Ça n'avait rien du récit héroïque qu'elle avait imaginé faire à son père.
"... Oui."
Un affreux silence suivit.
"Mais..." voulut-elle continuer.
"Où es-tu ?"
"Dans les escaliers de l'Exclusive... Je suis, en quelque sorte, en train de me faire arrêter."
"Ne bouge pas. Suis les ordres qu'on te donne sans protester."
Le soldat derrière elle la secoua.
— Eh ! Avec qui tu communiques ?
— Mon père, espèce d'idiot ! Votre Capitaine !
— Mais de quoi est-ce que tu parles ?
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Erzik
FantasíaDu haut de ses huit ans, Isabella est plus seule que jamais. Son père, impitoyable, lui interdit presque tout. Il vient juste de renvoyer sa tendre nourrice ! La fillette ne sait plus où trouver du réconfort. Un soir, pourtant, en fouillant dans un...