Chapitre 29

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Il est à peine neuf heure quand je suis réveillée par les rayons chauds du soleil. Je ne suis vraiment pas du matin. Je suis la dernière levée et mes quatre amis sont déjà dehors en train de prendre leur petit-déjeuner. Quand je les rejoins dans le jardin, ils me sourient mais ne tentent pas de me parler. J'entends juste Léa rire :

« Avant midi il ne faut pas essayer de lui parler. »

Je grimace légèrement et me sers un verre de jus d'orange et une tartine de beurre. Mon corps est présent mais mon esprit est encore couché. Camille enchaîne la conversation sur le gros sujet de la journée. Les autres suivent naturellement sans me parler mais tout en sachant que j'écoute.

« Alors par quoi commençons-nous ? »

« Je pense qu'il faudrait rassembler tout ce que nous savons puis définir ce qu'il nous manque et enfin établir un plan d'action. »

Tout le monde semble d'accord avec le plan d'attaque de Gatien. L'aspect militaire de sa famille ressort toujours à un moment ou à un autre.

« Alors qu'avons-nous ? »

« Les parents d'Automne sont retenus isolés quelque part. Je pense qu'ils subissent du chantage affectif et financier. » dit Camille.

« De plus, l'argent qu'ils ont envoyé n'est jamais parvenu à son destinataire. » dit Léa.

« Attendez attendez attendez. Comment cela ? Quel argent ? » demande Camille totalement sous le choc.

« Ses parents ont envoyé de l'argent, comme une sorte d'argent de poche, mais apparemment Automne ne l'a jamais reçu et l'a appris il y a seulement quelques jours. » répond Erin.

« Alors où est cet argent ? Mais surtout où sont ses parents ? »

« Très bonnes questions, Gatien. »

« Monsieur et Madame ne manque pas d'argent. Donc je ne pense pas qu'ils l'ai gardé pour eux. » dit Léa.

« Mais d'ailleurs, je pense à quelque chose. Quelqu'un a fouillé du côté de la famille biologique ? »

Mes quatre amis se regardent tous puis baissent les yeux. Aucun n'y a pensé et moi non plus.

« J'ai cherché du côté des jurés et de l'avocat mais pas de leur côté. »

« Maintenant que tu le dis, ces personnes ont agi de façon étrange au procès. »

Gatien et Erin ont changé d'expression faciale.

« Léa et Camille sont les témoins du premier procès. » dis-je pour rappeler leur présence lors de ces journées.

« Ah oui, cela explique pourquoi vous les avez vus. » soupire Erin, soulagée de ne pas avoir manqué un détail.

« Oui. Je trouve cela étrange que d'un coup ils apparaissent alors que même Automne ne les a jamais connus. Ils sont censés être anonymes et inconnus mais ils débarquent à un procès ? »

« Peut-être que ce ne sont pas les véritables parents biologiques. » lâche Gatien.

« Je pense que si. » Toutes les têtes se tournent vers moi. « Mais cela expliquerait les réponses vagues et cruelles qu'ils ont pu donner aux questions des avocats. De plus, même si je ne suis absolument pas surprise de leur attitude, je pense qu'il y a une autre explication à leur présence. »

« Qui est ? »

« Je pense que ce sont mes parents biologiques. Je porte le même nom qu'eux même si ce nom est très commun au Viêt-Nam et se réfère à l'ancienne Annam. Néanmoins, pourquoi seraient-ils présents alors que même mes parents ne les ont jamais vus ? La vraie questions à se poser est quel est le lien entre eux et Monsieur et Madame ? L'avocat n'a pas pu les retrouver d'un claquement de doigt. Il a dû faire des recherches et mener une enquête. Nous devons trouver en quoi ils sont liés à la famille légale. »

« Les familles biologiques et légales contre la famille de lien. » murmure Léa en me regardant tristement.

« Du nouveau du côté des jurés et de l'avocat Camille ? »

« J'ai découvert quelque chose d'intéressant, enfin je pense. Tout a été confirmé par le détective. Les papiers sont dans ce dossier. » dit-elle en sortant la pochette contenant toutes les preuves.

« Allez dépêche ! »

« Tous les jurés ont été choisis individuellement. »

« Par qui ? Pour qui ? Pourquoi ? »

« Pour qui, pour l'avocat. Pourquoi, pour qu'il séduise et donner l'avantage à la famille légale. Je pense que même Léa et Automne l'ont vu. »

« Par qui ? »

« Je ne sais pas. Je ne veux pas tirer des conclusions trop vite. »

« Alors continuons de creuser. »

« Mais je peux dire que mes vrais parents n'ont eu aucune chance face à tout ce procès déjà programmé pour les faire perdre. »

Les regards se tournent une nouvelle fois dans ma direction alors que j'essaie de garder ma rage à l'intérieur de ma gorge.

« Que nous manque-t-il ? » dis-je les yeux toujours fermés.

« Une preuve concernant le lien entre les familles biologiques et légales, une autre de l'implication de Monsieur et Madame dans la disparition de tes parents et une dernière sur le détournement de l'argent envoyé. »

« Donc tout ce qu'il nous manque ce sont des preuves. Et des preuves les concernant. »

« Oui. »

« Bien. Je m'en occupe. »

« Que veux-tu que nous fassions ? »

« Montez le dossier. Rassemblez, triez et organisez tout ce que vous pourrez trouver. Utilisez les nouvelles technologies, cryptez les découvertes et mettez tout à l'abris. Camille et Erin, je vous confie la tâche de trouver un avocat pour me défendre. Un bon, pas un minable comme celui qu'ont eu mes parents. Sinon, tous. Je peux vous faire confiance pour tout préparer ? »

« Préparer à quoi ? »

« Au procès. »

« AU PROCES ! » crient à l'unisson mes amis en recrachant leur jeu de fruit.

« Oui. »

« Tu... Tu veux repartir en procès. »

« Je veux ma famille. Et j'aurais ma vengeance. »

« Automne... »

« Ne perdez pas de vue les jurés de l'ancien procès. Je les veux tous au prochain. Je veux les voir tomber un par un devant moi. Ils ont été les témoins et les facteurs de ma chute, ils seront les victimes de ma victoire. »

Léa et Erin se mettent immédiatement à trembler en sachant que je ne plaisante pas.

« Et toi qu'est-ce que tu vas faire de ton côté. »

« Je vais trouver mes parents. »

« Et Tan ? Que comptes-tu en faire ? »

« Mon cher frère. Je m'occupe de lui. »

« Et Monsieur et Madame ? »

Mon regard se perd silencieusement dans l'espace du parc du domaine des parents Erin. La réponse à la question d'Erin sort empreinte de détermination :

« Il sont à moi. »

Le contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant