Chapitre 11

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9h.

Le deuxième jour du procès commence dans quelques minutes. Comme je m'y attendais le déroulement de la veille a fait le tour de la ville et même de la région. Le lycée est bien évidemment au courant. Certains ont trouvé ma répartie admirable tandis que d'autres l'ont prise pour de l'insolence. Peu importe, tout ce que je souhaite actuellement est sauver ma famille.

Toutes les parties ont pris leur siège et le président entre dans la salle. Tan est appelé à la barre. Les avocats lui posent les questions qu'à moi hier.

« Décrivez-nous votre enfance. » questionne Maître Dolios.

« Mon enfance a été malheureuse. C'est difficile pour moi d'en parler. » dit-il en commençant à pleurer.

« Continuez. Prenez votre temps. »

Pendant que Maître Dolios s'adresse aux jurés pour appuyer la douleur de Tan, je les regarde et je vois les expressions tristes et atteintes. Je lève les yeux au ciel complètement dépassée par cette manipulation facile.

« Quel cinéma... » dit papa en même temps que moi.

« J'ai toujours su que je n'étais pas à ma place dans ma famille. En tant qu'enfant adopté mais aussi en tant que personne. Mes parents que j'aimais de tout mon cœur m'ont souvent rappelé qu'ils souhaitaient une fille. Tout ce que je faisais n'était assez bien. C'est pour cela que j'étais malheureux et que j'ai abandonné mes cours. »

« Est-ce pour cela que vous pensez que vous parents vous ont maltraité ? »

« Maltraité, non. Ils ont toujours été cordiaux et aimants envers moi mas pas autant qu'ils l'auraient été s'ils avaient pu avoir une fille. »

« Quand avez-vous appris l'origine des contrats ? »

« Très tôt. Mes parents ne me l'ont jamais cachée. Je savais que je ne devais pas être dans cette famille et qui aurait dû l'être. »

« Merci Tan. Monsieur le président, je n'ai plus de question. Maître le témoin est à vous. »

Maître Sarageon s'avance lentement.

« Tan, tout à l'heure vous avez dit que vous aviez su très tôt pour les contrats. »

« En effet. »

« Vous savez donc qu'Automne, pour qui vous avez de la haine, n'y est absolument pour rien ? »

« Elle a volé ma vie. »

Notre avocat fronce les sourcils.

« Développez. »

Tan : « Et bien c'est simple. J'aurais dû avoir sa vie. »

Un silence tombe sur la salle. Une brèche s'est ouverte et Maître Sarageon s'y engouffre immédiatement.

« Vos parents vous ont bien parlé de ce double contrat. »

« Oui. »

« Et si vous disiez que si ma cliente avait grandi dans sa famille soi-disant légale, vous n'auriez pas eu sa vie ? »

« Objection ! La défense ne fait que mettre de la pression à mon client ! »

« Au contraire, je ne fais que dire la vérité sans larme et sans hypocrisie. »

« Objection rejetée. Poursuivez maître. »

« Merci Monsieur le président. J'étais sur le point de dire qu'il existait en réalité trois contrats. Une autre adolescente n'est pas dans sa famille légale comme vous le dîtes si bien Maître Dolios. Vous, vous auriez été dans la famille de cette adolescente et non à la place de ma cliente. Vous ne pouvez donc avoir volé la vie de quelqu'un qui ignorait tout de vous il y a encore quelques semaines et qui, au fond, n'a aucun lien avec vous de façon légale. Mais ce qui m'interroge, est le fait que votre propre avocat ne vous en ai pas parlé. »

Le contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant