Chapitre 39

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Après eux, ce sont mes oncles et tantes qui sont appelés par les avocats adverses. Chacun d'eux prend la défense de mes parents et la mienne sans trembler.

« Comment peuvent-ils défendre des monstres et des voleurs ? » crie une des femmes du camp.

« Comment pouvez-vous dire autant de conneries dans une seule phrase ? » rétorque immédiatement ma tante.

« Dans ce cas, vous plaidez le vol d'enfant ! Vous êtes bien de la même famille. Une famille de dégénérés. »

« Je m'adresse pas à ce genre de personne ignare à qui il manque visiblement un cerveau. » dit ma tante à parlant à mon avocate devant elle.

« Je ne vous permets de juger ma femme ! » hurle le mari de la première.

Ma tante leur fait un splendide pied de nez en poursuivant son témoignage sans prendre en compte la dernière remarque. Cette réaction entraîne les rires de mon clan et même de papa qui pourtant ne semble pas en avoir la force.

« Telle nièce, telle tante. Deux tigresses enragées. » murmure Erin entre ses dents.

« Je t'ai entendue. » dis-je en riant plus fort.

« Oups. Pardon l'ourson. Ne me tue pas... »

« Laisse mes ours tranquille et concentre-toi. »

Les heures défilent. Finalement, mon avocate prend la parole. A l'exception de mon clan, la salle la remarque de nouveau.

« Je voudrais interroger ces personnes. »

Les femmes ayant accusé mes parents de voleurs d'enfants sont désignées mais ne bougent pas. Maître Siopi s'avance au milieu de la salle, entre la tribune du président et les bancs des accusés et des jurés.

« J'attends. » dit-elle, sèche et autoritaire.

Elle perd rapidement patience et claque des doigts. Trois vigiles se précipitent vers les accusées et les traînent de force à la barre. Leur époux essaient d'intervenir mais sont stoppés net de peur lorsque mon avocate se retourne et les fusille de ses yeux verts.

« J'adore. »

« Nous savons l'ourson ! » rit Léa en me faisant remarquer que je viens de penser à voix haute.

« Gnagnagna. »

« Concentre-toi ! »

« Gnagna ! »

Tout mon clan se retourne légèrement vers moi en levant les yeux au ciel. Papa et maman ne remarquent toujours rien et continuent de se soutenir physiquement tous les deux. Mon avocate prend alors place. Son charisme se démultiplie et sa parfaite maîtrise du droit accompagnent son image déjà autoritaire.

« Depuis combien de temps connaissez-vous ces personnes ? » demande-t-elle en désignant mes parents.

« Depuis trois ans environ. » bredouille les trois femmes.

« Sur le dossier que j'ai pleinement étudié au préalable, il est indiqué qu'ils ont été arrêtés pour vols d'enfants seulement quelques mois après le procès. Donc bien avant les trois années que vous évoquez. »

« En effet. »

« Vous confirmez alors que vous ne les connaissiez pas avant de les rencontrer dans ce camp infame ? »

« Ce camp n'a rien d'infame !

« Pourtant, vous y êtes aussi. » claque Maître Siopi en laissant un long silence s'installer.

« Non. » dit la femme, répondant péniblement à la précédente question posée.

« Confirmez-vous que vous les avez toujours connus comme des 'voleurs d'enfants' ? »

Le contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant