Victoria's Secret [Alternatif]

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[Dans ce One-Shot, Victoria est issue d'une famille bourgeoise]

Le jour de la réception était arrivé. Sans entrain, même déphasée, Miss Reid se préparait — du moins, la gouvernante la préparait — pour ce soir. Il restait encore peu de temps avant que l'heure du départ sonne à dix-huit heure précise. Alors qu'on resserrait les lacets du haut de la robe pour mettre la poitrine en valeur, la brune issue de famille bourgeoise était silencieuse et songeuse. Elle pensa à l'ennuyeuse soirée à laquelle elle allait encore participer, même si c'était à Buckingham. Elle se retint de soupirer, imaginant encore une fois tous les sourires qu'elle devrait adresser.

Alors que Victoria se faisait pouponner, quelqu'un frappa à la porte. C'était Amelia Reid qui entra après avoir eu l'autorisation de sa fille.

– Bonsoir, mère.

– Bonsoir, Madame, salua respectueusement la gouvernante.

– Veuillez me laisser seule avec ma fille, je vous prie Adele. Je dois lui parler.

– Bien, Madame, opina la gouvernante en arrêtant de maquiller la jeune brune. Miss Reid, la salua-t-elle poliment avant de s'en aller vers la porte.

Adele partie, porte refermée, Amelia s'approcha de sa fille et se mit derrière elle après avoir pris la brosse sur la coiffeuse. Elle posa les doigts de ses mains sur le visage de la brune et l'incita à se mettre face au miroir. Elle commença à la coiffer lentement en admirant – ou enviant – la longueur et la couleur cuivrée de la chevelure. Quant à la fille d'une vingtaine d'année, elle regarda sa mère, intriguée par le silence et la raison pour laquelle elle la coiffait.

– Vous n'avez pas demandé à Adele de partir pour un simple moment entre mère et fille, commença Victoria. Avez-vous quelque chose à me demander ?

– En effet, ma fille, répondit la mère en regardant le visage de sa fille par le biais du miroir. Ton père et moi avons longuement discuté.

Victoria eut une idée, qui lui fit sentir que cela allait lui déplaire, mais elle laissa sa mère s'expliquer. Si c'était ce qu'elle pensait, elle voulait l'entendre de sa bouche.

– Nous avons conclu qu'il était temps pour toi de te trouver un mari.

Si elle l'avait pu, Victoria aurait levé les yeux au ciel à cette nouvelle, mais le reflet du miroir l'en empêcha. Elle s'en doutait et fut attristée d'avoir eu raison. Mais elle sentit que ce n'était pas fini.

– Et je suppose que père a déjà une idée en tête ? devina-t-elle en retenant un soupir.

– Ton père a suggéré Thomas, de la famille Cameron.

– Les propriétaires de Cameron Company ?

– Eux-mêmes oui, affirma la mère en commençant à faire des tresses à sa filles. Quand vous étiez enfants, vous vous entendiez très bien, et il ne voulait pas offrir ta main à n'importe qui.

Victoria pensa très fort que c'était surtout pour arranger les affaires de la famille. Elle mit quelques instants avant de répondre à mi-voix, les yeux baissés.

– Je remercierai père pour cette attention.

– Je savais que cela te ferait plaisir, sourit la mère.

Amelia et Victoria restèrent silencieuse, le temps que la première termina de coiffer la seconde, qui resta pensive. La brune fut enfin prête pour rejoindre la voiture en bas du manoir Reid. La mère quitta la pièce, laissant sa fille quelques instants. Victoria profita de la solitude que lui offrait sa chambre avant de rejoindre ses parents dans le fiacre à quatre roues. Elle se regarda à nouveau dans le miroir après avoir regarder ses doigts qu'elle faisait jouer entre eux. Elle rassembla son courage et finit par sourire en voyant la robe qu'elle portait. Elle était sûre que sa tenue plairait à l'homme qu'elle aimait. Cette idée lui donna l'envie de se lever et de rejoindre les parents dans la voiture.

AC Syndicate: Isolated Files [OS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant