Just Human

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[Image de chapitre par moi-même]

Dans une impasse sombre et boueuse de Londres, de violents coups se firent entendre. Des râles d'effort et de douleur s'envolèrent dans les airs. Une voix ne cessa de demander pitié, de clamer l'innocence du propriétaire. Mais ses supplications furent souvent interrompues par la collision du poing contre la mâchoire, ou encore par la voix d'une femme folle de rage et de chagrin.

Elle avait retrouvé le coupable de la mort de son père. Celui qui l'avait tué. L'homme qu'elle tabassait était un ami de son père. Elle l'accusait de sa trahison. Elle clamait avec ire que son père lui avait fait confiance.

– Comment as-tu pu pendant tout ce temps dormir en paix ?! VOUS ÉTIEZ AMIS TOUS LES DEUX ! Je devrais te tuer sur le champ pour m'avoir tout pris !

Malgré son état déplorable, l'homme essaya de se défendre comme il le pouvait, il voulut même s'excuser. Mais la brune, possédée par la haine qu'elle ressentait, ne prit pas un instant pour le laisser s'expliquer, lui laisser une chance de lui dire qu'il était désolé.

– Mais ce serait t'offrir une mort rapide et sans douleur. J'ai tant attendu pour trouver celui qui avait tué mon père, j'ai tant souffert de sa mort, de son absence. Tu mérites de souffrir tout autant !

Plus loin — plus haut, même — un homme au long manteau de cuir et portant un haut-de-forme se dirigea vers la violence qu'il percevait depuis sa position. Il courut et sauta de toits en toits, utilisant son lance-grappin. Il arriva sur les lieux et vit deux silhouettes malgré le manque de lumière dans cette ruelle se terminant sur une impasse. Il reconnut l'une des ombres en bas et vit l'autre affalé à terre, dos contre la palissade. Il était très mal en point.

– Je t'en prie... l-laisse-moi... t'expliquer...

– Pourquoi je devrais hein ? Pour me manipuler comme tu as manipulé mon père ?

La jeune femme fit jaillir sa lame secrète et s'approcha lentement de sa victime, comme un prédateur avançant vers sa proie pour l'attaquer. Sauf qu'elle allait donner le coup de grâce pour en finir avec cet homme et passer à autre chose plus sereinement, son père vengé.

– Je... je n'y... je n'y suis pour rien... dans la m-mort de Bolton...

– Alors je n'y serai pour rien dans la tienne, déclara-t-elle en face de lui.

Elle leva le bras et s'apprêta à planter sa lame dans le cœur de l'homme qu'elle avait tabassé presque à mort.

– VICTORIA ! hurla une voix en hauteur.

L'interpelée releva la tête et la tourna dans la direction d'où venait cette voix autoritaire. Elle repéra à peine le propriétaire que ce dernier descendit avec adresse et souplesse. Elle baissa son bras et, d'un coup sec, fit rentrer la lame dans son encoche. La colère et la rage s'étaient envolées pour laisser place à la surprise et à un visage ahuri.

– Jacob ?! Que fais-tu là ?

L'homme qu'elle avait reconnu n'était autre que l'un de ses mentors. Ce dernier avait perçu l'innocence de la victime de son élève, encore en apprentissage.

– Je t'empêche de faire une bêtise.

La brune encapuchonnée fut saisie par les propos de Jacob. Elle resta silencieuse, toujours béat. Il ressentit presque la réaction de la recrue. Il lui donna sans tarder l'explication. Il commença par pointer du doigt la victime qui gémissait de douleur.

– Ce pauvre homme que tu t'apprêtes à tuer est innocent, Victoria, signala-t-il en passant à côté d'elle.

Elle le suivit du regard. Elle le vit examiner le corps. L'ancien ami du père de Victoria suffoquait tant la douleur était insupportable. Il avait des coupures à l'arcade sourcilière, la bouche et les gencives en sang. Et il ne fallait pas imaginer les blessures internes dues aux coups armés de poing-de-fer.

AC Syndicate: Isolated Files [OS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant