Good Morning [Alternatif]

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(image de chapitre par moi-même)

Attention, ce One-Shot suit la même trame que le précédent. Ici, nous sommes avec la version bourgeoise de Victoria, et c'est elle qui se réveille la première. Je vous souhaite une bonne (re)lecture.

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Le jour se leva sur la ville lumière qu'était Londres, dont les cheminées d'usines crachaient déjà des nuages aussi noirs que le charbon. La capitale de l'Angleterre était peinte d'une couleur orangée, avec une légère touche de rose sur les épais nuages qui couvraient le ciel. Dans les boulevards et les rues encore dans l'obscurités, les premières voitures et carioles commencèrent à être tractées. Chaque commerçant ouvraient leur échoppe et leur épicerie tandis que les enfants qui distribuaient les journaux s'installèrent et raclèrent leur gorge pour échauffer leur voix pour la journée. La réalité de la vie reprenait tout simplement son cours, après avoir laissé quelques heures de répit et de rêves.

Dans la City, les rayons du soleil, encore orangés malgré les nuances dorées, pénétrèrent dans une chambre à coucher à la tapisserie bordeaux et aux motifs floraux ambrés. Lorsqu'ils touchèrent le bord d'un grand lit dont la couverture était en accord avec la couleur des murs et du bois brun caramel du mobilier, un homme se tourna vers la femme avec qui il dormait et soupira après une profonde inspiration. Sous les draps, son bras passa sur la taille de celle qui l'accompagnait dans le monde des songes, puis il la serra tendrement contre lui. La charmante brune qu'il avait blotti bougea lentement la tête, gardant les yeux fermés. Malgré son sommeil, elle avait senti le geste tendre et arbora inconsciemment un léger sourire, lui donnant un air serein. Ils dormaient maintenant tous les deux en cuillère, leur respiration lente et régulière était parfaitement synchronisé. Une harmonie respiratoire.

Quelques instants plus tard, l'obscurité de la nuit commença à disparaître dans la pièce, maintenant illuminée par une lumière dorée, caressant avec douceur le visage du brun dont le torse n'était plus couvert par les draps. Il se tourna pour se mettre sur le dos, une main entre la tête et l'oreiller, alors que la jeune femme dormait sur le côté, tourné vers lui. Les paupières de sa compagne du monde des songes s'ouvrirent lentement, permettant à la lumière du jour d'illuminer ses iris chocolat. Elle cligna des yeux pour s'accommoder à la luminosité de la pièce et pour mieux se réveiller. Veillant à couvrir sa poitrine, la brune s'assit quelques instants et regarda autour d'elle pour situer où elle était. Elle inspira à fond et expulsa lentement l'air de ses poumons. Elle leva ensuite son bras et plia le coude pour se masser la nuque, sous sa chevelure brune, avant de bailler. Un long et bref soupir de son voisin de couche, encore dans le monde des rêves, attira son attention. Elle s'allongea à moitié, sur le côté, le coude enfoncé dans le matelas et posa les yeux sur lui. Elle afficha un sourire tendre.

Le soleil illumina en partie la chevelure brune du jeune homme donnant alors des reflets plus clairs à quelques une de ses mèches. Il dormait à poing fermé. Il fallait dire que la nuit passée avait plutôt été agitée et passionnée. Le sourire de la brune s'agrandit quelque peu tandis que la tendresse dans son regard s'intensifia. Sa mémoire rejoua la superposition de leur cœur ainsi que de la mélodie des soupirs de désir. En posant ses prunelles sur le haut de son torse nu et tatoué d'un faucon pèlerin, ses mains se souvinrent qu'elles avaient redessiné et caressé l'animal encré dans sa peau. Malgré les fourmillements qui commencèrent à envahir son bras plié, elle posa le haut de sa tête au creux de la paume de sa main et continua de regarder le brun d'un air rêveur. Elle se mordilla la lèvre inférieur tant elle le trouvait attirant, même endormi. Elle détailla chaque partie de son visage, l'empêchant de cesser de se mordre les lèvres. Elle le trouvait si beau, si parfait.

Dans son sommeil, le jeune homme qui l'avait fait monter en apothéose tourna la tête vers la fenêtre qui laissait entrer la lumière du jour et déglutit avant d'expirer et poursuivre sa route seul au pays des rêves. Il était de plus en plus difficile pour elle de résister, bien qu'elle ait réussi à ne plus se mordiller la lèvre inférieure. De sa main libre, il ne put s'empêcher de passer le bout de l'index sur la cicatrice vertical qui coupait presque la barbe de la mâchoire en deux. Le brun endormi leva son menton et tourna la tête vers elle, pensant dans son sommeil que le toucher de son amante était une gêne, ou une simple sensation causée par son profond repos. Elle arrêta son geste, ne souhaitant pas ennuyer davantage beau brun endormi. Mais elle n'allait pas se laisser faire pour autant. Elle avait envie de veiller sur lui, de prendre soin de lui.

Elle passa les doigts dans ses cheveux, les coiffant presque en arrière, et en toute délicatesse. La paume toucha délicatement sa joue tandis que les doigts s'enfoncèrent et se mêlèrent dans les mèches brunes. Elle se souvint alors qu'elle avait fait la même chose cette nuit lorsqu'il avait agrippé son cou pour qu'elle scelle ses lèvres aux siennes. Le souvenir de cet échange intense fut accompagné par le soupir de bien être du jeune homme, appréciant les doigts de la bourgeoise s'aventurer dans sa tignasse désordonnée après avoir caressé sa joue barbue. Malgré son sommeil, il savait qu'il s'agissait de son amante qui prenait soin de lui. C'était instinctif.

Voyant le sourire que cela provoquait, l'héritière continua. Elle décida même de se laisser à la tentation: elle fit glisser ses doigts sur le cou de son amant, jusqu'à atteindre le torse. Les doigts suivirent une des lignes de la clavicule jusqu'à arriver au pectoral tatoué, qu'elle caressa de sa main entière. La trace invisible que laissait ce geste tendre réveilla en douceur le sens du toucher de l'Assassin. Il adorait sentir sur sa peau la délicatesse de la bourgeoise qu'il aimait. Quant à elle, elle apprécia le voir dans cet état. Elle posa ensuite la main sur la joue de son amant, et se pencha un peu plus sur lui, veillant à lui faire sentir l'enivrante odeur de jasmin, pour déposer délicatement ses lèvres sur les siennes. Il était l'heure de revenir à la réalité, dans leur bulle amoureuse. Le jeune homme se laissa faire avant de répondre de la même manière à ce baiser, provoqué par le délicat parfum fleuri de la brune. Elle interrompit l'échange et le regarda ouvrir ses yeux noisette. Sans rien dire, il la contempla, le visage serein. Avec un grand sourire, elle lui dit d'une voix douce:

– Bonjour, Monsieur Frye.

– Bonjour, Miss Reid.

AC Syndicate: Isolated Files [OS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant