AC Syndicate: Isolated Files [OS]

Talion Law (Réécrit)

[Texte réécrit pour le thème "Vengeance" du Codextober  — 19.10.2024]

Dans le noir complet, une voix forte ne cessait d'hurler un prénom, suivi de quelques insultes. Un sifflement prolongé empêchait de distinguer les syllabes correctement, mais la rage avec laquelle elles étaient prononcées étaient un bon indice sur ce qui se passait. Des images floues apparurent et disparurent aussitôt. La conscience du corps revint lentement dans cet esprit assourdi par ce bruit si aigu. Puis la victime entendit presque son cœur battre partout, se rendant compte qu'elle était vivante. Les cheveux, en bataille et recouvrant son visage penché vers l'avant, était trempée par la sueur et le sang, tout comme son front. Il était possible de distinguer les battement avec les brèves et légères secousses des mèches pendantes. Le sifflement commença à s'atténuer, les yeux à rester plus ouverts. L'image devint un peu plus net au fil des secondes. Elle savait qu'elle se retrouvait dans une pièce sombre, sans fenêtre, et à peine éclairée par des bougies. Puis la brune se rendit compte qu'elle était encore en vie, et sa mémoire commença doucement à lui rappeler la situation. Cela se confirma lorsqu'elle sentit que ses poings étaient liés entre eux et que ses chevilles étaient attachées aux pieds avant de la chaise.

– Allez, réveille-toi, sale garce !

La jeune femme sentit que sa bouche était pâteuse, et elle sentit comme une sècheresse au niveau des lèvres. C'était du sang. Encore semi-consciente, elle essaya de relever la tête, pour voir le visage de son agresseur, mais l'effort était si pénible, qu'elle abandonna aussitôt. Elle voulut alors dire quelque chose, seulement, il n'y avait que des murmures muets qui traversaient ses lèvres. Impossible de s'exprimer, d'être comprise. Un autre combat qu'elle abandonna. Soudainement, une sensation désagréable au niveau des côtes la piqua. Cette douleur était si intense, qu'elle inspira un grand coup et se mordit la lèvre inférieure. 

– J'ai vraiment du mal à croire qu'il ne viendra pas te chercher.

La brune pouffa modérément, mais ce n'était pas suffisant pour éviter tout pique de douleur, néanmoins, elle garda le sourire. Elle voulut le provoquer, et malgré son état, elle ne se gêna pas.

–I-il... n'a peut-être p-pas envie de... voir ta g-gueule de balafré... put-elle à peine marmonner.

Le preneur d'otage avait parfaitement entendu la réponse de la jeune femme, et son sang ne fit qu'un tour. Il prit sa tête par les cheveux et la tira en arrière. Il vit son visage coloré par des contusions plus ou moins récentes, provoquées par les multiples coups qu'il lui avait assénés. Il y avait aussi quelques sillons de sang, trop superficiels pour être grave. L'œil gauche était fermé, encore enflé et légèrement violacé alors que le contour de l'iris de l'œil droit était rougi par le sang. La voir dans cet état, lui faisait presque pitié, mais il était trop en colère pour ça. Il avait plutôt envie de la tuer, mais il préférait attendre le jumeau Frye. Il voulait absolument qu'il vive ce qu'il avait ressenti lorsqu'il avait perdu Lewis dans l'incendie de l'Alhambra. 

En effet, Jacob n'avait pas pu le tuer ce soir-là. Personne n'en connaissait la raison. Ni le preneur d'otage lui-même. Quoi qu'il en était, Maxwell Roth s'en était sorti, mais pas son fidèle ami Lewis, pour lequel il s'était pris d'affection avant sa rencontre avec Jacob Frye. Lorsqu'il vit son corps brûler parmi les flammes, il avait hurlé de rage et de tristesse. Ce soir-là, il s'était promis de se venger. Et aujourd'hui, c'était en enlevant l'amie des Frye, Victoria Reid, qu'il tint sa promesse. La frapper était pour lui un moyen d'extérioriser sa colère, en plus de suivre ses envies. Il se fichait d'avoir une deuxième vie. Sans Lewis, il lui était difficile de remonter la pente. Repensant encore à cette terrible perte et à la provocation de la partenaire de Jacob, il la frappa dans le ventre d'un coup de poing. La brune retint en vain un gémissement de douleur. Il relâcha ses cheveux, puis il tourna les talons. Il fit les cents pas devant elle, nerveux d'attendre aussi longtemps. La brune l'observait malgré sa vision encore flou à quelques endroits.