AC Syndicate: Isolated Files [OS]

Masquerade [Alternatif]

Ce soir, la famille des Reid et des Cameron, bientôt unis par un mariage d'affaire entre Victoria et Thomas, étaient conviées à une soirée chez Sophie March, une connaissance des Reid. Les deux familles avaient accepté de venir, après tout, cela faisait longtemps qu'elles n'avaient pas vu la cheffe d'entreprise. Malgré le manque de moralité de ce type de réception, Miss March avait décidé d'organiser une mascarade. Elle se fichait éperdument des critiques ou des scandales qui pouvaient découler. Selon elle, la vie était trop courte pour se priver de s'amuser. La mascarade était parfaite pour cela.

La voiture des Reid, devant celle des Cameron, s'arrêta devant la grille du grand manoir de Madame March, où l'extrémité d'un tapis rouge les attendait. L'hôtesse avait mis les moyens pour que cette soirée soit l'une des plus belles de la Saison, et aussi pour casser de le rythme des bals et réceptions plus traditionnelles. Elle voulait offrir une pause, de l'amusement entre deux ennuyeuses soirées où hommes cherchaient leurs futures femmes à marier, à créer des liens, arranger des affaires dans la convivialité et bien d'autres encore. Cela faisait plusieurs années que Sophie March organisait des mascarades.

Victoria descendit en première de l'hippomobile, le loup en velours noir, orné de petite pierres aux couleurs du Saphir et de quelques plumes bleues marines à l'extrémité droite du masque, dans sa main droite. Elle regarda la façade du manoir March pendant que ses parents descendirent à leur tour de la voiture. Les deux familles dehors, elles se mirent à marcher sur le tapis rouge, tandis que les deux clarences partirent pour être garée. Les deux fiancés marchèrent l'un à côté de l'autre, le visage encore découvert. Thomas regarda du coin de l'œil Victoria, qui était nerveuse et cela se voyait. Il se pinça les lèvres et regarda droit devant lui. La brune n'avait aucune crainte concernant la particularité de la soirée. C'était même ce qu'elle préférait le plus, surtout qu'elle appréciait beaucoup l'organisatrice. Non, la jeune femme appréhendait son entrée et avait toujours été nerveuse lorsqu'elle allait à de grandes réceptions.

Au seuil de la porte d'entrée, ouverte poliment par les domestiques en smoking, les fiancés ainsi que les quatre parents derrière eux mirent enfin leur masque. Le majordome de l'hôtesse les accueillit dans le hall et les guida jusqu'au jardin, là où se produisaient les festivités. Le bal était illuminé par des lanternes suspendues à des fils attachés à des grandes piques de jardin, elles-mêmes décorées par des compositions florales dont le mélange de couleurs et de fleurs n'étaient qu'harmonie. Un belvédère à droite avait été installé, où les musiciens rythmaient l'ambiance de la soirée. La brune fut émerveillée par les sons et ce qu'elle voyait. Sophie March, en discussion, aperçut les nouveaux arrivants et s'excusa auprès de son invité d'interrompre la conversation puis alla les voir.

– Bonsoir à vous, salua-t-elle tandis que les parents des fiancés suivirent ces derniers. Soyez la bienvenue, accueillit-elle. J'espère que vous passerez une bonne soirée.

– Merci beaucoup, répondit Victoria avec un grand sourire que Sophie reconnut.

– Je savais que mes décorations te plairaient, dit-elle triomphante. Je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps, enchaîna-t-elle en regardant tous les membres des deux familles. Je dois encore voir d'autres personnes.

– Faites, je vous en prie, rétorqua Amelia.

A peine Sophie March disparue dans la foule masquée, Victoria sentit une main se poser sur son épaule légèrement dénudé. Puis la même main se tourna vers le ciel, sous-entendant une invitation à danser sur ce nouveau morceau de musique qui commença avec quelques notes douces et agréables, donnant un air romantique à la soirée.

– M'accorderiez-vous cette danse ? demanda l'homme masqué.

Victoria regarda quelques instants Thomas, comme si elle voulait lui demander l'autorisation, bien que ce n'était pas ce qu'elle cherchait. La gêne l'avait poussé à se tourner vers lui, qui lui fit un signe d'approbation d'un hochement de tête. Il ne pouvait rien dire, tout le monde était anonyme. La bourgeoise au masque noir et aux plumes bleues marine se tourna à nouveau vers l'homme qui l'avait invitée à danser et prit finalement sa main. Il la tira délicatement vers la piste de danse, délimitée par une estrades assez large pour accueillir un bon nombre de danseurs, positionnée juste en face et à quelques mètres du belvédère des musiciens.