AC Syndicate: Isolated Files [OS]

Secret Bashing

Cela faisait quelques semaines que Jacob avait quitté Londres pour rendre visite à Evie, qui vivait à Amritsar avec Henry Green. L'amie des Frye, Victoria Reid, était en charge de veiller sur Londres et de gérer la Confrérie avec le jeune Jack, même si ce dernier allait bientôt rentrer de Manchester où il avait été envoyé pour une mission. Alors, Victoria était seule à gérer la Confrérie pour le moment. Jacob lui avait toujours fait confiance pour cela.

En milieu d'après-midi, en cette agréable journée automnale, Victoria revint au manoir Kenway, devenu le quartier général de la Confrérie des jumeaux, peu de temps après la mort de Crawford Starrick. Pour une raison de pratique et de facilité pour gérer la Confrérie, il valait mieux quelque chose de moins précaire et plus grand qu'un train. Mais le repaire ferroviaire était toujours sur les rails, à faire le tour de la capitale. Il était même habité par Victoria Reid, tandis que Jacob avait trouvé un appartement dans le quartier de Whitechapel — pour élever Jack comme son fils et dans les meilleures conditions possibles. Le sourire aux lèvres après  être venue en aide à  l'inspecteur Abberline, elle entra dans le manoir de très bonne humeur. Les autres Assassins qui la voyaient la saluaient avec un signe de la tête et un sourire. De la même manière ou encore de vive voix, elle leur rendaient la politesse. 

Elle prit l'escalier menant au premier étage. Elle voulait se diriger vers le bureau de Jacob, au fond du manoir. Elle laissa sa main glisser sur la rampe en bois vernis le temps de son ascension. Sur le point de passer à côté de la première porte, légèrement entrouverte, elle entendit une discussion où le ton semblait être grave. C'était la salle de réunion. Aucun mot n'indiquait à Victoria le sujet de la conversation. Cela avait l'air d'être une affaire délicate, mais qui n'était pas en lien avec les Templiers ou encore les fragments d'Eden. Peut-être une mission de routine qui demandait de la réflexion, une stratégie. Elle haussa les épaules et décida de reprendre sa marche. Elle estimait que les Assassins pouvaient se débrouiller sans elle et elle avait à faire dans le bureau. Avant que son pied puisse achever le premier pas, elle entendit son prénom de la bouche de l'un des individus dans la salle. Elle recula alors et se pencha vers la porte pour prêter une oreille attentive, surtout qu'elle venait d'entendre un soupir d'exaspération dès qu'elle fut mentionnée.

– Elle nous empêcherait d'agir au bon moment, ajouta la femme qui avait soufflé sa contrariété. On est plus des apprentis. On sait ce qu'on a à faire, et il est hors de question qu'elle nous mette encore une fois des bâtons dans les roues.

– Je suis bien d'accord avec toi, Dottie. Ce n'est pas à Victoria d'approuver ou non nos décisions et stratégies. Elle n'est pas notre chef. C'est cet idiot de Jacob et sa sœur frigide qui ont créé cette Confrérie. Si elle pense pouvoir se l'approprier et la diriger en leur absence, elle prend ses rêves pour des réalités.

En entendant cela, Victoria n'en revenait pas. La surprise pouvait se lire sur son visage. Elle ne dit rien et n'agit pas. Elle sentait qu'il allait y avoir autre chose. 

– Je ne comprends pas... Elle vous a formé toutes les deux. Elle t'a rendu service à de nombreuses reprises, Lorry. Cela sans broncher et sans rien demander en retour ! rappela-t-il. Et toi Dottie, elle t'a soutenu lorsque tes démons te hantaient. Pourquoi vous la méprisez tant ?

Cette question tombait bien, car l'espionne se le demandait aussi.

– Parce qu'elle ne veut pas qu'on évolue. Elle ne nous aime pas, et le cache derrière sa notoriété. Elle fait tout pour être bien vue, tant par la Confrérie que par Jacob.

– Surtout par Jacob, ricana Dottie. Ce n'est pas pour rien que certain la surnomment "la pute des Frye" ou encore "la chienne de Jacob."

Le troisième Assassin, spectateur et auditeur de la méchanceté injuste et illégitime, savait que ces noms étaient ceux que lui donnent les Blighters ou encore quelques Templiers. Cela n'avait donc rien à voir avec leurs mensonges.