AC Syndicate: Isolated Files [OS]

Nice to Meet You [Alternatif]

(image de chapitre par moi-même)

À quelques kilomètres du cœur de Londres, dans la grande cour devant un manoir, une femme blonde âgée d'une quarantaine d'années, descendit de son cheval, calme malgré l'agitation des deux lévriers impatients de recevoir l'amour de leur maîtresse après une balade en forêt. Il n'y eut personne pour aider la femme — en selle comme un homme et non en amazone — à descendre de son cheval malgré son rang. En effet, Sophie March, cheffe d'entreprise de textile, était une bourgeoise qui ne respectait pas toujours l'étiquette.

Depuis toujours, elle avait montré une forme de rébellion contre cette absurdité qu'était cet ensemble de code qu'on a tant essayé de lui inculquée. La sévérité, les pensionnats, rien n'y faisait. Beaucoup de bourgeois se demandaient encore comment elle était parvenue à avoir une entreprise aussi florissante. D'ailleurs, son domaine était le fruit de son investissement dans son projet. Ses usines lui avaient apporté assez pour s'offrir un si grand terrain. Elle n'en éprouva, encore une fois, une grande fierté avec le sourire aux lèvres quand elle contempla son manoir après être descendue de son cheval. Puis elle afficha un sourire moqueur et satisfait lorsqu'elle pensa aux autres bourgeois qui, envieux et ne comprenant pas son succès dans le monde des affaires, spéculaient, la critiquaient dans son dos. Car, pour eux, elle était destinée à vendre ses fesses dans la rue pour le restant de sa vie. Certains le pensaient encore, pensant que ce succès ne durerait pas longtemps, qu'elle aurait besoin d'un homme tôt ou tard. Enfin, si un homme voulait d'elle. Sophie venait d'atteindre la trentaine d'année, en plus de n'avoir jamais eu le profil de la jeune femme à marier à cause de son rejet de l'étiquette, ce qui ne l'aidait pas à avoir un mari. Mais ce n'était que le cadet de ses soucis. Tant qu'elle avait ses deux Lévriers, elle ne pouvait être qu'heureuse ainsi.

L'intendante arriva pour accueillir son employeuse qui faisait tant parler la bourgeoisie. Elle lui demanda si la balade en forêt lui avait été agréable. En étirant ses épaules vers l'arrière, les mains sur les reins, Sophie répondit que la balade lui avait fait beaucoup de bien. Après avoir laissé tomber ses bras, elle lui demanda de s'occuper de ses chiens, assoiffés par une si longue promenade dans les bois.

– Bien, Madame, obéit l'intendante.

– Au fait, Bonnie, appela-t-elle la faisant s'arrêter. Le thé est-il prêt?

– Nous sommes déjà en train de mener le plateau à votre bureau, comme vous nous l'avez demandé avant de partir.

– Bien, très bien. Vous pouvez disposer.

Bonnie salua Sophie d'un mouvement de tête avant de retourner à l'intérieur avec les lévriers. Alors que le palefrenier arriva pour récupérer le cheval, Sophie lui donna un sucre pour le récompenser. Le jeune homme prit la bride et caressa son museau tandis que la blonde lui demanda d'en prendre soin. Il répondit par un hochement de tête et emmena la monture à l'étable. Sur ce, après avoir regardé quelques instants l'animal et l'homme qui s'en occuperait bien, elle entra dans son manoir. Il était temps de changer son pantalon et ses bottes pour sa robe du soir. Elle serait déjà prête pour ce soir, où les Reid et deux autres familles de la bourgeoisie étaient invités pour dîner. Les Cameron n'étaient pas prévus pour la soirée, actuellement en voyage en Écosse.