AC Syndicate: Isolated Files [OS]

Grateful

[Texte écrit pour le thème "Story" Codextober. 30.10.2024  —Très inspiré par "More Than Anything" de Hazbin Hotel]

C'était ici, alors. Dans un vieil appartement de Whitechapel, pas très loin de la gare, que vivait Jacob Frye. Une femme encapuchonnée regardait le bâtiment, le visage assez neutre. Mais derrière cela, se cachait une grande appréhension. Au-delà de la réputation qui le précédait, ainsi que celle de sa sœur, il n'était pas n'importe qui pour la jeune femme âgée de seize ans. En effet, Jacob Frye était son père. Elle ne l'avait jamais vraiment vu, à part quelques rares photos que sa mère avait. Elle lui avait raconté tant de choses sur lui. C'était comme si elle l'avait toujours connu. Quelque part, elle avait toujours rêvé de le rencontrer... et de l'entendre parler de ses exploits de lui-même pendant qu'il lui donnerait des conseils en tant qu'Assassin. En effet, elle était dans la Confrérie depuis un an.

Et aujourd'hui, pour une mission à Cardiff qu'elle ne pouvait pas assurer sans sa mère — grièvement blessée, et dont la convalescence serait longue — alors sur son conseil, la voilà ici, dans l'un des trous à rats de Whitechapel. Elle espérait que les bruits qu'elle avait entendu était faux. En effet, Jacob déléguait beaucoup dans la gestion de la Confrérie de Londres — d'ailleurs, les Rooks n'existaient presque plus. Il était moins présent dans le quartier général qu'était devenu le manoir Kenway, presque absent du terrain. Il traversait seulement une période difficile. Sa sœur lui manquait, le Jack avait disparu depuis des mois et s'inquiétait pour lui. Il était seul, sa femme morte, et ses enfants qu'il ne voyait plus depuis longtemps. Sans parler de l'Amie des Frye, qu'il n'avait jamais revu depuis bientôt dix-sept ans. La solitude ne lui allait pas, et il n'arrivait pas à s'adapter.

Après avoir dégluti, la brune osa enfin toquer à la porte. Mais aucune réponse. Après une seconde et vaine tentative, elle tenta d'ouvrir. Elle n'aimait pas vraiment entrer sans invitation, mais c'était la seule façon de pouvoir lui parler, et lui demander de l'aide. Elle arriva dans le salon, quelque peu en bazar. Du papier, sur lequel les boucles des lettres étaient gribouillées, jonchait le sol. Ils avaient l'air arraché d'un journal. Malgré les yeux sur le plancher, elle ne prit pas la peine de prendre une des pages écrites et de les lire. Cela pouvait être des pensées, des lettres ratées qu'il n'avait pas osé envoyer. Ce qui expliquait l'odeur de renfermés et d'alcool. Droit devant elle, Jacob semblait endormi, affalé sur son bureau, une plume en main.

Près de lui, elle osa tout de même se pencher au-dessus de l'épaule, poussée par la curiosité. Elle put lire à quel point Victoria — la mère de la jeune Assassin — lui manquait, et qu'il aimerait tant la revoir. Elle tomba sur le nom d'Evie. Aucun doute, c'était Jacob Frye. Ou du moins, ce qu'il restait de lui. Un sursaut la fit tressaillir et reculer d'un pas. Elle se mit immédiatement en garde, les deux poings devant elle, avant bras croisés.

– Qui es-tu ? Et qu'est-ce que tu fais là ?

– La porte était ouverte, répondit la jeune en baissant légèrement sa garde. Je viens de la part de ma mère. J'ai besoin de ton aide.

– Il va falloir que tu trouves quelqu'un d'autre, signala-t-il en lui tournant le dos. J'ai un emploi du temps chargé, prétexta-t-il en rangeant le bazar de son bureau.

– Ce n'est pas ce qu'on raconte à Londres, rétorqua-t-elle en prenant une position neutre. Ce serait même tout l'inverse. Et je ne crois pas que ranger ton taudis te prenne autant de temps, osa-t-elle ajouter avec sarcasme. 

– Tsss... Je croirais entendre ma sœur.

– Si seulement j'avais pu la connaître. Malheureusement, elle est toujours en Inde.

Intrigué par les dires de la jeune, il se retourna, les sourcils froncés et yeux plissés. Le savait-elle car les rumeurs parlaient d'Evie, ou bien quelqu'un le lui avait affirmé ? Puis, en l'observant, il se rendit compte que son visage était familier. La brune ne dit rien, soutenant le regard de son père malgré sa nervosité. Il s'avança lentement vers elle, la tête légèrement penchée sur le côté.