A Bed of Roses

29 1 0
                                    

(Suite de Hear the Requiem // Image de chapitre par moi-même). "Je dors sur les Roses" de Mozart l'Opéra Rock a inspiré ce texte.

Bien que le ciel grondait au loin dans le ciel, les rues de Londres étaient calmes. Le peu de citoyens dehors étaient saouls ou bien cherchaient la chaleur d'une femme, sous la lueur des réverbères à gaz. La plupart des maisons et appartements étaient endormis. Mais, dans la demeure de Jacob Frye, seule Lydia dormait paisiblement. Le frère d'Evie était encore habillé et debout à cette heure-ci, pris d'une terrible insomnie. A peine fermait-il l'œil qu'il revoyait le sourire de Victoria traverser les années. Cela faisait plusieurs jours que ces images lui revenaient à l'esprit, et il savait que s'il dormait, il les reverrait encore. Une terrible souffrance pour le Maître-Assassin, encore actif dans la Confrérie. Alors, il n'avait pas échangé sa tenue de jour contre celle de nuit et s'était contenté de rester debout, devant la grande fenêtre de sa chambre.

La pluie s'abattit sur le verre de la fenêtre à travers laquelle il observait, songeur, un homme et une femme légèrement ivres s'embrasser passionnément après avoir ri aux éclats. Le poignard de la nostalgie traversa le cœur du vieux Jacob. Cela provoqua un long soupir par le nez. Il se souvint d'avoir été ainsi avec la brune. Un autre soupir, mais plus bref et accompagné un sourire, provoqua un spasme à ses épaules. Il s'était souvenu de la situation gênante et amusant de cette soirée où il était à la place de ces deux jeunes riant sous l'averse. Mais la lame de la souffrance s'ajouta à celle de la nostalgie, l'obligeant à poser la main sur le cœur.

Sans faire de bruit, pour éviter de réveiller la petite Lydia Frye, il sortit de sa chambre et alla dans le hall de sa demeure pour y prendre son manteau, qu'il enfila. Il hésita à prendre son haut-de-forme qu'il avait abandonné depuis des années. Mais il préféra être sans et pris sa canne-épée pour sa sécurité. Malgré les efforts des Assassins et des Rooks qu'il restait encore, Londres et quelques uns de ses quartiers étaient encore dangereux. Il ouvrit délicatement la porte, lui faisant découvrir la pluie abondante. Au loin, il entendit l'orage, qui s'était un plus rapproché entre temps. Il savait qu'il risquait d'attraper la mort sous ces trombes d'eau qui tombaient du ciel. Il avait besoin de sortir. Malgré le temps, il posa un pied dehors, puis l'autre, avant de refermer doucement la porte.

Jacob foula les pavés noyés par les cordes qui tombaient. Pour se protéger un minimum de la pluie, l'éborgné mit sa capuche, bien que cela soit une protection précaire. Il erra tel un fantôme hantant les rues jusqu'à sa destination. L'ombre arriva aux abords d'un cimetière. Il s'arrêta quelques instant devant l'arche surplombant la grille à moitié ouverte. La gorge serrée, Jacob se faufila dans l'ouverture, assez grande pour qu'il passe sans difficulté. Il déglutit avant de reprendre sa marche parmi les allées que formaient les parcelles de tombes. Il se dirigea vers celle se trouvant à côté d'un arbre, qui existait déjà bien avant l'aménagement du cimetière. C'était près de cet arbre qu'il devait aller, pour rendre visite à l'être cher qu'il avait perdu, il y a deux ans de cela. Malgré ces deux années, Jacob n'arrivait pas à se faire à l'absence de la défunte. Tout son entourage le savait et le laissait tranquille à ce sujet. Tous était pris de compassion pour lui. Le vieux jumeau Frye arriva devant la tombe, où il pouvait lire le nom et prénom de la défunte, ainsi que sa date de naissance et de mort avant cette ligne:

La mort et le temps ne peuvent effacer les rires et les souvenirs.

Sous le feuillage et les branchages de l'arbre, qui atténuèrent l'averse qui continuait de s'abattre sur la capitale, Jacob resta immobile devant la tombe de Victoria Reid, la tête inclinée vers l'avant, toujours couverte par la capuche trempée par la pluie. Avec la pénombre, on pourrait croire que le corps de Jacob était pendu au-dessus de la tombe, bien qu'il ait les pieds sur terre.

AC Syndicate: Isolated Files [OS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant