— Parce ...
La violence de la douleur lui coupa le souffle et le laissa interdit quelques brèves secondes qui parurent durée une éternité. Ses yeux mi-clos ne virent qu'une Tranit de dos qui entrait dans la nacelle du monte-charge et donnait un violent coup de pied au bloc cable.
— Tu vas voir si je suis une putain d'illusion ! entendit-il alors que la nacelle tombait précipitamment vers le sol.
Il récupéra son souffle, s'approcha de la rambarde pour voir elle-ci ralentir sur les quelques dernières toises et la jeune femme en jaillir comme une furie.
Tranit avait laissé éclater sa fureur lorsque tous les éléments s'étaient correctement mis en place et qu'un visage niaiseux lui affirmait qu'elle n'était rien, qu'un songe, l'invention de son propre esprit souffrant.
Il niait sa personne, il niait ses joies, ses espérances et surtout ses douleurs. Elle avait envie d'hurler, de frapper ; bien contente d'avoir pu lui asséner une si belle baffe.
Elle voudrait recommencer encore et encore, lui faire payer la disparition de Goinfre et de Silian. Fini les il faut faire attention, réfléchissons. Des réponses il en voulait, il allait en avoir !
Elle rejoignit le bassin au pied de la statue et appuya sur le signe des deux demi-cercle.
Il n'y eut pas de gong lui explosant sous le crâne comme elle l'avait craint, mais seulement le bourdonnement qu'elle n'avait ressenti que lorsqu'il s'était tu. Et il avait dit qu'il y en avait un autre un peu plus vers la gauche, Tranit longea la paroi alors qu'elle entendait le bruit caractéristique de l'eau jaillir de la cruche.
Par réflexe, elle approcha la main et constata qu'elle ne pouvait s'approcher de la cascade d'eau. Quelque chose la repoussait, mais laissait passer un froid vif. D'accord ! Incompréhensible, mais ce n'était pas son affaire !
Et là, encore un panneau. Elle appuya sur le signe d'ouverture et ne vit rien de spécial, mais il y eut comme un vrombissement souterrain. Rien d'autre ?
— Alors continuons ! se dit-elle. Elle revint vers les portes et les ouvrit, sans se soucier de ce qui pouvait arriver. Et elle revint aux pieds du monte-charge. Erwan était en train d'attraper le câble pour descendre en rappel.
— Te donne pas la peine, cria-t-elle, l'illusion va arranger les choses !
Et elle appuya sur le carreau portant un signe redevenu jaune. Un petit cris d'effroi lui confirma que la plateforme descendait, pas assez vite à son goût, aussi, s'éloigna-t-elle de la construction de bois pour aller voir s'il y avait d'autres choses à découvrir.
Elle ouvrit la seconde porte, sans se soucier des exclamations qui retentissaient puis décida de passer derrière l'immense piédestal. Elle aperçut deux nouveaux carreaux plus clairs sur la paroi.
Trois signes, les deux déjà rencontrés et un qui ressemblait à un mélange des deux. Celui-ci semblait activé, parce que plus brillant. Alors Tranit appuya sur celui d'ouverture complète, comme pour les portes. Et dans l'instant suivant des flots de lumières inondèrent la vaste salle.
Des cris de stupeur, les exclamations de dizaines de voix interloquées auxquelles Tranit ne prêta pas plus d'attention qu'un frémissement de vent dans le feuillage.
Elle longea la paroi arrière et vit ce qui ne pouvait être qu'une porte conduisant sous le monument. Les carreaux plus clairs étaient bien là et Tranit appuya dessus. Bien évidemment, la porte s'ouvrit et de la lumière apparut dans le corridor qui se dessinait. Rien de plus simple ! Et ce n'était qu'une illusion ? Des morceaux de rêves ?
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Les larmes de Tranit - 8 & 9
AdventureLe rire de Tinart - 2 : Qu'en coûte-t-il de réveiller un passé oublié ?