CHAPITRE QUATORZE

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Erwan reprit son chemin aux commandes de sa bagnole pour faire le tour d'un enchevêtrement de chariots et de parois de toiles, pour rejoindre ses équipes de transmission. Il n'était pas possible d'utiliser le donjon, sur lequel des hommes tentaient laborieusement de réactiver les canons à quartz et d'installer celui d'Awèl.

L'imposant bâtiment faisant face au rempart par lequel Tranit avait envahi la forteresse était assez haut pour que ses équipes TOP puissent communiquer directement avec celles de la voie ferrée, sept lieues plus au sud, en hauteur.

Malheureusement, le relief de la région comme la puissance des quartz faisait qu'il était toujours impossible de communiquer directement avec leurs arrières. Ce n'était qu'en vue de la frontière entre Lannemezan et Louvie-Juzon, près de trente lieues à vol d'oiseau, que les communications par TOP pouvaient reprendre avec les postes permanents.

Alors de ce bâtiment, une petite équipe du bataillon de kañvs d'Adacie maintenait deux appareils en permanence, à l'unique disposition d'Erwan pour y transporter des courriers plus longs qui seraient convoyés par voie ferroviaire.

Pour le moment, il voulait d'abord savoir pourquoi Suwane avait eu besoin de faire appel à la moitié des spécialistes du 805 et du seul kañv KB 221 construit, un modèle d'instruction et de bricolage, sans doute moins fiable que les trois KT 341 sur lesquels Adacie pouvait compter pour déployer ses équipes d'observation. Mais c'était le seul modèle pouvant transporter une douzaine de personnes et, sur de courtes distances, il n'avait pas encore connu de problème.

Erwan entra dans le bâtiment et utilisa une rampe intérieure qui permettait à des chariots d'y monter des marchandises comme du matériel pour gagner le toit de l'édifice. Il repensait à ce qui s'était passé dans le donjon, se reprochait de ne pas avoir pris le temps de tout expliquer de A à Z à Tranit juste après son incorpo ! Elle aurait comprit ! Il en était persuadé !

Par contre; il était maintenant persuadé que son hypothèse d'être dans un rêve était une belle fumisterie ; il avait encore l'impression de la gifle reçue sur sa joue qui lui semblait gonflée. Ça lui apprendrait à ne pas toujours réfléchir quand il s'enthousiasmait. Il y avait des choses qui ne se disaient pas !

La douzaine de personnes présentes ne s'activa pas dès que la Gk déboucha sur à l'air libre. Tous les membres de l'équipe d'astreinte étaient déjà bien occupés. Les deux opérateurs TOP devaient être plongés dans la transcription de messages pour remarquer l'arrivée de leur chef, mais les autres avaient des nouvelles et manifestèrent leur satisfaction à le voir.

Un mousquetaire de la première compagnie chapeautait l'ensemble, les quatres dragons étaient là pour la sécurité. Même à l'intérieur de son propre campement, les dragons faisaient preuve d'une suspicion maladive concernant tous les petits secrets de leur prophète.

— Alors, capitaine ? demanda Erwan en répondant au salut de l'officier l'accueillant. Quoi de neuf ?

— Première équipe au contact. Le vénérable n'y a vu que du feu et apprécie de se faire dorloter. L'équipe de la 0-11 est 10-4. On lui offrira une voiture pour lui tout seul.

— Qu'est-ce qu'ils avaient besoin de récupérer ?

— Un désamagar. Apparemment le vénérable en transporte deux autres avec lui : celui de sa fille décédée et un troisième d'origine inconnue. C'était celui-ci dont la lieutenante Suwane avait besoin. Les filles l'ont trouvé et l'équipe 2 l'a apporté jusqu'au poste d'octroi de la cité d'Azil.

D'après la gamine qui l'accompagne, elles ont déniché quelqu'un pouvant réellement nous expliquer le problème avec certains kañvs. Mais c'est quelqu'un dont il faut se méfier.

Les larmes de Tranit - 8 & 9Où les histoires vivent. Découvrez maintenant