Une statue de marbre. Trois tableaux. Une salle vide.
Taehyung venait de recevoir les peintures qu'il avait commandées plusieurs mois auparavant. Les artistes venaient de les déposer et avaient deux heures dans la salle du trône dans l'espoir d'avoir un quelconque remerciement de sa part. Mais il n'en fut rien. L'Empereur n'était pas venu. C'était donc Hayoon qui avait fait son premier pas dans le rôle d'Impératrice. Elle avait rendu hommage à ces tableaux qu'elle trouvait excellent à ses pauvres yeux. Pauvres car ne comprenant pas réellement le sens de ce qui était représenté.
Il fallait croire que son époux adorait l'art de toutes ses formes.
... Son époux.
En voici un terme qu'elle n'avait jamais espéré prononcer. Depuis sa tendre jeunesse, la jolie femme était amoureuse du seul homme qu'elle pensait inaccessible, alors oui, Hayoon pouvait le dire, elle se sentait privilégiée. Taehyung était quelqu'un de bon, d'attentionné, et elle savait pertinemment que le restant de ses jours seraient baignés dans un amour rêvé.
Enfin...
Lorsqu'elle aura réussi à faire tomber l'Empereur amoureux d'elle !
Voilà maintenant trois semaines depuis leur union, et ils n'avaient toujours pas consommé leur nuit de noces. Hayoon avait été patiente, elle s'était montrée compréhensive, mais à présent le temps commençait à devenir long, Si Taehyung voulait une descendance, ne fallait-il pas s'y mettre tout de suite ? Plus les jours passaient, et plus ses chances s'amoindrissaient. Plus les secondes s'écoulaient et plus elle vieillissait. Elle avait attendu ce moment toute sa vie, elle avait tant désiré l'Empereur qu'elle était devenue verte de jalousie en voyant tous ses regards tournés vers le jeune garde.
Hayoon avait pensé que cette situation allait durer quelques jours, peut-être une semaine, mais cela en devenait insupportable. De leurs chambres séparées, elle n'avait de cesse de prier que son mari apparaisse avant que le matin se lève.
Prière jusqu'alors non entendue.
Taehyung l'avait pourtant prévenu : il ne pouvait pas partager ses sentiments, mais elle arriverait à lui faire changer d'avis, lui montrer à quel point elle était indispensable à son existence. Elle ne voulait pas croire qu'elle s'était trompée. Non, évidemment que non.
La jolie femme avait réfléchi : elle voulait qu'il tombe, qu'il chute. Elle souhaitait l'amour. Elle estimait mériter l'amour. Jungkook était, par conséquent, le problème qui revenait à chacune de ses pensées.
"Merci messieurs. L'Empereur sera ravi de vos œuvres, n'en doutez point, sourit-elle de ses lèvres pulpeuses.
– Nous aurions quand même aimé l'apercevoir...
– Navrée, mais il n'est pas disponible. Je lui dirais de vous envoyer une lettre."
Les deux peintres se regardèrent et finirent par hocher la tête et se courber poliment. De toute façon, ils n'avaient pas le choix. Hayoon fit de même, tenant sa robe entre ses doigts.
"Ma gouvernante va vous raccompagner.
– Merci, Madame."
La jeune femme se tourna lorsque la porte se ferma, passant son doigt sur le cadre en or. Des formes y étaient incrustées, lui donnant un aspect travaillé. Elle se recula ensuite, croisant les bras sur sa poitrine pour mieux observer les tableaux. Le premier était assez abstrait et étant une personne dénuée de sensibilité face à l'art, et qui plus est, ayant une faible connaissance en la matière, elle n'arrivait pas à bien comprendre le sens de ces tâches difformes. Le deuxième, en revanche, d'une taille beaucoup plus petite, l'intrigua. Un homme était représenté, à genoux, tandis qu'un autre posait sa propre couronne sur celui-ci. Un couronnement ? Une passation de pouvoir ? Peut-être... mais tout cela n'avait pas de sens. Un Empereur ne passait son pouvoir qu'à sa mort, pas avant, et ce n'était pas autrement. Le fond était sombre, les décors moindres et la seule lumière était déposée sur l'homme en bas de ses trois courtes marches de marbre.
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Impérial Chains | Tk
FanfictionKim Taehyung, Empereur du Royaume de Goguryeo et Jeon Jungkook, son garde du corps personnel, vont devoir faire face à leurs responsabilités, ignorant leur cœur les poussant à commettre l'interdit. Mais comment vivre ainsi, tiraillé entre les chaîn...