𝟹𝟾. 𝑊𝑎𝑣𝑒 𝐴𝑛𝑑 𝑊𝑖𝑛𝑑

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Il fallait parfois se faire à l'idée que ce qui semblait être une illusion n'en était pas forcément une. Les sentiments adoraient mettre une pagaille monstre dans les esprits dans le but de les tourmenter. D'autant plus quand ils sont censés ne pas exister.

Détestable opinion publique. 

C'était comme être soi-même une censure. 

Seokjin était parti, accompagné de Chan et Wooyoung. Toutefois, il avait été autorisé à revoir sa nièce une dernière fois, ainsi que les jumeaux.

Taehyung était sévère, mais pas cruel.

Dans un échange avant son départ, l'ancien Hwarang était venu parler au garde. Une simple accolade rythmée à des félicitations personnelles. Difficile de comprendre si elles étaient liées à la guerre, ou bien à l'acceptation de ce qui n'était, jusqu'alors, pas accepté. 

Les mots n'avaient pas d'importance quand des sourires et des regards étaient interceptés. L'expression du corps était encore inconnue quant au langage de ce que le cœur manifestait.

Fin novembre.

Les températures tétanisantes n'avaient plus aucun effet sur Jungkook. Immunisé depuis que des lèvres s'étaient déposées sur lui. Douces, réconfortantes, comme le bruit de la pluie caressant les vitres. Légère, volatile, comme une plume poussée par la brise.

Le pays du matin frais...

Ce nom faisait écho à l'intérieur de ses entrailles. C'était la représentation de Jungkook au travers des yeux de Taehyung. Il n'aurait pu exister meilleure déclaration, aucune autre meilleure finalité de leur amour.

La mer les attendait. 

Et dans les vagues résonnait un décompte inaudible pour l'homme, seulement visible par leur agitation. Elles avaient hâte d'être témoins de ce que le destin n'avait pu guère prévoir. 

Yoongi, conscient depuis l'arrivée du garde que la relation entretenue entre les deux garçons n'avait rien de commun, reprenait maintenant son chemin las vers sa salle de musique. Étrangement, il s'était mis à écrire. Peut-être pourrait-il trouver un chanteur capable d'interpréter ses lignes ? 

Provisoirement au Palais, Jimin se faisait discret, rejoignant quelques fois le pianiste dans des soupirs aux allures mélodiques. Des lettres s'échangeaient entre chaque visite.

Le temps leur manquait. Ils venaient de se retrouver, mais allaient être à nouveau séparés. 

Était-il possible de maintenir une attirance saine à distance ? Sans pouvoir se toucher ? Sans pouvoir s'embrasser et s'enlacer ? Difficile à dire, presque absurde à croire. 

Pourtant, dans un tiroir fermé à clef, se tenait d'ores et déjà une trentaine de parchemins noircis par les plumes. L'absence de l'ancien Conseiller ne s'était, apparemment, pas fait ressentir pour tout le monde.

L'amour était compliqué. Contradictoire. 

Et bien évidemment, incontrôlable.

Quatorze ans plus tard.

"Père !"

Le jeune garçon aux cheveux châtain se courba par respect, la respiration encore erratique d'avoir couru au travers des centaines de couloirs du Palais. Il tenait dans sa main celle de sa jumelle, les joues roses, mais le souffle calme. Une robe vert pomme pour elle aux dentelles blanches, une chemise de cette même couleur pour lui, rentrée dans un pantalon à pince noir.

Face au trône, les têtes baissées, les mains dans le dos... Il y avait là comme un air de déjà-vu. Pas pour Taehyung, mais bien pour ces murs chargés de souvenirs plus lointains. 

Impérial Chains | TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant