TERESA

Chapitre 10 : Protection

Je suis adossée sur la portière de la berline noire tandis qu'Adam, lui, est en face de moi son éternelle cigarette entre les lèvres.

Ses cheveux volent légèrement sous la danse du vent et son regard se perd dans le ciel.

J'analyse l'endroit avec soin.

C'est exactement le genre d'endroit que j'évite comme la peste.

Un club.
El Diablo.

Sans surprise, la musique forte se fait entendre à l'extérieur perçant mes oreilles dans cette obscurité.

Depuis exactement quinze minutes, je ne regarde que les gens y rentrer et y sortir avec toujours les mêmes émotions.

Excitation, joie, plaisir, impatience pour en ressortir, soûle, pâle, étouffé, drogué...

Je suis soûlée de devoir attendre ici avec lui pour une raison que j'ignore.

C'est long.

Lorsque des voix aiguës se rajoutent à ce son désagréable pour mes oreilles, je jette un coup d'œil vers ma gauche et j'y vois un groupe de fille.

Elles marchent toutes vers l'entrée et l'une d'elle est en hauteur du fait qu'elle est sur les épaules d'une grande brune.

Leurs sourires illuminent leurs visages.

Les trois autres filles derrière se tiennent toutes les mains en se déhanchent sur le rythme de la musique.

Je les regarde en ressentant un sentiment qui me bouffe presque le cœur.

Je n'ai jamais eu de vraies copines moi et j'aurais souhaité en avoir pour sortir le soir, rire la journée, raconter des potins, aller au resto, faire des activités collectives et même voyager.

Pourquoi je ne peux pas et elles oui ?

Peut-être que je suis compliquée à vivre ou juste que je ne mérite pas d'en avoir.

Ça ne me dérangeait pas avant, mais maintenant, je n'arrête pas de me demander pourquoi moi ?

Pourquoi moi je n'arrive pas à me faire des amis ?

Pourquoi moi personne ne m'aime ?

Lorsque l'une d'elles me surprend en train de les fixer, elle me sourit gentiment et les autres se retournent à leurs tours me faisant un petit « coucou » avec leurs mains.

Je leur souris, le cœur lourd.

Des amis, c'est tout ce que je voulais.

- MI AMOR.

Mon regard se pose sur un blond au trait fin.

Ses cheveux sont très courts et ses yeux sont aussi clair que ceux d'Andres.

Il est tatoué également mais la seule différence est qu'il a un tatouage sur sa tempe, à la place du Alma en rouge gravé sur sa gorge.

Son sourire est presque intimidant tant il est parfait.

Ses yeux se posent sur moi, mais je n'arrive pas à supporter leurs intensités alors je détourne le regard.

- Mais qui est cette jolie demoiselle Adam ? On m'a caché que mon cousin avait une petite amoureuse ? Tu l'as ramené pour les présentations, c'est ça ?

Cousin. C'est son cousin.

- Ferme ta gueule Hayden.

Le fameux Hayden me sourit avant de se diriger vers moi. Je le suis du regard, méfiante. Lorsqu'il attrape mon poignet et embrasse le dos de ma main, mes yeux s'écarquillent.