Chapitre 12 : Ni oublie, ni pardon.

326 8 6
                                    




Elle est restée là, assise sur le sofa avec son plaid gris qui ne couvre que la surface de ses épaules, et ça toute la matinée.

La fille.


Cassy.


Après avoir pris le petit-déjeuner, les trois mercenaires étaient sortis rendre visite à leur père.

Visite est un grand mot.

Ils ont été forcés, d'après ce que j'ai cru comprendre.

Evidemment, ils ont pris la peine de nous enfermer derrière eux et je soupçonne même, qu'ils ont sollicité l'aide des caméras, pour pouvoir nous observer de là où ils sont.

« Je ne voudrais pas que mes deux princesses préférées s'échappent » avait dit Mendes avant de franchir la porte un sourire qui se voulait charmeur.

Dès que la porte a claqué, je me suis réfugiée en haut et le dernier souvenir que j'ai d'elle est que je l'ai vu endormie, recroquevillée sur elle-même.
En conséquence, je suis remontée sur la pointe des pieds pour ne pas la réveiller dans son sommeil.

Mais maintenant, je suis sûre qu'elle est debout et le fait qu'elle puisse penser que je l'évite ou que je ne veux pas chercher à la connaître m'a fait me retrouver assise juste en face d'elle.

Mes pieds tapent le sol à cause de ma nervosité qui doit être palpable.

Mais je remarque qu'à chaque nouveau petits bruits que je crée, Cassy se décompose tristement.

Alors, je prends sur moi et arrête.

Son regard exprime l'énorme vide qui doit être en elle.

Et le plus effrayant est qu'elle ne le cache pas. Au contraire, ce vide se dégage d'elle très fortement, amplifiant la pièce de différentes émotions lourdes.

Ses gestes eux, sont lents et hésitants.

Devant moi, elle se saisit d'un verre face à elle puis le dépose après, avant de le reprendre à nouveau.

Ou parfois, son regard se pose sur moi quand mes yeux sont rivés sur autre chose, et lorsque je rencontre à nouveau ses pupilles, elle détourne le regard hâtivement.

Le temps passe et nous sommes toujours dans ce silence pesant.

C'est comme si, toutes les deux, on craint de rompre ce calme qu'on a créé vu que d'une certaine façon, ce moment nous fait nous rappeler de la sérénité qu'étais nos vies avant d'entrer dans ce monde sanglant.

Moi pour ma protection.

Et Cassy, certainement pour une autre raison.

Elle est accueillie à bras ouverts chez les Nowak alors, je sais qu'elle trempe au moins un pied dans cet univers.

Elle ne m'a pas l'air dangereuse pourtant.

- Tu veux de l'eau ?

Finis-je par lui demander après l'avoir surpris en train de sceller son regard à cette bouteille une dixième fois. Pour la première fois, nos regards restent accrochés plus de vingt secondes. Mais le silence nous enveloppe toujours.

Ma main commencer à trembler.


Tu n'es pas à la hauteur.

Tu n'es pas à la hauteur.

Tu n'es pas à la hauteur.

Mais pourquoi ?



TERESAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant