TERESA
15 ans. Italie.- Recommence.
Je ne fais que ça depuis tout à l'heure et mon cœur tremble aussi fort que tout le reste de mon corps à l'affût de la prochaine violence.
Je chiffonne violemment le papier ou une équation est inscrite.
Le seul silence qui transperce la salle est le bruit du stylo sur le papier vierge que j'ai repris dans un des tiroirs du salon.
Les larmes qui menacent violemment mon champ de vision me font comprendre que j'atteins bientôt le seuil de ma résistance.
- C'EST FAUX.
Son poing tape sur la table me faisant sursauter.
- RÉFLÉCHIS TERESA.
Sans même me laisser le temps de comprendre, elle m'arrache la feuille des mains et la déchire en quatre.
Son ton est méprisant et haineux.
- Combien de fois je vais me répéter ? Crache-t-elle près de mon oreille. Prends une autre feuille.
Ne pleure pas.
Ne pleure pas.
Ne pleure pas.
- J'essaye vraiment de comprendre... Dis-je la voix brisée dans un bas murmure que moi seule peut entendre.
Je reviens m'asseoir et recommence une nouvelle fois le repère orthogonal que je peine à dessiner avec les bonnes coordonnées qu'elle me demande.
Je manque vite d'air lorsqu'elle entoure son coude autour de mon cou et m'étrangle tellement fort que je jurerai sentir mon œsophage se broyer petit à petit.
Même si je hurle, personne ne viendra, car Matteo n'est pas là ce soir. Il est sorti très rapidement de la maison en prenant soin de cacher quelque chose dans son sac après avoir fait de simple messes-basses à maman qui elle, avait le visage fermé et concentré.
Je ne montre aucune résistance à cette soudaine agression puisque, pour l'instant, elle est plutôt sympa. Le seul moment que je crains et celui qui ne tardera pas à arriver, car elle jubile à chaque fois que ça se produit.
- On dirait que t'aimes souffrir. Chuchote-t-elle en attrapant mon visage en coupe.
À la fin de sa phrase, elle m'inflige une violente gifle et le goût du fer qui provient de l'intérieur de ma bouche, règne sur toute ma langue. Je touche le bout de ma lèvre et découvre qu'elle est fendue de l'intérieur à l'extérieur, formant un trait qui est ensanglanté et très douloureux.
Mes cheveux me collent à la peau et la tension physique et celle dans mon cœur et à son maximum.
- Va chercher mon sac. Dit-elle d'une voix lasse.
Je n'en peux plus et à l'instant même, j'ai l'impression de m'effondrer sans vraiment tomber. En fait, je m'y attendais, mais c'est toujours aussi douloureux de l'entendre me le dire.
Va chercher mon sac.
Va chercher mon sac.
Va chercher mon sac.
C'est comme si une part de moi tolérait ce qu'elle me fera.
Est-ce que je devrai me rebeller ?
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TERESA
Romance« 𝑇𝑢 𝑒𝑠 𝑐𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑔𝑢𝑖𝑑𝑒 𝑡𝑜𝑢𝑡𝑒𝑠 𝑚𝑒𝑠 𝑝𝑒𝑛𝑠𝑒́𝑒𝑠. » ___________________________________ Alors qu'elle est forcée de quitter un pays pour un autre, Teresa n'est pas au bout de ses surprises lorsqu'elle apprend que la pers...