Chapitre 29 : La ligne rouge

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LEONARDO


Quelque part sur Terre.

- Hm.

Mes yeux se perdent sur la jeune colombienne face à moi. Son corps se mettant en mouvement captif mes pupilles glaciales et me fait vibrer de l'intérieur à l'instant où elle effectue une danse sensuelle sur cette barre métallique.

Entouré de mes hommes le club semble abondamment rempli ce soir

Les loups sont de sortie, et ça, absolument partout.

La forte musique latine qui fait vibrer les enceintes et qui fait un boucan fou à l'intérieur, remplie mon corps d'une chaleur maladive et me donne des idées plus folles les unes des autres.

J'en oublie même que je suis au téléphone avec Ignacio.

Sa voix me semble si incertaine que l'envie de le poignarder me chatouille. Le connaissant, je sais immédiatement qu'il n'a pas respecté les règles et à force de passer au-dessus de ses conneries, je crains que les autres membres du cartel se radoucissent.

Ce qui est un réel problème pour moi, car ici, dans ce monde rempli d'épine, la moindre erreur est littéralement fatale.

Croyez-le ou non, mais je ne peux pas commettre le moindre faux pas, je dois à tout prix protéger les personnes qui tiennent à moi. Mais surtout, les deux femmes de ma vie.

Ma mère et Jimena.

Ma fille.

Plus les jours passent plus je me rends compte de la chance que j'ai de posséder une si jolie enfant aux yeux aussi froid qu'un soir d'hiver, des cheveux blonds raide semblable à une règle métallique. Des lèvres pulpeuses, des joues roses, un corps bien dessiné et un caractère qui fait craindre les plus grands. Je dois aussi avouer qu'elle a définitivement eu la chance de posséder les gènes de sa mère parfaitement trompeuse.

J'ai découvert l'infidélité de celle-ci le même jour que la grossesse.

Elle a effectué un test quelques mois après pour vérifier si j'étais bien le père de cette enfant et ce fut le cas. Alors, je ne pouvais pas me débarrasser d'elle, puisqu'elle portait mon sang, ma chair, mon tout. Elle portait ma fille. Jimena.

À l'instant où elle a donné naissance à mon trésor, je lui ai arraché des mains, sans lui laisser le choix. J'ai encore le souvenir de ses hurlements dans ma tête qui me demandent de lui rendre son bébé, mais elle a eu seulement droit à ma gratitude pour avoir fait de moi un père. Je lui ai également offert ma pitié et lui est donc laissé la vie sauve.

Un de mes gestes les plus généreux.

Au bout du fil, je sens la nervosité d'Ignacio et le regret me prends par la même occasion.

- Ils ont filé. Finit-il par cracher après beaucoup de difficulté.

Je m'en doutais. Je savais de toute façon que cet homme, malgré toutes les nombreuses chances que je lui ai laissé dans le seul but qu'il se crée un nom par lui-même, n'arriverais à rien dans ce monde-là.

Comme je l'ai expliqué, la moindre erreur ici, est fatale, mais Ignacio les enchaîne et le fait qu'il soit sous ma protection l'immunise du danger extérieur, mais cela, durera combien de temps encore ?

Je souffle bruyamment en m'imaginant la petite rousse loin de moi. Le trou qui creuse ma poitrine est à l'image de ma nouvelle déception.

- Voilà pourquoi je n'aime pas faire affaire avec la famille, frangin. Dis-je.

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