39 - Bouc émissaire

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Ce chapitre est jusqu'alors le plus long que j'ai jamais écrit et en lisant, vous remarquerez certainement à quel point. Ça fait longtemps que je travaille dessus et comme vous l'aurez probablement constaté avec le chapitre précédent, celui-ci marque la fin d'une partie pour en commencer une autre dans les chapitres à venir. J'aurai aimé écrire un chapitre plus court mais je n'ai pas trouvé de moyen de le scinder de manière correcte et sans casser le fil de la lecture.
J'espère que vous êtes confortablement installé et que vous apprécierez tout de même cette lecture.

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J'y étais de nouveau. De retour entre les quatre murs crasseux du poste de police. J'avais au moins pu confirmer une chose que je savais déjà à ce moment là : je détestais vraiment cet endroit. Cependant, une chose avait changée. La chance avait tournée et j'avais tout pour gagner cette fois là. Mon scénario était bétonné et j'avais moi-même réussi à me convaincre de sa véracité comme si tout s'était produit ainsi. Le reste du bon déroulement de mon plan reposait sur Ray et même si je n'avais pas franchement envie de laisser ma liberté entre les mains d'un inconnu, je n'avais pas le choix. Je n'avais plus qu'à espérer que tout se passe comme prévu et faire de mon mieux de mon côté.

Lorsque j'arrivai au poste, les policiers autour me regardaient et me dévisageaient, ayant tout l'air d'être plus que satisfaits de m'avoir eu. Comme si j'étais un tueur dangereux qu'il fallait à tout prix appréhender. J'exécrais plus que tout ce sentiment d'être traité comme un criminel mais le fait de savoir que j'allais m'en sortir me redonnait confiance. C'est pour ça qu'après l'avoir compris, un sourire vainqueur se dessina sur mon visage. Les policiers présents au poste n'avaient pas dû y comprendre grand chose. Je devais certainement passer pour un fou de sourire alors que je me rendais à l'abattoir.

Après m'avoir dépouillé de tout ce que j'avais sur moi : mon téléphone, ils me conduirent en salle d'interrogatoire en me disant que l'officier Lee viendrait s'occuper de mon cas. Cet enfoiré sous-payé ne m'avait pas du tout manqué.

Lorsque nous arrivâmes devant la porte de la salle, le policier qui était chargé de m'escorter l'ouvrit et me libéra de mes menottes en disant.
- T'as plus aucune chance de t'en sortir maintenant que Jones n'est plus là. Après que l'officier Lee t'ait interrogé, tu te rendras là où tu aurais dû être depuis tout ce temps et tu effaceras enfin ce maudit sourire de ton visage. Avant de me pousser à l'intérieur.

Tandis que je massais mes poignets jusqu'alors martyrisés par les menottes trop serrées, je lui rétorquai.
- Je vais discuter avec ton minable de supérieur et quand ce sera fini, comme un boss qui rémunère son employé, je te donnerai en pourboire la somme d'argent que tu gagnerais en un mois.

Contrarié, ce dernier me répondit.
- J'ai surtout hâte de moi-même te conduire jusqu'au fourgon qui t'emmènera en taule.

- Déjà, tu commenceras ton boulot de serviteur en bougeant ton cul pour aller appeler mon avocate et lui dire que je suis au poste et que j'ai besoin de lui parler. Je ne parlerai pas à l'officier Lee avant. Dis-je en m'asseyant sur celle des deux chaises prévue pour le suspect.

- Je ressemble à ton serviteur, Amuri ?

- Oh, tu préfères larbin ou valet ? Si avec ton niveau d'études, tu sais ce que valet signifie.

Le policier n'hésita pas une seconde à montrer son mécontentement en voulant se ruer sur moi mais il s'arrêta au niveau de la chaise en face. J'étais assis les jambes croisés aussi aisément que permis et je n'avais sourcillé à aucun moment en le voyant venir. À qui croyait-il mettre la pression en faisant ça ? Il n'avait aucune idée de ce à quoi j'avais été confronté ces trois derniers jours.

Damien (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant