~Chapitre 14~

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Mes soucis me tueront un jour, un rafraîchissement de pensée s'impose.

Installée sur une chaise assez inconfortable par sa matière, face à une très longue table boisée, et face à de nombreux cahiers, j'étudiais comme quelques étudiants présents sur les lieux. J'étais dans un bâtiment gigantesque majoritairement constitué de meuble en bois, de divers livres et d'ordinateurs.

Voici la bibliothèque de Milford.

Non seulement, le fait qu'elle ne soit pas très réputée dans la ville, peu de personne s'y rend puisque la ville éternellement pluvieuse regorge plutôt de travailleur généralement hautain et non d'étudiant.

Je ne vais pas souvent dans ce genre d'endroit, j'aime étudier chez moi. J'aime tout faire depuis mon chez moi, mais depuis la venue d'Evan, mon envi de rester dans ce studio est entrain de dégringoler à une vitesse folle.

Les temps ont changé.

Avant la venue de Christian Sparks et de tout cette histoire de marché, je passais mon temps entre mon atelier et mon studio me disant qu'Andrews m'attendait, qu'il sourirait et prendrait soin de moi. Mais maintenant, aujourd'hui, je n'ai pas envie d'y mettre un seul pied.

Je n'arrive pas à oublier la discussion de ce matin, retourner chez moi n'est pas une chose à faire si je cherche à me changer les idées; alors voilà pourquoi je me retrouve à étudier dans une bibliothèque quasiment vide.

Au moins il y a du silence...

— Je n'y arriverai jamais.

C'est mon premier soupir qui laissa échapper cette simple phrase. Cela va faire une vingtaine de minutes que je lisais mes cahiers sans vraiment comprendre, et je finissais à chaque fois par relire au moins dix fois la même phrase en me promettant de me concentrer.

— Qu'est-ce que je fais? Je n'y comprends rien.... je n'y comprends plus rien.

Ce fut mon deuxième soufflement et celui là s'accompagna par un désespéré profond. Ma tête maintenue par ma main droite, qui écrasait ma joue, tomba sur mes cahiers ce qui entraîna un bruit assez fort résonnant à travers le bâtiment. J'aurais dû avoir mal, mais pourtant je ne ressentis rien ou du moins mon esprit était trop à ailleurs pour se concentrer sur l'état de mon front.

Je tournais la tête et la personne qui surveillait le lieu me fit signe de faire moins de bruit, j'eus ensuite très vite fait de remarquer que j'avais attiré l'attention des peu d'étudiants qui révisaient.

Leur regard sur moi, le silence qui n'arrangeait rien, et les pensées qui m'enfonçaient plus bas que sous terre. Je n'ai pas pu le supporter. Personne n'avait fait quelque chose, c'est moi le problème, je suis trop sensible aujourd'hui. Ça ne va pas.

Je ne suis pas comme ça d'habitude.

Tandis que la surveillante me regardait désormais de manière interrogative comme-ci elle me disait : « Allez-vous bien? » , mon cœur se mit alors à battre à vive allure pour un rien, et j'eus vite fait de ranger mes affaires dans mon sac avant de me lever brusquement de ma chaise. Je sortis ensuite de la bibliothèque après l'avoir traversée sous ces mêmes paires de yeux curieux ou jugeurs.

Je ne vais pas bien ou je vais bien?

Je ne sais pas, mais si étudier ne peut pas me faire oublier les mots de cet homme alors je dessinerais.

Je dois juste... je dois juste trouver l'inspiration.

Dans la quête de ce souffle qui animerait et ferait oublier les tracas de quelconque artiste, je marchais peut-être bien de façon un peu minable à travers les nombreuses rues de Milford. Je devais la trouver, pour moi, pour me vider l'esprit.

Dangerously attractive [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant