~Chapitre 13~

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— Enlèves ta veste, je vais la faire sécher. Assis toi sur le canapé et ne bouge pas.

Evan derrière moi, nous entrons dans mon petit studio qui m'avait manqué depuis un bout de temps. Comme demandé, il s'exécuta en silence, moi j'allumai les lumières du salon et de la cuisine en conséquence. Je partis ensuite récupérer la veste en question pour la placer entre les lignes de mon séchoir à linge, après être aller dans mon minuscule balcon.

De retour à l'entrée, je mis mon manteau mouillé sur une chaise de la cuisine et sortis des pizzas du frigo pour les faire réchauffer via le micro-onde. Il se faisait tard, assez tard pour que mes fenêtres ne laissent d'écouler qu'un simple paysage plongé dans l'obscurité. Il devait être dix-neuf heures trente environ.

Après peut-être quinze minutes, des pizzas sur la table basse du salon, je m'étais servie en première avant de m'asseoir dans un autre canapé, à côté de celui d'Evan.

Je ne l'ai pas fait entrer parce que j'en avais envie, et je me demande encore pourquoi j'ai agi comme tel? Il voulait une dernière chance et là voilà, mais peu importe ce qui arrive, je resterais de marbre.

J'ai le droit.

J'en ai le devoir.

J'espérais tout oublier, lui et le gang.

C'est pour ça que j'ai accepté cette mission, pour qu'on me laisse enfin tranquille une bonne fois pour toute.

— Veuilles à partir le plus tôt possible demain matin, le prévenais-je en prenant une bouchée de ma pizza.

— Je l'avais compris, m'affirma t-il en se servant.

— Ne t'avises plus à apparaître devant chez moi comme ça. Je ne veux pas qu'il y ait des rumeurs avec le voisinage.

Déjà que je dois reconstruire ma réputation, s'il vient me la bousiller ça va pas le faire.

— Je voulais juste que tu me laisses m'expliquer. Tu n'as pas arrêté de couper toute conversation que j'essayais d'avoir avec toi.

— Je suis en position de pouvoir refuser toute discussion avec toi. Tu ne peux pas m'en vouloir, tu n'as pas le droit.

— Je ne t'en veux pas, j'ai été un connard.

Ça, c'est toi qui te vois comme ça. Pas moi.

— Non, je dirais un lâche. Le rectifiais-je d'un ton détaché.

Nous étions loin de l'autre, et sa présence dans la même pièce que moi, me dérangeait et ce de toutes les manières possibles. Ses cheveux trempés et son regard vide ne lui donnaient pas un air très élégant, plutôt désemparé, désarmé. Sa voix grave sonnait comme des lames de couteau que je devais supporter pour lui.

Pour lui laisser sa dernière chance.

Je ne sais pas si c'est une bonne idée, mais je veux simplement que la soirée passe vite...

— Je voulais vraiment rattraper les choses, m'excuser pour mon... pour mes erreurs.

— Il n'y a rien à rattraper, je vis pour une liberté qui m'a été privée, je ne peux pas perdre mon temps avec le passé. Je me sens juste... trahi.

— Je sais que je n'ai pas arrêté de demander ton pardon comme un con depuis la première que l'on sait vu mais, s'introduit-il en me regardant dans les yeux, excuses-moi. J'aurais dû l'ouvrir sur la décision de...

Et il me rabâcha encore et encore ses mêmes excuses sur une cause que je ne cherchais pas en vain. Alors qu'il me raconta je-ne-sais-quoi, car je finis par rapidement décrocher, un sentiment pire que de la frustration s'empara de moi. Ma main qui tenait ma pizza à moitié finie, commençait à tressauter, et la formation d'une boule dans ma gorge apparût.

Dangerously attractive [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant