~Chapitre 16~

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Merci d'être venu. De lui avoir fait face à ma place.

Un silence s'installa, et la gêne s'empara de moi comme une sangsue. Je n'attendais pas de réponse de sa part et je n'en chercherais pas non plus, mais un blanc surtout après ce que je venais de dire, m'était un peu dure à encaisser.

Tandis que mon visage était toujours couvert par mes mains dans l'attente de me calmer afin de parvenir à contrôler mon expression facile, le voiture se stoppa certainement dû à un panneau stop quelque part avant qu'il ne se remettre en route.

— Tu ne comptes pas me regarder en me remerciant?

— Non, je me trouve déjà assez gentille de te remercier.

— Tu n'avais pas besoin de m'être reconnaissant. Quand je t'ai aperçu j'ai su immédiatement que si je n'avais pas été là, tu l'aurais certainement déjà défigurée.

J'aurais aimé en rire, mais pas avec lui et pas avec la connotation humoristique qu'il a emprunté. J'aurais réellement pu l'agresser, j'en étais à deux doigts, à deux doigts qu'elle finisse comme cette gamine que j'avais passé sous les poings quand j'étais plus jeune.

— On sait tous les deux que je plaisante à demi mesure, tu prends toujours ces médocs?

Toujours mais je vais devoir revoir le dosage de mes calmants, aujourd'hui les effets n'ont pas bien agi.

— Arrêtes de te soucier de moi, ma vie ne te regarde pas de tout manière. Je t'ai déjà dit merci maintenant passons à autre chose, pourquoi es-tu venue à la place de mon chauffeur?

— On m'a dit de venir te chercher et de te ramener à l'hôtel où je séjourne. L'équipe de distance va nous passer un appel vidéo. Ils doivent nous montrer un truc et nous informer sur quelque chose qui semble selon eux super important.

— Je vois, finalement tu ne sais pas grand chose sur ce truc " super " important.

Il hocha la tête en signe d'affirmation, c'est ce que j'ai vu sur le rétroviseur après avoir levé la tête découvrant mon visage de mes mains, fin prête à contrôler mon corps et mes émotions.

Ça m'a pris du temps, mais tout est désormais sous contrôle, comme à mes habitudes.

Suivant cette courte conversation, une bonne trentaine de minutes passèrent sans que nous ne nous disions quoi que ce soit, un silence sourd faisait office de mur entre moi et Evan. J'observais le paysage défilant devant moi, le ciel teinté d'un rose et d'un violet légers, laissait découler comme à ses habitudes un paysage magnifique qui sombrait.

Mon visage était de marbre, ne laissant découler aucun sentiment. Les choses ont changé et en admirant cette belle vue, sous le son de nos seuls respiration, un drôle de sentiment s'installa dans mon cœur avant de disparaître aussi tôt.

Quelle vie merdique...

Ma pensée s'est involontairement manifestée en une phrase dite à voix haute, et malgré le regard d'Evan qui se posa sur moi à mon soupire, je ne regrettais pas mes mots. J'ai l'impression d'être comme ces personnages de roman qui possèdent un destin tragique et qui malgré leur combat à le fuir ou à le changer, le résultat de cette fatalité reste toujours la même.

Un sacré bout de temps plus tard, la voiture se gara sur un parking et je pus enfin me lever de mon siège arrière. À l'extérieur, je sentais le vent frais fouetter ma peau, mon manteau me couvrait de la température basse mais il ne la supprimait pas pour autant. Evan sortit à son tour du véhicule pendant que je tendais mes jambes engourdis, et il me fit signe de le suivre.

Devant la porte d'entrée de l'hôtel, nous la traversons, Evan dépassa sans un regard envers les femmes de l'accueil qui semblaient contempler son entrée. Moi, alors que je le suivais de derrière, je leur affichais un sourire poli au moment où elles me remarquèrent enfin et sans trop en dire, l'hostilité était présente.

Dangerously attractive [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant