Chapitre 37 - Envie de plus...

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Taïk était assis sur son futon, la tête entre ses mains. Il manquait de sommeil mais comme tous les soirs il était incapable de fermer l'œil avant d'avoir pu serrer Saya contre lui. Il n'était pas sûr qu'elle viendrait cette nuit car ils avaient prévu de se lever tôt le lendemain. Ou peut-être que Satine tarderait à s'endormir à cause du stress du départ, empêchant la générale de s'éclipser hors de la chambre. L'idée de ne pas la voir le tourmentait, c'était trop douloureux d'imaginer perdre cette dernière chance d'être seul avec elle. Qui savait quand l'occasion se représenterait au cours des semaines tumultueuses à venir ?

Une silhouette féminine apparut en-haut de l'escalier, vêtue d'une chemise blanche, les cheveux en bataille sur ses épaules. Le lieutenant sentit son esprit s'apaiser. Elle était là. Saya descendit à pas feutrés pour ne pas faire craquer les marches et vint s'agenouiller devant le jeune homme impatient. Elle le serra fort contre elle, pressant la tête du lieutenant contre sa poitrine. Il entendait le cœur de la belle frapper à son oreille, ça le rassurait de le sentir battre plus fort pour lui. Quand il leva le visage vers elle, elle lui sourit puis l'embrassa longuement, passionnément, jusqu'à le faire manquer de souffle.

— Saya, haleta-t-il entre deux baisers.

Elle lui laissa un peu de répit. Les rayons de la lune qui traversaient la fenêtre scintillaient dans ses yeux, elle le fixait avec une intensité déstabilisante.

— Ce soir... j'ai envie de plus... avoua-t-il en caressant la cuisse nue de la générale.

Il regretta aussitôt d'avoir exprimé son désir aussi de façon si ouverte. Elle allait fuir comme à chaque fois qu'il avait fait un pas de trop vers elle. Il retint sa respiration malgré lui.

— Moi aussi, souffla alors Saya avec un regard incandescent.

Le cœur de Taïk frappa violemment dans sa poitrine. La jeune femme ouvrit le premier bouton de la chemise qu'elle portait sans le quitter des yeux. Il posa alors ses mains sur les siennes pour prendre le relais, libérant lentement les boutons les uns après les autres, et embrassant avec gourmandise chaque nouveau centimètre de peau ainsi découvert, d'en haut jusqu'en bas. Il aimait plus que tout la sentir se pâmer de plaisir sous l'assaut de ses caresses, cette femme si forte qui se montrait soudain si vulnérable entre ses mains.

Saya pensait exactement la même chose de son compagnon tandis qu'elle le renversait sur le futon pour grimper sur lui et dévorer avidement son cou et son torse. L'idée que cet homme en apparence si sûr de lui s'abandonne totalement à elle mettait son cerveau et son corps en ébullition. Leurs bouches se trouvèrent avec ferveur, leurs langues dansèrent avec sensualité, leurs mains s'explorèrent mutuellement sans aucune retenue. Leur étreinte avait quelque chose d'une impatience désespérée, un plaisir fugace qu'il fallait saisir avec urgence avant qu'il ne s'échappe.

Taïk saisit Saya par les hanches et bascula au-dessus d'elle, s'immisçant entre ses cuisses brûlantes de désir. Il sentait ses jambes l'emprisonner et se frotter contre ses flancs dans une insistante invitation à s'approcher plus vite, plus fort. Saya se cramponna au dos du lieutenant et lui mordit l'épaule tandis qu'elle le sentait glisser fermement en elle.

La nécessité de rester silencieux les obligeait à garder un minimum de contrôle, c'en était presque douloureux de résister mais ils savaient que la libération n'en serait que plus explosive. Tous leurs contacts, baisers, caresses, se firent progressivement plus brutaux, plus voraces, plus désespérés d'obtenir toujours plus de leur partenaire, de le posséder entièrement, comme un besoin viscéral de ne faire plus qu'un.

Saya se mordit la lèvre, luttant en vain pour retenir ses gémissements d'extase, enfonçant ses ongles dans le dos de Taïk. En la voyant si submergée par le plaisir, le lieutenant perdit brutalement pied tandis qu'une vague de jouissance déferlait dans son corps et sa tête. Il enfouit son visage dans le cou de la jeune femme pour y étouffer un râle de plaisir dévastateur.

Ils restèrent longuement agrippés l'un à l'autre, profondément bouleversés par l'intensité de ce qu'ils avaient partagé. Des larmes coulèrent de façon incontrôlable sur le visage de la générale, comme si son corps avait enfin accepté de se libérer de toutes les tensions et les émotions retenues depuis des années. Elle tremblait sans comprendre pourquoi, mais un sourire apaisé illuminait son visage. Taïk embrassa ses larmes, tellement heureux d'être celui qu'elle avait choisi pour être à ses côtés dans ce moment de fragilité.

Le plus difficile fut de se séparer pour le reste de la nuit, c'était un déchirement de ne pas pouvoir s'endormir l'un contre l'autre. Et petit à petit, l'inquiétude refit son apparition. Qu'adviendrait-il de leur relation une fois qu'ils seraient à nouveau sur les routes avec Satine en permanence à leur côté ? Et que se passerait-il lorsque Saya aurait rejoint les rangs de la résistance ? Taïk balaya non sans mal ces questionnements indésirables, il avait beaucoup d'autres pensées bien plus agréables sur lesquelles il préférait se concentrer à présent.


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L'Éveil des Chimères (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant