XLV - l'anniversaire

1.1K 43 15
                                    

Le jeudi était une journée médiatique et les garçons devaient être en forme.

« Pierre, tu ramènes Chiara à son hôtel ? Demanda Charles alors que le reste de mes amis étaient déjà partis.
- Mmh, pas exactement.
- Hein ?
- Tu vas voir, tais toi, rigola Pierre.
- Je vous laisse les amoureux. On se voit demain.
- Merci Charles, pour tout, lui dis-je en le prenant dans mes bras.

Charles partit et rejoignis Charlotte qui l'attendait.

- Tu prépares quoi ? Demandai-je à Pierre.
- Tu croyais vraiment que je n'avais rien de prévu pour toi ? Dimanche soir, tu n'as pas le choix, tu restes avec moi. Et ce soir...

Il me banda les yeux et on marcha quelques minutes. Je tenais fermement ses mains et me laissai guider. On entra dans un grand hall puis on prit un ascenseur. Une porte se déverrouilla et Pierre m'enleva le bandeau.

- Joyeux presqu'anniversaire Chiara!
- Mais...
- Je sais qu'il est tard, que demain est une grosse journée mais...
- C'est tellement beau Pierre.

Devant nous se trouvait un lit avec des dizaines de pétales de rose. A coté, une petite table avec une bougie.

- Et ça, ça c'est ton vrai cadeau.

Il me donna une boite que je déballai immédiatement. Je me mis à rire aux éclats.

- Ça te plait ?
- C'est beau et... hyper sexy!
- Tu mets cette robe dimanche.
- C'est un ordre ?
- Mmh, plutôt une recommandation.
- Fais en sorte que ce soit un ordre, insistai-je.
- Et évidemment, continua-t-il en prenant soin de fermer la porte.
- Évidemment...
- Je ne veux rien en dessous.
- Comment ça rien ? Je ne peux pas ne rien mettre avec ce genre de robe...
- Tu ne mettras rien. C'est à dire qu'en dessous, je veux te voir...

La tenue que je portais finit au sol.

- Comme ça, finit-il d'un air dominateur.
- Et puis-je savoir pourquoi ?
- Un corps comme le tien Chiara... dimanche je testerai mes limites, mais aussi les tiennes. Ce soir, pas de limite.

Il m'embrassa fougueusement et me prit par la taille. Il m'allongea sur le lit.

- T'es la plus belle femme de cette terre et je ne dis pas ça parce que tu es la mienne.
- Je ne suis pas à toi Pierre.
- Ça c'est ce que tu crois. Je suis si chanceux de...
- Tu vas vraiment me faire une décla alors que je suis nue allongée sur ton lit ? Rigolai-je.
- Ouais, répondit-il.
- Elle attendra demain, toi par contre, je suis tout à toi ce soir.
- T'as toujours su me parler Chiara.

Il rigola et se posa au dessus de moi pour coller ses lèvres aux miennes. Puis la chaleur monta quand il m'embrassa le cou et le haut de la poitrine. Il était doué. Il me connaissait. Il savait comment faire. Et il le faisait bien.

Pendant des semaines, on avait traversé des montagnes russes. Pendant des semaines, on s'était retenus. Pendant des semaines, on avait fait monter cette chaleur sexuelle entre nous. Mais ce soir, on fêtait nos retrouvailles. Pas nos retrouvailles de quelques jours. Nos retrouvailles de plus de 2 ans loin de l'autre. Parce que ce soir on savait qu'on ne regretterait pas, on savait que nous deux, c'était pour la vie. Et cette vie avait mis assez d'obstacles sur notre passage pour ne pas qu'on profite l'un de l'autre.

Jeudi 8 mai

J'ouvris les yeux après une courte nuit avec Pierre. J'étais bien, apaisée. La nuit dernière était une parenthèse dans cette vie à 200 à l'heure, dans cette vie où nous devions nous cacher.

« Joyeux anniversaire mon amour.
- Merci, lui répondis-je.
- Tu penses à quoi ? Me demanda Pierre alors que j'avais les yeux perdus dans le vide.
- À rien, ne t'en fais pas.
- Chiara!
- J'ai peur Pierre.
- Peur de quoi ?
- De te perdre, littéralement.
- On a déjà parlé de ça des millions de fois. Les voitures ont évolué, les pilotes aussi. On met nos vies en danger mais on sait quand arrêter.
- Mais pourquoi ? Pourquoi quand t'avais 7 ans t'as décidé que tous les weekends de ta vie tu mettrais ta vie en danger ? Comment elles font les femmes de pilotes avec des enfants ? Comment gérer la perte de leur mari en plus de la perte du père de leurs enfants ?
- Eh oh, Chiara. Il n'y a que toi et moi. T'auras rien à gérer, tu sais pourquoi ? Parce que je fais attention, je connais mes limites et celles des autres pilotes. Je connais les limites des circuits, de la voiture.
- Jamais je pourrais enlever cette peur, tu le sais.
- Je le sais. Je suis désolé de te faire subir ça, sincèrement. Mais ne me lâches pas.
- Jamais. Mais c'est dur.
- Je vais gagner, Chiara. Je vais le gagner ce championnat.

Monde Cruel // Pierre Gasly - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant