Monde Cruel // Pierre Gasly - Tome 2

XLIII - l'apres

Mardi 6 mai

J'étais enfin chez moi. Après plus d'une semaine à faire des allers retours entre Londres, pour le travail et Milan, pour vérifier que Pierre allait bien, j'étais rentrée à Paris. Je repartais demain pour Monaco. J'avais des obligations avec Mercedes. Pour ce Grand Prix historique, une nouvelle livrée allait être dévoilée. On avait donc annulé mon anniversaire le soir. J'étais un peu déçue mais je comprenais.

En Angleterre, j'avais eu beaucoup de travail, surtout après la course à Imola que George avait gagné. Toto m'avait autorisé à prendre quelques jours mais le paddock me manquait trop alors j'avais rejoins mon équipe dès le samedi. Je devais être là, j'avais besoin de me changer les idées après les frayeurs du Portugal. George avait fait un weekend parfait avec la pole position et la victoire. Pierre perdait des points au championnat mais Mercedes était toujours dans la course. J'avais peur pour Pierre et son retour dans l'équipe. En deux courses, George avait pris les reines de l'écurie. Frederik Vesti avait remplacé Pierre pour Imola mais en tant que rookie, l'adaptation n'avait pas été la meilleure. Il avait quand même fini 12ème. Après la victoire de George, on avait eu un debriefing avec l'équipe et Pierre en convalescence à Milan. Il voulait revenir à sa meilleure forme. Et pour gagner le championnat il fallait qu'il soit plus que motivé. Heureusement pour lui, les points avaient été très disputés et le haut du classement était assez serré. Pierre pouvait le faire.

Aujourd'hui j'avais donc décidé de me reposer. Je devais quand même répondre à quelques mails et j'avais prévu d'appeler Pierre. Depuis Portimao, on ne s'était pas beaucoup vus. Les seules fois où j'étais passée à Milan, je n'y étais pas restée très longtemps, que quelques heures et toujours avec Pyry qui s'occupait très bien de Pierre. Je devais aussi voir Georgia, ce soir, pour fêter mon anniversaire.

Je posai mes affaires et me préparai à manger. J'allumai mon ordinateur et regardai un film pour me détendre. J'adorais voir les replays ou les moments marquants des weekends de course mais j'avais besoin d'un jour loin de la F1, un jour de pause après la semaine chargée que j'avais eu. Et cela faisait du bien. Je partis prendre une douche bien chaude. En sortant, mon téléphone sonna : Pierre.

« Coucou, comment ça va ? Demandai-je.
- Mieux maintenant, rit-il. On passe en FaceTime ? Je veux voir ta grosse tête.
- Je sors de la douche là.
- Tu sais, je t'ai vu bien pire.
- Arrêtes ça! Je m'habille, j'en ai pour 2 minutes.
- T'as prévu quoi aujourd'hui ? Continua-t-il pendant que je me changeais.
- Rien de fou. Du repos. Je crois que j'en ai besoin. Ce soir je vois Georgia pour mon anniversaire.
- J'ai hâte d'être dimanche soir. Vu que Charles est au courant pour nous deux, il va pouvoir nous couvrir. Je veux être avec toi, seul avec toi.
- On va voir ce qu'on va pouvoir faire, dis-je en passant en FaceTime.
- T'es belle.
- Et toi t'as l'air fatigué. T'es sur que ça va ? Tu dors bien ?
- Oui, Chiara.
- Non mais ne me mens pas.
- Je ne te mens pas. C'est juste que ça a été éprouvant. J'ai travaillé dur pour revenir en forme. J'espère que ce weekend ça ira.
- Oui, ça ira. Je crois en toi. Si quelqu'un peut revenir plus fort que jamais c'est bien toi.
- J'ai hâte de te voir.
- Moi aussi Pierre.
- T'as hâte de te voir ? Rigola-t-il.
- Oui parce que je m'aime trop et que je suis très narcissique.
- Je sais. Un peu trop d'ailleurs. T'as plus d'égo que moi.
- Impossible ça.
- Ok, qui a le plus d'égo entre... mmh George et moi ?
- Toi.
- Pas d'accord. Et entre Charles et moi ?
- Encore toi.
- Mais Chiara!
- Tu me tends la perche aussi, moi je la prends.
- On s'organise comment ce weekend ?
- Comment ça ?
- C'est ton anniversaire jeudi, je veux passer du temps avec toi.
- T'as du boulot toi jeudi.
- Alors demain soir.
- Demain soir quoi ?
- Tu viens dormir avec moi.
- On verra.
- Comment ça on verra ?
- Si tu mérites.
- J'ai le pied cassé, j'ai besoin d'une infirmière.
- C'est ton fantasme ?
- De quoi ?
- Coucher avec une infirmière.
- Mais Chiara, t'es si drôle. Des fois j'ai l'impression de retrouver la jeune Chiara. Tu me fais tellement rire.
- Bah quoi ? Moi mon fantasme je l'ai réalisé.
- C'était quoi ? Je suis curieux.
- Coucher avec un pilote de F1, rigolai-je.
- Pour de vrai ?
- Non, j'ai pas de fantasme en vrai, continuai-je.
- Dommage. Après bon, si t'arrives demain dans ma chambre d'hôtel déguisée en infirmière, je dirai pas non.
- Une infirmière te servirait à rien puisque t'es censé être guéri.
- Pour les soins post opération.
- T'en perds pas une, je te jure. C'est ok. Je cède. Mais je veux la plus belle soirée tous les deux alors. Surprends moi.
- J'essaierai! Pyry vient d'arriver. On se voit demain après midi pour l'évènement. J'atterris vers 13h30.
- Parfait, on se voit là bas. Dors un peu, enlève moi ces cernes et sois en forme pour demain.
- Oui, oui. Bisous, je t'aime.
- Je t'aime.