Monde Cruel // Pierre Gasly - Tome 2

XIX - La declaration

POV Charles

Jeudi 20 février

J'étais resté toute la nuit auprès de Chiara. Je n'avais rien mangé, j'avais bu du café et j'avais prévenu sa famille. Il était aux alentours de 7h00 et le médecin devait bientôt arriver. J'étais fatigué mais je voulais rester avec elle. Je n'en voulais plus à Chiara de m'avoir laissé après sa rupture avec Pierre. Je la comprenais. J'en voulais plus à Pierre, d'avoir laissé Chiara, seule. J'avais compris Chiara et son besoin de s'éloigner de ce monde qui lui rappelait tant la souffrance qu'elle avait vécu avec Pierre. Au fond de moi, je ne voulais qu'une chose : que Chiara et Pierre s'aiment à nouveau. Je ne doutais pas du fait qu'ils étaient fait l'un pour l'autre.

« Bonjour!
- Bonjour, Docteur.
- Comment elle va ?
- Elle n'a pas bougé de la nuit.
- Je vais enlever le respirateur. Elle va se réveiller petit à petit. Ne la brusquez pas.
- Bien sûr.

Je me levai de ma chaise et me mis de côté, le temps que le médecin débranche le respirateur. J'entendis alors le souffle de Chiara devenir de plus en plus régulier. Ses yeux étaient toujours fermés mais c'était comme si elle dormait. Le médecin s'en alla et je me remis à ma place. La porte s'ouvrit devant moi et je vis mon meilleur ami arriver.

- Je t'ai apporté un café, même si au vu de toutes les tasses en carton et de tes cernes, tu as du en boire beaucoup déjà.
- Merci Pierre.
- Comment elle va ?
- Le médecin vient de passer pour enlever le respirateur. Il m'a dit qu'elle se réveillerait bientôt mais qu'il ne fallait pas la brusquer.
- Je vais peut-être partir alors...
- Non non, restes là, le temps que j'aille chercher à manger. Il y a peu de chance qu'elle se réveille maintenant.

Je me levai et sortis vers les distributeurs de nourriture. Je pris quelques gâteaux sucrés et un nouveau café. Puis je retournai dans la chambre. La porte était entrouverte mais j'entendais du bruit.

- Qu'est ce que tu fais là Pierre ?
- Charles est resté toute la nuit, il avait besoin d'un peu de repos.
- Il s'est passé quoi ?
- Tu ne te souviens de rien ?
- Non. Enfin seulement que j'étais avec Felipe. Il est où ?
- Parti. T'es tombé d'un bateau, Chiara. T'as failli te noyer.
- Il est parti où.
- Je ne sais pas.
- Qu'est ce que tu fais là ?
- Je t'ai dit, je remplace Charles qui est allé se reposer un peu.
- Et qu'est ce qu'il s'est passé ?
- Chiara, ça va ?
- Oui, oui. Il s'est passé quoi ?

Je regardai la scène inquiet. Je couru chercher un médecin et lui expliquai la situation. On entra dans la chambre et je vis la main de Chiara sur le coeur de Pierre, en total osmose. Pierre tourna sa tête vers moi, les larmes aux yeux. Le médecin nous demanda de sortir de la pièce.

- Elle se souvient de rien. Elle se souvient pas de ce que je lui dis.
- Je sais, Pierre, j'ai vu.
- C'est sa faute à lui!
- Tu veux jouer à ça Pierre ? Tu crois pas que c'est déjà pas assez dur pour elle, pour moi, pour toi. Si on continue comme ça, je peux te dire que c'est de ta faute. Si tu n'avais pas fait le con il y a 2 ans, elle ne serait pas allée sur ce bateau avec Felipe...
- Je sais. Putain!
- Pierre, va prendre l'air. Je m'occupe d'elle.

Il partit et je m'adossai à un mur en attendant que le médecin sorte.

- Monsieur. Votre amie va mieux. Le choc a été rude mais quelque chose de miraculeux lui a remis les idées au clair. Peut-être sentir la chaleur humaine de quelqu'un. Certains disent que c'est thérapeutique. Pour les légères amnésies comme celle là, faire un geste qui nous rappelle le passé, avec une personne qui a compté, peut remettre les choses dans l'ordre. Votre ami l'a beaucoup aidé.
- Merci Docteur.

Je rentrai dans la chambre et vis la tête de Chiara se tourner difficilement vers moi. Un léger sourire s'afficha et je retrouvai ma place de cette nuit.

- Coucou Charlot.
- Ça va ?
- Ça pourrait aller mieux.
- Tu nous as fait une belle frayeur.
- Il est où Felipe ?
- Je lui ai dit de partir hier soir. Il n'est pas revenu depuis.
- T'as été gentil ?
- Tu me connais. J'en connais un par contre...
- Pierre...
- Tu sais, il m'a dit certaines choses hier...
- Je sais Charles. Il me les a dites. J'ai tout entendu.
- Et alors ?
- Pas maintenant. J'ai besoin de me reposer. Toi aussi d'ailleurs.
- T'inquiètes pas, je reste là.
- Charles...
- T'es folle Chiara. Toi et moi on a été séparés pendant 2 ans, je ne te lâche pas.
- Merci.

Elle me sourit. Je lui pris la main et posai ma tête sur son matelas et on s'endormit.

Je me fis réveiller par la porte qui s'ouvrit. Je levai la tête pour voir Pierre dans l'encadré de la porte. Je fis attention de ne pas réveiller Chiara puis sortis de la pièce.

- Elle va comment ?
- Ça va mieux. Le médecin m'a dit que avoir la présence d'un proche était thérapeutique. Tu l'as beaucoup aidé tout à l'heure.
- Content de le savoir.
- Elle t'a entendu Pierre, quand tu lui as parlé hier soir.
- Bien.
- Tu lui as dit quoi ?
- Que je l'aimais encore.
- Vous êtes fait l'un pour l'autre, ne doutes jamais de cela.
- Je peux la voir ?
-'Ne la réveilles pas. Je vais appeler Felipe.
- Charles.
- C'est lui qui l'a sauvé. Mais restes avec elle. Je lui dirais de passer dans l'après midi. Je vais aller à l'hôtel me reposer. Ne lui crie pas dessus, ne lui reproches rien. Juste sois là pour elle.
- Merci Charles. Merci sincèrement de prendre soin d'elle.
- Pierre! Tu sais qu'elle prend soin d'elle toute seule.
- Charles dis moi. Tu penses quoi de notre situation ?
- Vous vous aimez ?
- Je crois on arrêtera jamais de s'aimer.
- Vous voulez être ensemble ?
- Moi oui, elle je pense que ce qui la bloque est le travail.
- Alors réfléchis bien.

———————————————————————

J'attends vos commentaires.

Maria.