Monde Cruel // Pierre Gasly - Tome 2

XXXIV - Malade

« Quoi ?
- Regardes...

Elle leva sa main gauche et je mis ma main droite devant ma bouche en signe de surprise.

- Elle est incroyable!
- Pourquoi t'as pas l'air plus excitée ou surprise que ça ? J'y crois pas! T'étais au courant ? Rigola Georgia.
- Mmh, peut-être que Simon m'a dit qu'il te demanderait en mariage pendant votre voyage...
- Et tu gardes ce genre de secret pour toi ?
- Tu voulais vraiment que je gâche la surprise
- Non, c'est vrai.
- Elle est vraiment très belle, ajouta Pierre. Simon a de bons goûts.
- Ok, je crois que je vais vous laisser, conclut Georgia sentant le malaise arriver. On se voit quand tu rentres à Paris et Pierre t'as intérêt à ce que ce soit la bonne cette fois sinon ma colère sera terrible. Je t'aime Chiara.

Je raccrochai et me tournai vers Pierre.

- Ton avis sur la bague, t'aurais pu te le garder.
- Je suis désolé... Je te promets que...
- Pas de promesse Pierre, pas pour l'instant. Tu m'avais promis d'être l'homme de ma vie et de rester avec moi. Je ne suis pas encore prête à croire en tes promesses.
- Je sais. Mais la bague d'hier t'allait déjà très bien, sourit-il.

Je souris à mon tour et me collai à lui pour récupérer un peu de chaleur humaine. Le paysage était complètement fou et j'étais avec l'homme avec qui j'avais rêvé de retourner ces deux dernières années. Ma meilleure amie allait se marier et j'avais le travail de mes rêves. Après des mois de souffrance, de remise en question, de colère et de tristesse, j'étais enfin apaisée. J'avais aussi retrouvé Charles et Ana. Ma famille commençait à me manquer un peu mais je savais que je ne pouvais pas leur mentir. J'avais décidé d'aller à Palerme seulement quand je serais sûre d'où je vais avec Pierre.

Vendredi 28 mars

Nous étions arrivés à Abu Dhabi mercredi soir. J'avais passé mes deux derniers jours à Bahrein avec Ana. J'essayais de profiter de sa présence avant qu'elle ne retourne à Berlin. Quant à Pierre, je l'avais vu à une soirée organisée par l'équipe pour la sortie de la nouvelle Mercedes. On ne s'était pas trop adressés la parole pour ne pas que les gens puissent interpréter quoique ce soit mais plusieurs fois dans la soirée, nos regards s'étaient croisés et quelques fois, ses mains avaient frôlés mes hanches.

Aujourd'hui je n'étais pas au circuit. À vrai dire, je n'étais pas allée au circuit hier non plus. J'avais attrapé une vilaine grippe et j'étais clouée au lit. Toto m'avait demandé de me reposer au maximum et un médecin était venu me voir hier, en fin de journée. Charles était venu prendre de mes nouvelles ce matin avant d'aller au circuit. J'avais 40 de fièvre, j'avais des frissons et j'étais aussi bouillante. J'étais donc condamnée à rester dans cette chambre d'hôtel dans laquelle j'allais suivre toutes les séances de roulage alors que je me trouvais à 5 minutes à pied du paddock.

La FP1 s'acheva avec Charles en 1ère position suivi de Max et Carlos. George et Pierre avaient fini 5ème et 8ème. Je m'en voulais énormément de ne pas pouvoir être là et leur donner tout le soutien dont ils avaient besoin. Je regardai la fin des interviews et m'endormis en n'oubliant pas de mettre un réveil pour la deuxième séance d'essais. J'étais épuisée d'être malade.

« Chiara, ma belle. Réveilles toi.
- Mmh, grognai-je.

J'ouvris les yeux difficilement et aperçus Ana au pied de mon lit.

- Coucou!
- Hey...Ça va ?
- Ça pourrait aller mieux...
- T'as mangé aujourd'hui ?
- J'ai pas faim.
- Il faut que tu manges un peu Chiara sinon jamais tu reprendras des forces.
- Mmh.

Je pris mon téléphone à côté de moi et soupirai quand je vis l'heure. J'avais loupé la FP2.

- Ils ont fait quoi mes garçons en FP2 ? Demandai-je à Ana.
- George a fait P2, Pierre P6. Je crois qu'il a vraiment du mal sans toi...
- Il va falloir qu'il s'adapte.
- Dis moi ce qui te ferait plaisir pour manger, je te ramène ça et après tu pourras te rendormir.
- Mmh, une tisane.
- Un vrai truc Chiara.
- Des pates.
- Je vais voir ce que je peux te trouver en bas, j'arrive.
- Merci ma biche.

Elle m'embrassa sur le front et je remis la couverture sur moi pour me reposer. Chaque interaction sociale était un défi. J'étais épuisée.

Je me réveillai en sursaut quelques minutes plus tard. J'étais trempée. J'avais tellement chaud. Je me détendis à l'instant même où on me mit une serviette mouillée sur le front.

- Eh Chiara, t'es brulante. Tiens je t'ai ramené à manger.
- Qu'est ce que tu fais là ? Dis-je en me retournant face à Pierre.
- J'ai croisé Ana en bas. Elle m'a dit qu'elle te montait à manger. J'ai pas eu le temps de venir voir comment tu allais hier alors je me suis dit que j'allais venir maintenant.
- J'ai pas faim. Mais c'est gentil.
- Elle m'a aussi dit que tu n'avais rien mangé.
- J'ai plus de force Pierre.
- Je vais t'aider. Laisse moi faire.

Il posa l'assiette sur la table de chevet et s'assit sur mon lit. Il m'aida à m'assoir à côté et me donna l'assiette pour que je puisse manger un peu. Il me tint la taille pour ne pas que je m'effondre mais chaque bouchée était épuisante. Quand j'indiquai à Pierre que je n'avais plus faim, il reposa l'assiette sur la table de chevet et m'aida à me recoucher. Il s'installa à côté de moi et je m'endormis dans ses bras en espérant aller mieux demain.

Samedi 29 mars

J'ouvris les yeux après une nuit réparatrice. Je me sentais encore faible mais j'avais bien dormi. Avoir Pierre avec moi m'avait apaisée et détendue. J'étais encore dans ses bras et je le voyais dormir. Il était beau. Il avait l'air heureux, ce qui était étrange vu qu'il dormait. Je commençai à lui caresser la joue puis l'embrassai.

- Que me vaut ce réveil ?
- Merci.
- C'était un bisou de merci ça ?
- Oui. J'ai bien dormi et c'est grâce à toi.

Il sourit, m'embrassa puis me tira par la taille pour me rapprocher de lui.

- T'es prêt pour aujourd'hui ?
- Très prêt. Tu ne viens pas au garage ?
- Non, je me sens encore trop faible. Mais viens dormir avec moi ce soir et peut-être que demain je serais à nouveau en pleine dorme, rigolai-je.
- Quelle invitation! Je ne peux pas la refuser.
- Tu peux rien me refuser.
- Tu crois ça ?
- Mmh.
- Ce soir tu seras seule Chiara.
- Non, parce que demain t'as trop besoin de moi.
- C'est vrai, je suis sacrément faible quand je suis avec toi, rit-il.

Il m'embrassa et je mis ma tête dans son cou et fermai les yeux. Je sentis son souffle sur mon visage. On resta quelques minutes comme ça puis il partit pour se préparer pour la FP3 et les qualifications de cet après midi.

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Enjoy!

Maria.