Samedi 19 avril
Le début du weekend s'était bien passé. Pierre et George avaient été très concentrés à la recherche de performance. La voiture en manquait cruellement. Comment se battre pour un championnat constructeur et pilote quand la voiture ne suivait pas. La Mercedes était capricieuse. Elle n'allait pas à tous les circuits. Mais les garçons étaient motivés. Je n'avais pas trop parlé à George depuis Barcelone. J'avais fait mon devoir de l'accompagner à ses interviews mais sans plus. Quant à Pierre, les regards ne trompaient pas. Mais je me sentais seule. J'étais terriblement seule. J'aimais mon métier. Mais est ce que je voulais vraiment que ma vie tourne autour de la F1 ? Est ce que je ne voulais pas plutôt avoir une stabilité extérieure ? Quand les garçons étaient en voiture ou en réunion, je gérai les prises de rendez vous pour les futures interviews mais aussi le montage vidéo de certaines publications sur les réseaux sociaux. Je n'avais pas le temps de réfléchir. Et quand mon cerveau dérivait, je pensais à Pierre. Il me manquait. Même s'il était juste à coté. Dans quel bazar étions nous ?
Les qualifications commencèrent et je suivais Pierre et George depuis le garage. Ils passèrent tous les deux en Q2, puis en Q3. Les tours s'enchainaient à haute vitesse et puis drapeau jaune au premier secteur. Et drapeau rouge, arrêt de la session. J'essayai de scruter les écrans pour savoir ce qu'il s'était passé. De loin, j'aperçus une combinaison rouge. Charles. Il sortit assez difficilement de la voiture sans attendre les commissaires ni la voiture médicale. Il courut vers l'autre voiture, l'argentée. Et les caméras s'éteignirent. Notre garage était plongé dans un profond silence. La peur m'envahit. Mais je n'avais pas le droit de faire de crises. Un de mes pilotes était encore dans sa voiture, et nous n'avions pas de nouvelles. Je pris sur moi. Je sentis des mains se poser sur mes épaules.
« Ça va aller Chiara, me fit Pyry à l'oreille. Que ce soit George ou Pierre, ils en ont connu d'autres.
- Celui là était sacrément violent. Et puis...
- C'est Pierre, entendis-je à l'autre bout du garage.Pyry me prit dans ses bras et essaya de me calmer. Mon corps entier tremblait. Je vis George arriver et rentrer dans le garage. Il ne se déconcentra pas, même si la situation était très délicate. Il devait rester dans sa séance. Il alla vers ses ingénieurs et parla avec eux tandis que je voyais Toto essayé d'avoir des nouvelles de ce qu'il se passait sur la piste.
- Peut-être que Ferrari en sait plus, dis-je à Pyry.
- Restes là, je vais essayer d'avoir des informations.
- Non, me laisse pas...Les larmes stagnaient au bord de mes yeux. Je ne voulais pas être seule. Être seule c'était s'imaginer les pires scénarios. Et je ne pouvais pas. Je ne pouvais imaginer un seul moment le perdre. Pas encore.
Avec Pyry on resta dans le garage et bientôt on entendit les sirènes de l'ambulance se rapprocher. Je vis la voiture médicale s'arrêter devant notre garage et Charles en sortir, indemne. Il se dirigea vers le garage Ferrari, à côté du notre mais tourna la tête quelques minutes. Son regard se posa sur moi et tout s'arrêta. J'éclatai en sanglots dans les bras de Pyry. Je ne comprenais même pas comment il pouvait être aussi solide. Puis d'autres bras vinrent m'entourer.
- Chut, chut. Ça va aller. Il était conscient quand il est sorti de la voiture. Ils l'emmènent à l'hôpital. Tiens Pyry, tu peux aller voir avec Toto si vous ne pouvez pas le rejoindre la bas.
Pyry me lâcha et je m'effondrai sur Charles.
- Toto acceptera et je ne veux pas que tu prennes la voiture seule pour y aller. Quand tu y seras Chiara, promets moi de m'envoyer un message dès que tu as des nouvelles.
- Pr..om..is...
- Il est fort, il ira bien.
- Je peux pas le perdre...
- Je sais. Moi non plus.
- Pas une nouvelle fois.
- Chiara, regarde moi. Tu es forte. Pas de crise, pas maintenant. Pierre n'est pas là pour te calmer. Restes là bas pour lui. Restez ensemble. Je t'aime, t'es la plus forte.Il me fit un bisou sur le front et me laissa à Pyry qui était revenu quelques secondes plus tôt. On se dirigea vers la voiture pour prendre la route vers l'hôpital. J'essayai de ne penser à rien, de me vider l'esprit. J'essayai d'avoir des images positives dans ma tête. Je me remémorais toutes les fois où nous avions rigolé. Mais l'image qui resta dans ma tête c'était son profond regard bleu qui ne voyait que moi. Je ne pouvais décidément pas vivre loin de lui. On arriva à l'hôpital assez rapidement.
« Bonjour, nous sommes là pour voir Pierre Gasly, le pilote qui vient d'arriver du circuit de F1, commença Pyry.
- Chambre 216.
- Merci.Je pris la main de Pyry. J'avais peur, peur de l'état dans lequel pouvait être Pierre. On prit l'ascenseur et on se mit devant la porte de la chambre. Pyry l'ouvrit et au fond de la pièce se trouvait Pierre, sous respirateur. Mon coeur loupa un battement. Il avait l'air si... endormi. Pyry entra et s'installa à côté du lit. Je restai au seuil de la porte à regardes ces deux amis.
- Mademoiselle, puis-je vous aider ? Demanda une voix qui me fit sursauter.
- Comment il va ? Demandai-je au médecin
- On l'a mis sous respirateur et on lui a injecté des antidouleurs. Quand il aura repris des forces, on devra l'opérer. Il a une petite fracture de la cheville. Si tout se passe bien et s'il récupère bien, il ne loupera pas beaucoup de courses. Le choc a été violent mais heureusement que l'autre pilote s'est occupé de lui rapidement. Il a pu le laisser éveillé. C'est une excellente chose.
- Merci docteur.Je rentrai dans la pièce et installa une chaise de l'autre côte du lit. Je pris la main de Pierre. Elle était froide. Je la serrai fort contre moi pour la réchauffer. Je fermai les yeux puis m'endormis.
- Chiara, rentres à l'hotel...
- Mmh, me réveillai-je. Coucou toi.
- Comment tu vas ? Me demanda Charles.
- Moi, ça va, lui...
- Je sais. Je vais rester...
- Non! Je reste.
- Chiara!
- S'il te plait. J'ai besoin d'être avec lui.
- Ok. Vous me parlerez de ça.
- Merci.Charles sortit de la pièce et ferma la porte. Je regardai mon téléphone. Il était 20h05. Je décidai d'aller me chercher à manger et je revins quelques minutes plus tard. J'installai une chaise en face de la mienne pour allonger mes jambes. Je repris la main de Pierre et la serra fort contre moi. Puis je me rendormis.
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C'est dimanche, c'est chapitre. Dimanche prochain, ce sera chapitre juste après le GP, on fera un petit débriefing en espérant que Charles gagne❤️
Maria.
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Monde Cruel // Pierre Gasly - Tome 2
Fanfic2 longues années sans se parler, sans se voir, sans rien savoir l'un de l'autre. 2 longues années à essayer de s'oublier. Tout a changé mais personne n'a oublié. Personne, même pas Chiara et Pierre. On dit que l'amour triomphe toujours, mais 2 anné...