V

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Me revoilà devant cet immonde établissement...
Moi qui m'étais fait la promesse de ne plus jamais y remettre les pieds. C'est raté.

- Il faudrait peut-être rentrer princesse ? Cela fait une bonne dixième de minutes que nous attendons devant la porte.

Je tourne mon visage vers mon garde, tout en hochant la tête.

- Oui ! Tu as raison, il faut rentrer.

Pourtant, je ne bouge toujours pas.

Il se racle la gorge puis s'approche à nouveau de moi.

- Princesse ! Il faut vraiment y aller...

Je souffle, puis une fois encore, je pousse cette lourde porte en bois et rentre. Malheureusement pour moi, de nouveau, cette ignoble odeur que je n'ai pas oubliée me pique une fois de plus la gorge. Jamais je ne m'y ferai...

J'avance doucement, quand je vois arriver vers nous l'esclave de la dernière fois.

- Votre grâce ! C'est un immense plaisir de vous revoir parmi nous.

Je lui souris à mon tour, puis le regarde de haut en bas.

- Je vois que tu as de nouveaux habits ?

- Oui princesse ! Grâce à votre générosité de la dernière fois, j'ai pu refaire un peu ma garde-robe.

- M'en voilà ravie ! Ils te vont très bien et je les préfère grandement aux autres.

Un immense sourire éclaire son visage, tandis qu'une lueur de fierté brille dans ses prunelles topaze.

- Votre grâce me gêne, vos compliments me vont droit au cœur.

- Tant mieux ! Au fait, comment va-t-il ?

Son regard se fait fuyant. Je fronce des sourcils, alors qu'il reste muet.

- Réponds-moi...

- Je suis désolé votre grâce, ma maîtresse m'a ordonné de ne rien vous dire. Si je lui désobéis, elle me punira ! Et je ne veux pas être puni...

Je souffle, encore plus inquiète que je ne l'étais déjà, mais je décide de ne pas insister.

- Très bien... J'aurai besoin de lui parler. Peux-tu m'y conduire ?

- Bien entendu ! Suivez-moi princesse.

Ce que je fais une fois encore. Le trajet me semble moins long, sûrement parce que la maison est comme endormie a cette heure-ci.

Inconsciemment, je le cherche du regard, mais ne le trouve pas. Déçue, je rentre dans la pièce que m'indique l'esclave.

- Maîtresse ! La princesse vous demande une audience.

Je la vois relever sa tête, et congédier un esclave d'un mouvement de main désinvolte. Mimant une joie feinte, elle me sourit.

- Votre grâce, quel plaisir de vous revoir.

- Madame...

- Que me vaut cet honneur ?

Silencieuse, je regarde autour de moi. Nous sommes cette fois-ci dans une sorte de salon privé...

L'ambiance y est plus sombre, plus intime. La couleur rouge me donne la nausée, les dorures rajoutent un effet de luxure plus que douteuse. Quelques esclaves, ici et là, sont aux petits soins de cette bourgeoisie qui me sort par les yeux. Je grimace, puis reporte mon attention sur cette femme infâme.

- Le roi a accepté votre demande madame.
Vos impôts s'élèvent maintenant à quarante pièces d'or par mois, au lieu de cinquante.

Surprise, elle décolle légèrement son dos de son fauteuil, un sourire satisfait sur le visage.

𝑷𝒂𝒊𝒏'𝒔 𝒎𝒚 𝒐𝒏𝒍𝒚 𝒉𝒐𝒎𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant