XXXVIII

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- Excusez-moi, votre altesse !

Je pose mon regard sur Othman qui fixe le nouveau venu sans sourciller, tout en mangeant son pain tranquillement. Je souffle, déjà soûlé par la future discussion. Pourtant, je prends sur moi. Je pose ce que j'étais en train de faire pour me retourner vers ce Stanislas.

- Où se trouve la reine, votre altesse ?

Je ne l'apprécie pas, il est beaucoup trop familier et tactile avec ma femme, et sa question m'agace. Je m'avance vers lui pour le surplomber de toute ma hauteur. Il est tellement petit que ça en est presque ridicule pour un chef de guerre.

- Pourquoi voulez-vous le savoir ?

Je le vois déglutir avec difficulté pour ensuite fuir mon regard, tout en se grattant le derrière du crâne.

- Eh bien ! Nous devrions discuter de l'après. Nous aimerions tous savoir ce qu'elle compte faire pour la suite.

- Vous le saurez bien assez tôt, elle reviendra vers vous le moment venu. Maintenant, retournez à vos occupations et ne venez plus m'importuner avec vos questions...

- Bien, votre altesse !

Il s'incline, puis disparaît le plus vite possible sans demander son reste. Je souffle, épuisé, puis me tourne vers Othman qui aborde un sourire moqueur. Je lève les yeux au ciel en devinant le court de ses pensées.

- Oui, je sais ! La diplomatie a une place majeure dans la vie d'un roi...

- Exactement !

- Petite précision mon ami, cela reste ton travail. C'est pour ça que tu es devenu mon conseiller, tu excelles dans ce domaine.

Je le vois retenir un rire, je serre la mâchoire en fermant les yeux. Je ne suis pas en état de rire à mon tour. Trop de questions sans réponses trottent dans ma tête, cela me rend fou, pourtant, je prends sur moi et patiente que ma reine veut bien me faire l'honneur de sa présence.

- J'ai besoin d'être seul. Si la reine revient, préviens-la !

Sans attendre de réponse de sa part, je lui tourne le dos pour disparaître. A notre arrivée, sur la route pour rejoindre le campement, j'ai remarqué un endroit qui correspond parfaitement à mon envie de solitude.

Après un court instant de marche, je me laisse lourdement tomber sur le sol. Je me déleste de mon surplus d'habits pour ne garder que ma chemise et mon pantalon. Cela fait un bien fou, je soupire de bien-être tout en regardant mon environnement.

C'est un endroit magnifique. Une petite clairière ouverte sur le ciel, entourée par d'immenses arbres, le silence régnant crée une bulle hors du temps.

Je reste là pendant un long moment, regardant le soleil descendre petit à petit, au fur et à mesure que la journée se termine. Je fais le tri dans ma tête. Le stress accumulé ces derniers jours a eu raison de moi et un mal de crâne pointe le bout de son nez.

Pourtant, mon moment de solitude et de quiétude est brisé par de légers bruits de pas qui résonnent derrière moi.

Je m'apprête à congédier le malheureux qui a osé me déranger, mais ma bouche reste résolument fermée en avisant le magnifique visage de ma reine, qui aborde un sourire en coin. Doucement, elle s'avance vers moi, puis s'assoit à mes côtés silencieusement.

- Comment as-tu su où me trouver ?

Elle hausse les épaules et commence à jouer nerveusement avec l'herbe qu'elle arrache sans pitié.

- Je commence à te connaître et puis je t'ai vu regarder dans cette direction à notre arrivée...

- Épatant, mon épouse !

𝑷𝒂𝒊𝒏'𝒔 𝒎𝒚 𝒐𝒏𝒍𝒚 𝒉𝒐𝒎𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant