XXXV

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Je regarde Zahir s'éloigner du duc pour se mettre de nouveau à mes côtés. Mes yeux se portent ensuite sur cette ordure, qui essaie tant bien que mal de retrouver son souffle, après le coup qu'il a reçu.

Je pensais que l'avoir de nouveau devant moi me paralyserait de peur, mais c'est tout le contraire qui se produit. Mon instinct me pousse à rester forte, et ma rage imagine, maintes et maintes tortures que je pourrais lui faire subir.

La tête haute, je me rapproche de lui. Seul quelques centimètres nous séparent, tandis que je m'arrête. Je le vois relever son visage à mon arrivée, un sourire grognard étirant ses lèvres gercées.

- Alors ma petite putain, comment te portes-tu ?

Je ne me laisse pas démonter par ses paroles, et lui sourit. Près de moi, je perçois un mouvement. Mon époux se rapproche de lui, pour lui asséner à nouveau un coup. Je le stoppe au dernier moment d'un mouvement de tête. Il me sonde pendant quelques secondes, puis accepte de rester à l'écart.

C'est mon combat, je ne dois pas le perdre, surtout après ce qu'il m'a fait subir, ce qu'il nous a fait subir à Irisian et moi.

- Je me porte mieux que vous apparemment...

Il rigole. Sa bouche est pleine de son sang qui dégouline sur son menton, quand il me répond.

- Un petit contre temps, rien de grave !

- J'en doute, vous êtes à moi maintenant. Je n'ai rien oublié de ce que vous nous avez fait subir, monstre. Aujourd'hui, tu vas mourir dans d'atroces souffrances, je t'en fais la promesse.

Je me rapproche un peu plus. Nos visages se frôlent presque, mais je n'y prête pas attention. L'odeur âcre du sang me prend à la gorge. De la sueur perles sur son front, trahissant son état de nervosité.

- La dernière chose que tu verras avant de quitter ce monde, c'est mon visage satisfait de te voir hurler de douleur...

- À oui ? Eh bien, je suis terrorisé princesse, tu vois, je tremble...

- Rigole, ordure. Nous verrons bien quels bruits sortiront de ta bouche le moment venu.

Amusé, et pas le moins du monde impressionné par mes menaces, il m'ignore pour se tourner vers mon roi, qui reste en retrait mais sur le
qui-vive.

- Je vous plains, votre altesse ! Devoir épouser une femme qui ne donne même pas envie, qu'elle tristesse. Surtout avec qui on ne peut pas exercer son devoir d'homme, quelle horreur et quelle frustration.

Avant que mon époux puisse répondre, je lui décroche un crochet du droit dans la mâchoire. Je pousse un râle de douleur en secouant ma main dans tous les sens, alors qu'un cri se répercute autour de nous.

Inquiet, Zahir s'approche de moi à grande enjambée, pour ensuite m'attraper délicatement la main. Concentré, il l'inspecte sous toutes les coutures, puis souffle, soulagé de voir que je n'ai rien.

- Aylïa...

- Oui, je sais. Excuse-moi, mais j'en avais besoin !

- Que comptes-tu faire de lui ?

Je me tourne pour le regarder de haut en bas.

- Monsieur le duc, sachez que mon mari est pleinement satisfait de moi sur le plan que vous venez d'évoquer, car, quand il s'agit d'un vrai homme, qui n'a pas besoin de battre une femme pour avoir son plaisir, il paraît que je suis assez douée. En ce qui concerne votre sort, voilà ma requête.

Je le vois avaler difficilement sa salive, tout à coup beaucoup moins sûr de lui qu'il y a quelques minutes.

- Une mort rapide serait un privilège pour vous. Vous allez être attaché contre un poteau au milieu de la place à la vue de tous, en plein soleil, privé de nourriture et d'eau jusqu'à ce que la mort vienne vous saisir...

𝑷𝒂𝒊𝒏'𝒔 𝒎𝒚 𝒐𝒏𝒍𝒚 𝒉𝒐𝒎𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant