XXXVI

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Mon visage chauffe, le feu qui se propage dans le bordel de cette sorcière se répercute sur tout mon corps. Je regarde le spectacle, le sourire aux lèvres. Un sentiment d'accomplissement et de soulagement grandit en moi en même temps que l'établissement tombe en cendres.

Perdue dans mes pensées, j'entends quelqu'un se racler la gorge près de moi. Instinctivement, je porte mon regard sur Zahir qui ne bouge pas, les yeux fixés sur l'incendie.

- Ma reine ?

Comprenant que cela ne vient pas de mon mari, je me tourne entièrement et vois un des esclaves s'approcher timidement de moi. C'est celui qui m'a aidé avec Zahir et qui a pris soin de mon Étshi. Celui-ci est d'ailleurs étendu à mes pieds. Il attend sagement que nous bougions.

- Qu'allons-nous devenir, ma reine ? Maintenant que l'établissement a brûlé, les autres esclaves et moi-même n'avons nulle part où aller...

Je pose ma main sur son épaule et lui fait un sourire réconfortant, puis regarde derrière lui.

- Ne t'en fais pas, je ne vous laisserai pas tomber. Pour l'instant nous allons vous trouver une tente où vous pourrez tous, vous installer, le temps que je finisse de régler tout ce qui doit l'être. Ensuite, vous viendriez au château. Vous travaillerez pour moi en tant que domestique. Vous serez payé comme il se doit. Vous serez nourri, logé et surtout en sécurité !

Son regard s'illumine. Je peux percevoir le reste des esclaves chuchoter derrière lui, le sourire aux lèvres.

- D'ailleurs, quel est ton prénom, mon ami ?

- Ma reine ! Enfin, vous me flattez, je ne sais pas si je pourrai...

- Allons, trêve de compliment. Réponds à ta reine.

Amusée, par l'intervention de Zahir, je me retiens de rire en posant sur lui un regard entendu. Il hausse les épaules en soufflant, pourtant une lueur d'amusement se dessine dans ses prunelles ambrées, tandis que l'esclave blêmit à vue d'œil.

- Ne fait pas attention au roi. Il peut être ronchon quelques fois !

Un grognement se fait entendre auprès de moi. Mes paroles n'ont pas l'air de lui avoir plu, mais je m'en moque. Son comportement m'amuse.

- Alors, ton prénom ?

- Équirya, ma reine.

- Eh bien, Équirya, je vais te confier une mission. Je veux que tu t'occupes des autres esclaves. Tu feras en sorte qu'ils mangent bien et qu'ils s'occupent le temps que tout s'arrange. Compris ?

- Bien sûr, ma reine. Avec plaisir !

- Parfait, allons-y alors ! Je suppose que vous devez être tous fatigués.

- Je dois bien vous l'avouer, ma reine. Il y a forts longtemps, que nous n'avons pas fait une bonne nuit de sommeil.

Je hoche la tête, peinée, puis commence à partir. Je siffle Étshi qui vient se mettre difficilement à mes côtés. Il reste faible. Je peux voir qu'il a du mal à tenir sur ses pattes.

Nous verrons bien, sur le chemin. S'il n'arrive plus à suivre, je le porterais, enfin si cela m'est possible.

Sans plus attendre, nous faisons le chemin inverse, mais alors que les esclaves suivent la marche, Zahir reste devant l'établissement en feu. Intriguée, je fronce des sourcils puis vais à sa rencontre.

- Tu ne viens pas ?

- Plus tard !

Il se tourne vers moi, le regard inexpressif. Sa froideur soudaine me surprend, mais je ne laisse rien transparaître.

𝑷𝒂𝒊𝒏'𝒔 𝒎𝒚 𝒐𝒏𝒍𝒚 𝒉𝒐𝒎𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant