XXVIII

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La pièce est plongée dans le silence, la lune projette sa lumière hypnotique sur notre lit, nous entourant d'une auras bienfaitrice. Perdu dans mes souvenirs, je caresse tendrement la peau de ma reine qui frissonne sous mon
touché. Je souris puis inspire son odeur en fermant les yeux. Je suis bien, je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée que je tiens dans mes bras, la femme que j'ai désiré pendant tellement de temps. Avec elle auprès de moi, je me sens capable de tout affronter, ce qu'il s'est passé ce soir entre nous renforce mon envie de la protéger et de la chérir plus que ma propre vie. Mes pensées sont stoppées par sa douce voix qui caresse mes oreilles.

- Tu es bien silencieux mon roi...

Elle pose son menton sur mon torse et me regarde avec un immense sourire collé sur les lèvres. Délicatement, je lui caresse la joue et la tire vers moi pour déposer un baiser sur cette magnifique bouche.

- Je profite de l'instant ma reine !

- Tant mieux, j'espère que j'ai pu apaiser un peu tes tourments ?

Elle m'embrasse à son tour, puis se tourne pour coller son dos à moi. Amusé, je souris et l'enlace par-derrière en collant mon nez à la base de ses cheveux pour sentir son odeur sucrée que j'aime tant. Je sens sa main caresser mon bras alors qu'un soupire de bien-être s'échappe de sa bouche.

- Depuis que j'ai croisé ton chemin Aylïa, je suis plus apaisé. Même si j'ai toujours cette peur au fond de moi, cette peur de te faire du mal un jour ou l'autre...

La pression de sa main sur mon bras se fait plus forte suite à mes paroles, mais elle reste tout de même silencieuse. Je souffle puis enfouis encore plus mon visage dans ses doux cheveux.

- J'ai été privé de ma mère de la pire des façons...

Je marque un temps d'arrêt, alors que des souvenirs affluent en moi. Une sensation désagréable ne tord le ventre. Je resserre mon étreinte autour d'elle inconsciemment. Comme si, sa présence pouvait faire disparaître ses images de ma tête.

- Elle a été victime de la folie de mon père. C'était un homme violent et aigri. Il n'a pas supporté que mon grand-père donne le trône à mon ongle, qui était beaucoup plus sage et rationnel... Pendant des années, mon père est resté dans l'ombre de celui-ci, attendant la faille qui pouvait le faire tomber, pour qu'enfin il puisse accéder au pouvoir. Ce jour arriva plus vite que prévu, il attrapa une maladie et mourut peu de temps après, léguant le pouvoir à mon père qui était le seul héritier, puisqu'il n'avait pas eu le temps d'avoir des enfants avec la reine qui devient par la même occasion la femme de mon père.

- Tu sais, si c'est difficile pour toi de me raconter tout cela, tu peux arrêter ! Je suis déjà extrêmement touchée que tu es commencé à me raconter ton histoire.

- Non ça va, j'ai envie de partager mon fardeau avec toi...

Je la sens entrelacer ses doigts aux miens pour ensuite me les embrasser. Ses gestes tendre me font du bien et me donnent le courage de continuer.

- Ma mère est donc devenue sa femme, elle tomba vite enceinte de moi. À ma naissance mon père fier d'avoir engendré un héritier, un fils, fit savoir à tout le royaume et aux royaumes voisin qu'il avait accompli une de ses missions. Mon enfance à ses côté a été extrêmement compliquée, il me demandait souvent l'impossible, il voulait que je sois fort, endurant, intelligent, fier et courageux. Malheureusement pour lui ce n'étais pas le cas. Ma santé était très problématique étant petit. J'étais souvent malade et faible, alors pris de rage il a commencé à être violent avec moi, frustré de ne pas avoir le fils dont il rêvait.

- Zahir...

Sa voix se brise alors que la tristesse peut se lire sur son visage. Elle me fait maintenant face, posant sa main sur ma joue pour essayer de m'apporter son soutient. Je ferme les yeux tout en continuant mon récit.

𝑷𝒂𝒊𝒏'𝒔 𝒎𝒚 𝒐𝒏𝒍𝒚 𝒉𝒐𝒎𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant