XXXI

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J'arrive enfin à destination. Plongée dans le noir, la bibliothèque est située au sous-sol du palais. Aucune fenêtre n'y est présente. Othman m'a expliqué que la lumière pouvait être un danger pour les manuscrits et autres antiquités conservés ici.

J'ai essayé d'amener plusieurs fois Irisian avec moi, mais elle a refusé, avouant que cette pièce lui donnait des sueurs froides et l'angoissait.

Je ne peux m'empêcher de rigoler à ce souvenir. Pour ma part, je trouve cet endroit reposant. Tous les trésors qu'elle contient ne me donnent qu'une envie : "Tous les découvrir un par un."

J'allume quelques bougies et pousse un soupir de bien-être en me laissant tomber sur l'un des nombreux fauteuils. Mon regard arpente la salle et se pose sur plusieurs livres, qui depuis qu'elle temps m'intéressent.

Mais aujourd'hui, je n'ai pas l'envie de lire. Les récents événements repassent en boucle dans ma tête encore et encore. Chaque détail me saute aux yeux. L'air arrogant de cette pourriture, le corps de mon père profané et ma magnifique Lìka. L'allure fière de cette sorcière et son regard lubrique posé sur mon mari...

En y repensant, je sens mes doigts se crisper sur le tissu soyeux de mon siège. Quelle garce ! Pour qui elle se prend avec son attitude aguicheuse ?
Je souffle une fois encore.

Mon mari...

Je ne peux m'empêcher de repenser au moment où son sabre s'est mis en travers de ma route.

Je ferme les yeux et laisse ma tête retomber en arrière sur le dossier. J'enlève le ruban qui retenait mes cheveux prisonniers. Doucement, il cascade le long du fauteuil, soulageant mon cuir chevelu.

Je suis épuisée. Toutes ces émotions que j'ai pu ressentir ces derniers jours m'ont vidée. J'ai besoin de faire le vide et de me retrouver. Il faut absolument que je trouve une solution pour pouvoir récupérer mon trône et tuer ces traîtres pour qu'enfin ma famille soit vengée.

Je reste là, sans bouger pendant plusieurs minutes, quand un sentiment étrange me prend au ventre. Me sentant observée, j'ouvre les yeux pour pouvoir comprendre ce qui me déclenche cette sensation.

Un cri de stupeur meurt dans ma gorge, alors que mon regard plonge dans les orbes ambrés de mon mari qui me surplombe de toute sa hauteur.

- Depuis quand tu es là ?

- Quelques minutes ! Tu es restée assez seule ?

Ses yeux ne me lâchent pas, alors qu'une de ses mains entoure mon cou d'une étreinte douce, mais possessive. Son regard glisse sur ma poitrine dont le début se dévoile au fil de ma respiration, due au fait que j'ai délié les lacets qui tenaient ma robe.

Le désir dilate ses pupilles et crispe sa mâchoire.

- Pas assez ! Mon mari ne m'en a pas laissé le temps...

- Désolé pour toi, ma reine ! Mais il m'est impossible de te laisser seule trop longtemps...

Cette révélation me fait sourire. Un frisson de plaisir me traverse, alors que sa main descend en une caresse sur un de mes seins. Je ferme les yeux pour profiter au maximum de l'instant.

Je me lève ensuite et lui fait face. Son corps est tendu, pas besoin de mots pour comprendre qu'il me veux autant que je le veux.

Délicatement, je me déleste de ma robe, me retrouvant entièrement nue devant lui. Son regard est comme une caresse sur mon épiderme qui se couvre de frissons. Un son rauque sort du fond de sa gorge, alors que je m'approche de lui. Je pose mes mains sur son torse et le caresse sensuellement.

𝑷𝒂𝒊𝒏'𝒔 𝒎𝒚 𝒐𝒏𝒍𝒚 𝒉𝒐𝒎𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant