- Bonjour ma fille.
- Bonjour mon roi, pourquoi un tel accueil ? Nous fêtons quelque chose aujourd'hui ?
Mon père grimace, alors que je les regarde tour à tour.
- Assez Aylïa ! Tu sais très bien pourquoi madame Poisonnilio est là...
Je me tourne vers elle, puis lui fait un sourire faussement amical.
- Non pas vraiment ? Quoique...
Comment se porte votre bordel madame ?Son visage perd de ses couleurs, alors que je la vois hoquet de stupeur.
- Quoi... Que... Quelle insolence...
Je grimace en abordant un air faussement compatissant. La voir une nouvelle fois devant moi, me donne des envies de meurtre. Surtout après avoir découvert ce qu'elle a fait subir à mon étranger. Sa perfidie n'a aucune limite, sa présence ici même, n'en est qu'une preuve de plus.
- Vous allez bien madame ? Pourquoi vous bégayez comme cela ? Voulez-vous un verre d'eau ?
Je commence à apostropher un domestique. Quand je vois du coin de l'œil, mon père se relever prestement en tapant du poing sur la table. Dans sa précipitation, il en fait tomber son siège. Il commence à me hurler dessus me faisant sursauter. Il y a bien longtemps qu'il n'avait pas haussé le ton sur moi.
- Cela suffit maintenant ! Il est hors de question que ma fille, qui plus est, la future reine soit arrogante envers ses aînés.
- Père...
- Tais-toi ! Je ne veux plus rien entendre...
Je serre la mâchoire pour essayer de retenir au mieux un gémissement de frustration.
- Madame Poisonnilio m'a dit que tu lui avais pris deux esclaves ! Est-ce vrai ?
- Non ! Je lui ai acheté un esclave. Elle m'a fait cadeau de l'autre ! Nuance...
Je la vois se lever précipitamment de son siège, à son tour. Son visage odieux, trop maquillé, se déforme en une grimace outrée.
- J'ai dû votre seigneur, accepter sous la menace. Ce jour là, j'ai eu peur pour ma vie, votre majesté. Je n'ai pas eu d'autre choix que d'accepter son offre...
Elle a menacé de mettre le feu à mon commerce ! Elle l'a fait d'ailleurs... J'ai cru y laisser ma vie, votre seigneurie.Elle sort de sa manche, un bout de tissus pour essuyer ses larmes. Je lève les yeux au ciel, consternés par son jeu d'actrice. Malgré moi, je laisse échapper un rire, mais le cache bien vite avec ma main, en voyant le regard d'avertissement que me lance mon père. Je souffle, puis soûlée par toute cette mascarade, je me lève à mon tour.
- Bien, mettons les choses au clair une bonne fois pour toutes ! Effectivement, il y a eu un début d'incendie.
Je me retourne vers elle, là défiant de me contredire.
- C'est ce qu'il se passe quand on laisse une torche au-dessus d'un amas de tissus madame.
Puis, mon regard se porte à nouveau sur mon père.
- Pour ce qui est des esclaves ! Effectivement, je lui en ai acheté un, j'ai bien dit acheté et non volé ! Elle a pris mon argent, donc vous en conviendrez qu'elle a accepté mon offre !
Elle va pour parler, mais je lui coupe l'herbe sous le pied.
- Et pour ce qui est de la jeune fille, c'est un cadeau de la part de madame ! Vous ne me croyez pas père ? Faites venir des témoins, vous verrez bien...
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𝑷𝒂𝒊𝒏'𝒔 𝒎𝒚 𝒐𝒏𝒍𝒚 𝒉𝒐𝒎𝒆
RomanceDès son plus jeune âge, Aylïa a été confrontée à la dure réalité de la vie. Pourtant son destin était plus que prometteur. Fille chérie d'un roi puissant et influent, pépite d'un grand frère protecteur et trésor d'une mère aimante. Elle avait tout...