Gênée par mon geste, je retire prestement ma main de sur son front. Je sens son regard qui ne me quitte toujours pas, me rendant fébrile. J'ai l'impression de ne plus rien contrôler, quand ses magnifiques yeux ambrés sont posés sur moi.
- Excusez-moi, mais je vérifiais votre fièvre...
Je me retourne et me dirige vers la table. Je reviens quelques secondes après, auprès de lui, un verre à la main. Je le lui mets dans la sienne tout en souriant timidement.
- Tenez ! Vous devez avoir soif...
Il me remercie d'un léger mouvement de tête, pour ensuite le boire cul-sec.
- Vous en voulez encore ?
- Non merci...
- Avez-vous faim ?
- Pas vraiment...
Ces réponses sont froides et sans réel intérêt. Je reste là debout ne sachant pas quoi faire, ni quoi dire. Malgré moi je ne peux m'empêcher de le détailler. Je n'ai jamais vu un homme aussi beau. Sa mâchoire carrée lui donnent un air féroce, ses lèvres sont pleines et bien dessinées. Mais le plus troublant chez lui, ce sont ses yeux. Des magnifiques yeux de couleur ambre, qui me transpercent à chaque fois qu'ils les posent sur moi.
- Vous allez m'expliquer ?
Je sursaute, ne m'attendant pas à ce qu'il parle, et sors de ma contemplation en me raclant la gorge, embarrassée.
- Pardon ?
- Qu'est-ce que je fais là ? Pourquoi je suis ici maintenant ? Je suis votre esclave, à présent ?
Oula... Beaucoup trop de questions en l'espace de même pas dix secondes. Mon cerveau sature déjà. La fatigue accumulée ces derniers jours, n'aidant pas non plus.
- Heu... Non ! Non, vous n'êtes pas mon esclave enfin... Si techniquement... Mais...
Je bégaye...
"Génial, c'est la meilleure. Allez, reprends-toi Aylïa ! Ce n'est qu'un homme, rien de plus..."
Il me fixe toujours, son visage n'exprime rien, aucune émotion ne le traverse.
- Je ne compte pas vous garder en tant qu'esclave...
Il relève un sourcil, le visage nettement plus détendu suite à mes paroles.
- Non, enfin, ce n'est pas ce que je veux dire...
En gros, vous êtes libre !- Libre ? Donc si je veux partir maintenant, vous ne ferez rien pour m'en empêcher.
Je fais non de la tête, bien que cette idée me tord légèrement le ventre.
- Mais vous ne devriez pas ! C'est trop tôt... Vous n'êtes pas totalement guéri, le docteur a dit que...
Mais il me coupe de son ton froid et rustre. J'essaie de passer outre, et de ne pas m'en formaliser. Il commence à se relever.
- Je n'ai pas confiance en votre, soi-disant docteur...
Je me mets face à lui pour essayer de l'arrêter.
- Écoutez, je vous en prie. Je sais que vous vous languissez de retourner chez vous. Votre femme et vos enfants doivent vous manquer, mais ce n'est pas raisonnable. Croyez-moi !
Il stoppe tout mouvement pour poser son regard sur moi, puis d'un coup, il éclate de rire. Légèrement confuse, je fronce des sourcils.
- Vous trouvez que j'ai une tête à avoir une femme et des enfants ?
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𝑷𝒂𝒊𝒏'𝒔 𝒎𝒚 𝒐𝒏𝒍𝒚 𝒉𝒐𝒎𝒆
RomanceDès son plus jeune âge, Aylïa a été confrontée à la dure réalité de la vie. Pourtant son destin était plus que prometteur. Fille chérie d'un roi puissant et influent, pépite d'un grand frère protecteur et trésor d'une mère aimante. Elle avait tout...