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C'est complètement décontenancée que je pose mon regard sur Zahir, qui pousse d'un coup sec mon sabre loin de la gorge de cette pourriture.

- Qu'est-ce que...

Mais d'un ton dur, il me coupe la parole, tout en faisant signe à un de ses gardes de m'éloigner. Son regard ne se pose pas une seule seconde sur moi.

- Maintenant partez ! Sinon c'est ma lame qui vous tranchera la gorge.

- Votre altesse, êtes-vous sûr de votre décision ?

Je vois mon roi se rapprocher de lui, alors que j'essaie de m'extraire de la poigne du garde.

- Partez...

- Bien ! Mais soyez-en sur, votre altesse, on se reverra...

Il pose ensuite son regard sur moi, lève la tête fièrement, puis s'incline en me faisant un clin d'œil.

- Pas pour cette fois princesse, je retourne auprès de votre père...

Puis il me tourne le dos et fait signe à son armée de se retirer. Je me débats encore plus vigoureusement. J'arrive à m'extraire de la poigne de ce garde. Sans réfléchir et uniquement guider par mon envie de vengeance, je cours vers ces traîtres qui commencent déjà à quitter le palais. Mais une fois encore, des bras m'encerclent et me stoppent dans mon élan. Complètement habitée par la rage, je me débats une fois de plus.

- Lâche-moi...

- Aylïa ! Calme toi s'il te plaît...

- Non... Ils s'en vont !

Des larmes de détresses et de rages coulent sur mes joues, alors qu'ils disparaissent de plus en plus de mon champ de vision.

- Zahir ! Il faut... On ne peut pas les laisser partir.

Son étreinte se resserre autour de ma taille et me colle encore plus contre son torse. Un silence glacial règne autour de nous. Tous les regards sont braqués sur nous, sur moi...

Après de longues secondes à me débattre, je me laisse tomber à genoux, épuisée et vidée de mes forces. Je pleure sans plus pouvoir me retenir. Les paroles de ce traître résonnent en moi. Des images du corps de mon père me parviennent, me torturant encore et encore l'esprit, ainsi que ma pauvre Lìka...

Je ne me relève qu'après plusieurs minutes, ayant laissé parler mon chagrin. J'essuie mes joues, alors que je sens l'étreinte de Zahir disparaître autour de moi. Je me retourne vers lui. Son regard est triste et compatissant, alors que le mien ne reflète que le mépris et la déception. Il tend sa main pour me caresser la joue, mais je m'écarte et repars à l'intérieur du palais.

- Aylïa !

Je l'entends m'appeler, pourtant je ne me retourne pas. J'ai mal, je suis déçue et en colère...

Ses pas résonnent derrière moi, sa voix m'interpelle plus forte, mais je continue mon chemin, les poings serrés et le corps tendu. Je le sens se rapprocher de moi.

- Pourquoi m'as-tu arrêtée ?

Ma colère est tellement forte qu'elle fait bourdonner mes oreilles. Les battements de mon cœur battent si fort, que j'ai l'impression que le monde entier peut les entendre.

- Aylïa...

Je l'entends souffler et grogner d'agacement face à mon attitude, mais je m'en moque, je continue toujours mon chemin, sans me soucier de ses réponses, qui finalement ne m'intéressent pas.

- Arrête-toi !

Sa voix me fait frissonner, tellement l'agacement l'a rendu rauque.

- Non...

𝑷𝒂𝒊𝒏'𝒔 𝒎𝒚 𝒐𝒏𝒍𝒚 𝒉𝒐𝒎𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant